1st Look > Forza Horizon 3
« Merci de rouler à gauche » peut-on lire, amusé, sur les panneaux de signalisation qui ornent la route menant au nouveau festival d’Horizon, organisé pour cette nouvelle édition dans les contrées sauvages de l’Australie, d’où les avertissements de rigueur de la DDE locale sur le juste sens de circulation. Une route ? Là où on va, on n’a pas besoin… de route. Pied au plancher et musique électro dans l’habitacle, il est temps de montrer à tous ces chauffeurs du dimanche venus jouer du djembé sur les plages aborigènes qui est le héros du festival, celui qui a déjà remporté l’édition américaine et européenne quelques années plus tôt. Celui qui, par folie des grandeurs, a décidé d’organiser ce troisième rassemblement en privatisant les parcours à la fois désertiques, tropicaux ou encore urbains d’Australie. Celui ou celle, pour être tout à fait précis, puisque Forza Horizon 3 permet de choisir le sexe de son avatar, son apparence générale, ainsi que son pseudonyme qui sera répété et amplifié par les festivaliers éméchés qui peuplent l’endroit. « Boss », « Big man », ho ! « Broméo » ! Voilà un p’tit nom qui sera parfait pour effrayer les crocodiles et imposer le respect lorsqu’un autre chauffard visitera notre profil, vaste page récapitulative de tout ce qui touche de près ou de loin notre activité sur le titre, renforçant encore un peu plus la dimension sociale de la licence. On rappelle que le soft édité par Microsoft Games permet de créer des clans, de jouer en ligne en compétitif mais aussi, et pour la première fois, en campagne coopérative (jusqu’à quatre). Des fonctionnalités en ligne malheureusement désactivées pendant notre entrevue.
Les premiers kilomètres sur Forza Horizon 3 sont une fois de plus l’occasion de montrer en trente minutes top chrono tout le savoir faire de Playground Games en terme de rythme, de folie et surtout d’ambiance. Une introduction diablement dynamique qui pointe en particulier les quelques singularités de l’édition australienne. Sans trop entrer dans les détails, il est désormais possible de concourir le long de plages édéniques, ce qui était interdit aux routards pendant l’expédition européenne, et de prendre part à de nouveaux défis à dénicher sur la map. Les Drift zones demandent de déraper aussi longtemps que possible d’un point A à un point B, là où les Speed Traps jouent avec les scripts de la machine pour créer des situations dangereuses (comme par exemple le fait de devoir passer une voie ferrée avant que le train ne passe). Enfin, nous avons également noté l’arrivée de panneaux « danger » sur la carte, mettant les pilotes au défi d’effectuer des manœuvres plus ou moins risquées (comme passer d’une colline à une autre en empruntant un tremplin) là où ils sont plantés. Les points d’expérience gagnés lors des courses et challenges sont à échanger comme à l’accoutumée contre des capacités spéciales. C’est dans l’écran d’arbre de compétence que nous avons pu noter la possibilité d’installer un klaxon pour frimer en ligne avec son clan, ou encore remarquer le fameux drone qui permet d’exécuter des prises de vues inspirées de ses bolides ou du paysage et de révéler sur la carte ce qui est déniché en cours de vol.
« Les sensations reviennent en tout cas dès que l’on appuie sur l’accélérateur, pour des tracés qui nous ont semblé encore plus fous que ce que nous avions déjà enduré »
« Mais qu’est-ce qu’ils nous lourdent déjà chez XM avec ces points dont tout le monde se fiche ? Nous ce qu’on veut savoir, c’est si c’est mieux que FH2, et si ça pète la rétine ! » entendons-nous déjà sur le fauteuil passager. Du calme, et on reste attaché jusqu’à l’arrêt complet du véhicule. La formule Forza Horizon, qui pour rappel fait baigner dans un open world coloré beaucoup d’arcade et un soupçon de simulation, place le joueur au volant de véhicules de rêve pour le motiver à remporter jusqu’au dernier petit défi oublié de la map. L’alternance jour/nuit, la météo dynamique, la variété des environnements et la qualité de la bande-sonore ont pour rôle quant à elles d’agiter les sensations afin d’éviter que le pilote ne s’endorme au volant, trop certain de toujours voir la même chose.
Forza Horizon 3 ne tente en aucun cas de cacher sa filiation, ce qui n’est pas étonnant à la vue des bons souvenirs laissés par le second épisode. La première heure de jeu est à ce titre un véritable copié/collé dans sa construction par rapport au volet européen, avec une cutscene d’intro, la prise en main d’un véhicule déjà lancé pour se rendre au festival, puis une nouvelle cinématique présentant sous une musique acidulée et un montage cut ce nouveau tournoi pour fluo kid. Les sensations reviennent en tout cas dès que l’on appuie sur l’accélérateur, pour des tracés qui nous ont semblé encore plus fous que ce que nous avions déjà enduré. Nous avons par exemple commencé une course sur une plage ensoleillée, puis après divers passages à la surface de l’eau sous de vastes voûtes rocheuses et une incursion dans la jungle, nous nous sommes mis à chuter de falaises en falaises, nous rapprochant des habitations pour le finish. La variété de l’Australie promet évidemment des courses diversifiées. La jungle tropicale, avec ses gigantesques plantes qui se plient au passage du bolide, fourmille de détails. Quant à la ville de nuit sous une légère ondée transformant le goudron en subtil miroir, elle deviendra à coup sûr le lieu de rassemblement de tous les photographes en herbe. Techniquement, Forza Horizon 3 doit être vu pour être cru, malgré un léger scintillement perceptible sur nos grandes télévisions pendant le test, et des effets de fumée et de poussière un peu downgradés lorsque les FX sont joués à une certaine distance du joueur. Des nids de poules graphiques que nous vérifierons évidemment lorsque nous aurons la version finale (sous entendu post patch day one) à portée de rétroviseur.
« Que l’on ne se méprenne pas cependant : nous nous permettons de chercher la petite bête dans le moteur car Forza Horizon 3 a clairement tout pour que les fans rempilent sourire aux lèvres, et pour que les nouveaux venus découvrent ce que la formule Horizon a de mieux à offrir »
Ce qui nous amène à l’impression générale très positive mais légèrement contrastée qui nous assaille depuis que nous avons garé l’engin monté par Playground Games. Malgré ses graphismes affinés et les multiples petits ajouts discernés ça et là, FH3 ressemble tellement à FH2 que l’on jurerait parfois un add-on de luxe ajoutant l’Australie comme vaste terrain de jeu. Les menus comme l’interface générale sont quasiment identiques, et les effets climatiques qui avaient permis de creuser le fossé entre le premier et le second épisode ne semblent pas avoir évolué dans ce troisième numéro. Sauf énorme surprise, le joueur téméraire ne devrait pas avoir à affronter un climat trop hostile : point de tempête, de tornade ou tout autre élément naturel qui aurait pu marquer la différence. Alors il y a bien le système de tickets à débloquer pour faire apparaître de nouveaux défis aux quatre coins de l’île, le Forzathon qui, chaque semaine, octroie la possibilité de gagner du contenu en participant à des concours ou encore la personnalisation des courses (sur de nombreux points), mais ces ajouts peinent à cacher que rien n’a vraiment trop évolué. Même les ombres portées par le soleil continuent de bouger par à-coups pendant le cycle jour/nuit, ce qui est particulièrement perceptible quand la voiture est à l’arrêt. Que l’on ne se méprenne pas cependant : nous nous permettons de chercher la petite bête dans le moteur car Forza Horizon 3 a clairement tout pour que les fans rempilent sourire aux lèvres, et pour que les nouveaux venus découvrent ce que la formule Horizon a de mieux à offrir.