Awesomenauts
Les chimpanzés de l’espace
Il n’y a pas qu’au Moyen-Orient que l’on se tape dessus pour prendre le contrôle de ressources énergétiques. Dans l’univers d’Awesomenauts, c’est le solaire qui est au centre de toutes les attentions et pour en tirer profit, les deux factions présentes ne reculeront devant rien. Pas même la possibilité d’engager des mercenaires. Vous êtes l’un d’eux et votre mission est simple : protéger la foreuse de solaire de votre faction tout en prenant bien soin d’aller détruire celle de vos ennemis. On retrouve avec Awesomenauts un genre de jeu pas vraiment courant sur nos consoles, le Multiplayer Online Battle Arena ou plus simplement MOBA. Grandement popularisé sur PC par le célèbre mod de Warcraft III intitulé Dota (Defense of the Ancients), c’est un genre taillé pour le jeu en équipe, chaque action incitant à la mutualisation des efforts pour espérer vaincre. C’est donc naturellement et exclusivement en multijoueur que se livreront les batailles (il est quand même possible de jouer avec des personnages gérés par l’IA), n’espérez donc pas trouver au-delà de l’introduction quoi que ce soit ayant un but scénaristique. Mais ce n’est pas pour cela qu’Awesomnauts manque de personnalité, bien au contraire. C’était la volonté affirmée des développeurs à l’annonce du titre et ça se vérifie rapidement, à savoir qu’il y a quelque chose de très inspiré des années 1980 ici.
Au nombre de six (d’autres suivront en téléchargement), les mercenaires d’Awesomenauts semblent tout droit sortis d’un dessin-animé. Avec le Burt Raynolds local en la personne du shérif Lonestar, Yuri le chimpanzé, Clunk le robot surpuissant ou encore Voltar, cerveau sur pattes aux origines germaniques, c’est toute une sympathique équipe qu’il est possible d’incarner. Habillées en 2D à scrolling horizontal, les différentes arènes ne brillent pas vraiment par l’originalité de leur design mais l’ensemble est bien réalisé. La petite touche nostalgie qui ressort de cet ensemble donne à Awesomenauts une certaine identité. Mais c’est en quelque sorte la moindre des choses, est-on tenté de penser, puisque le soft débarque avec des bagages légères : seulement trois arènes sont disponibles. C’est un peu juste, même pour un titre Xbox Live Arcade. Il faut donc compter sur le gameplay pour varier les plaisirs et de ce côté-ci Awesomenauts est un titre solide. Six mercenaires, c’est autant d’approches différentes qui sont offertes. Ainsi Clunk n’a pas que la carrure d’un rhinocéros mais en a surtout l’approche très brutale, Froggy privilégie la vitesse, Yuri avec son jetpack se révèle – et c’est le cas de le dire – malin comme en singe… On peut également compter sur Voltar pour soigner les troupes. La diversité est là, l’équilibrage aussi, aux équipes donc de bien composer leur escouade pour maximiser les résultats.
Space cowboys
Tous les protagonistes ne sont pas jouables dès le départ. C’est un prétexte parmi d’autres pour introduire un système d’expérience qui contribue grandement à rendre Awesomenauts addictif. Les niveaux s’enchainent et permettent de débloquer la moitié des personnages donc mais surtout une panoplie de compétences à leur attribuer. Certaines, comme l’augmentation de la barre d’énergie ou la vitesse de déplacement sont communes à tous les mercenaires ; la vingtaine d’autres s’emploie à servir deux capacités majeures, propres à chaque personnage. On commence la partie avec une petite réserve de points à dépenser à la boutique de la base, juste ce qu’il faut pour s’équiper d’une de ces deux compétences majeures. Avec le temps, en ramassant les points de solaire disséminés sur la carte ou en abattant les ennemis, on gagne de quoi améliorer grandement sa force de frappe. Simple et efficace. Chaque action à donc une importance cruciale, choisir à un moment donné de débloquer une compétence plutôt qu’une autre peut radicalement changer la physionomie de la partie. Il faut donc prendre garde à ne pas foncer tête baissée, bien utiliser les drones alliés pour se protéger et ainsi abattre les deux tourelles gardant le chemin vers la foreuse ennemie (peu importe le chemin emprunté et leur nombre sur la carte, il faudra toujours détruire au moins deux tourelles pour se hisser jusqu’à la base).
Awesomenauts est un titre amusant, prenant et dynamique, même s’il souffre de quelques lacunes en termes de gameplay. Ronimo Games a fait le choix de la 2D et d’une construction des cartes semblables à un jeu de plateformes. L’ennui c’est que l’on a trop souvent l’impression de contrôler un Mario dont on aurait lesté les pieds avec de la fonte. Les sauts manquent un peu de précision, ce qui n’est pas grave en soi puisque qu’on ne meure pas en tombant, mais il faudra quand même quelques sessions de jeu avant de pouvoir s’habituer à ces contrôles. Awesomenauts mérite qu’on s’en donne la peine tant il offre de bonnes choses. A trois contre trois sur le Xbox Live ou à quatre en local, le plaisir est au rendez-vous ; en offrant la possibilité de jouer à plusieurs à la fois en ligne et sur la même console (en tant qu’invités du profil principal, un seul compte gold est donc nécessaire), Awesomenauts s’assure le statut de très bonne pioche.