1st Look

22.09.2003 à 03h09 par - Rédacteur

Fifa 2004

10 ans après son lancement, la série Fifa Football aura connu des fortunes diverses. Après l’époque bénie des 16 bits durant laquelle les jeux Fifa n’avaient pour adversaire que le ISS de Konami (d’où 2 « écoles » de joueurs, les Fifeux et les ISSiens), EA Sports a eu un peu de mal à passer à la vitesse supérieure, et les premiers Fifa sur 32 bits (96, 97) n’ont pas su s’imposer face à une concurrence un peu molle elle aussi (ISS Pro, Power Soccer…). Passée cette période difficile, Fifa 98 et 99 ont été de franches réussites mais, car il y a un mais, Pro Evolution Soccer est arrivé, introduisant de nouvelles idées dans les jeux de foot comme simulation, liberté et totale éclatch’…

Après 2/3 années de vache maigre, EA a réussi à redresser

quelque peu la barre avec Fifa 2003, un jeu nettement plus sympa que ses

prédécesseurs sans pour autant arriver à la semelle d’un PES, quel qu’il soit.

Ce nouveau Fifa 2004 devait être, selon Electronic Arts, un tournant dans

l’histoire de la franchise, mais il se heurte malheureusement à un mur

décidément bien placé, PES…

Après s’être plongé dans une interface plutôt jolie mais vraiment peu pratique (le joueur 1 fait presque tout, et jongler entre les 157 championnats et les 112000 équipes n’est pas chose simple, surtout quand il faut en plus s’occuper de la couleur des maillots et de la taille du slip des joueurs), on lance le match, et c’est le premier effet FifCool : c’est beau, très beau.

La modélisation des visages des joueurs est incroyable et les Beckham, Zidane et Ronaldo sont profondément touchants de réalisme. Les textures de maillots et de terrain sont splendides, tellement classe qu’on se croit vraiment dans la présentation d’un vrai match sur Canal+ le mardi soir.

L’animation des cut-scenes est elle aussi très convaincante, mais on ne sent pas le même travail au niveau du jeu en lui-même, assez semblable au 2003, et surtout à quelques 150 000 années lumière de PES. Les gestes sont trop vifs, pas vraiment humains, et il n’y a toujours pas de logique au niveau du gameplay (on ne peut pas tirer sur n’importe quelle surface du pied en inclinant le joueur de telle ou telle façon, comme c’est le cas depuis le premier épisode PSone chez KCET), dommage.

Au niveau du jeu pur on reste donc dans du Fifa, pas de surprise. Toutefois, les développeurs ont peaufiné quelques défauts du 2003, le placement des joueurs par exemple. Les deux équipes sont moins strictement placées, et donc la circulation de balle n’en est que plus aisée. Finies les interceptions toutes les 2 secondes comme c’était le cas l’année dernière (et c’était d’un pénible…), on peut ainsi tenter une passe un peu risquée sans pour autant réciter 12 Jésus-Marie-Joseph pour qu’elle arrive à bon port. Si jamais le placement d’un de vos collègues ne vous plaît pas, il est possible, grâce au nouveau système made in EA, d’agir sur lui avec le stick droit pour accélérer ou ralentir son appel de balle.

Le système de tir a peu changé depuis la précédente édition, et on a toujours des réactions assez incohérentes, le gardien étant presque invincible la plupart du temps, pour se laisser berner sur des occasions moins évidentes, ou des coup francs rageants (comme dans le 2003, si vous cadrez au dessus du mur, le gardien n’esquisse pas le moindre geste…. Zouuuperrr).

Autre nouveauté, les corners et coup francs. Souvenez-vous du 2003, il était absolument impossible de marquer de la tête sur corner (le joueur faisait une tête toute foireuse et le gardien une envolée à 0.7km/h), pas plus qu’en retourné (perso j’ai jamais réussi à en faire un). Ici, c’est un nouveau système qui est essayé : 3 de vos joueurs ont une touche qui leur est assignée (A, B, Y…), et se mettent un peu en retrait de l’action pour prendre de l’élan. Ainsi, quand vous envoyez le ballon à l’endroit que vous voulez de la surface, vous avez un laps de temps réduit pour mettre le joueur désiré sur la trajectoire du ballon, ce qui lui fera faire une tête, une reprise ou rien si votre timing est foireux. De même, vous pouvez choisir de tirer vos coups francs au premier poteau, au deuxième ou directement dans le but.

Assez sympatoches au demeurant, ces quelques nouveautés ne font malheureusement qu’appuyer le défaut de toujours de la série Fifa, le manque total de liberté.

Les tirs sont trop assistés et ne partent pas spécialement logiquement (on dirait que la console tire aux dés pour savoir quel tir sera réussi et quel tir partira en tribune présidentielle), le système de démarquage des joueurs évite aux développeurs de programmer une véritable intelligence artificielle qui laisserait aux coéquipiers l’initiative des déplacements (comme c’est le cas pour PES, où les joueurs se démarquent tous seuls) et les corners et coup francs laissent peu de place au hasard, à la chance de voir une praline rentrer dans le but après un coup de billard dans la surface de réparation. Ceux qui ont goûté à la liberté extrême laissée par les PES tiqueront certainement avec ce Fifa qui vous prend par la main pour chaque action de jeu.

Pour le moment (et probablement définitivement, EA Sports ne va pas chambouler son jeu à 1 mois de la sortie), le constat est simple : Fifa 2004 est largement meilleur que Fifa 2003, mais il est aussi largement moins bon que n’importe quel PES sorti sur PSone et PS2, footballistiquement parlant du moins. Peut-être vaudrait-il mieux que Fifa assume son côté "action", sinon arcade, pour éviter la comparaison avec le semble-t-il inattaquable PES... Pour ceux qui n’ont pas une PS2 à portée de main, qui ont aimé l’opus 2003 ou qui simplement adorent se retrouver entre potes pour délirer en claquant but sur but, Fifa Football 2004 reste un investissement sûr, de part sa base de données impressionnante, son gameplay (très) accessible et ses graphismes enchanteurs.

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