Test : Alien vs Predator : Extinction sur Xbox
Ca partait pourtant d’une bonne intention…
Une fois le disque enfourné dans la machine, je lance logiquement le tutorial. A l’achat, on n’a pas forcément envie de se plonger dans une notice et c’est bien connu, rien ne remplace la pratique. Déjà, première surprise (mauvaise, il faut bien le dire) : le jeu n’est qu’en anglais. De plus, les instructions sont données à l’oral uniquement et sans sous-titres. A moins donc d’être parfaitement bilingue, ce n’est même pas la peine de s’essayer au jeu. Ceci étant établi, le tutorial est impeccablement réalisé. Divisé en cinq sections, vous apprendrez dans les deux premières les manœuvres communes aux trois races disponibles (humains, aliens et predators) tandis que les trois suivantes seront chacune consacrées à une de ces races. Très complet, le tutorial nous apprend donc à utiliser l’interface manette, elle aussi très bien pensée : les actions sont toutes faisables très rapidement. Idéal pour un RTS.
Le jeu nous propose donc de mener à bien un certain nombre d’objectifs avec chaque race afin d’asseoir sa domination sur la planète LV-742. Bien entendu, il ne fallait pas s’attendre à un jeu de stratégie aussi complet que ce que l’on peut trouver actuellement sur PC… Ainsi, la construction de bâtiments est inexistante : vous avez une base et puis c’est tout ! De là, vous pourrez faire venir de nouvelles unités moyennant logiquement des espèces sonnantes et trébuchantes. Chaque espèce a d’ailleurs sa propre manière de faire de « l’argent » : les humains, en tuant des aliens ou des predators, les predators en collectant les crânes sur les dépouilles encore fumantes de leurs ennemis et les aliens en faisant incuber leurs embryons dans les corps des créatures rencontrées. En parlant des aliens, ces derniers sont peut-être les plus intéressants à jouer puisque les développeurs ont pensé à un système ingénieux d’évolution de l’espèce. Vos créatures passeront ainsi par tous les stades connus et développés dans les films : de l’œuf à la reine mère en passant par le face-hugger et le simple soldat.
Bref, l’univers des films est respecté à la lettre malgré quelques légères
extrapolations qui ne dénotent cependant jamais.
Un vrai cauchemar vidéo-ludique !
Dans les paragraphes précédents n’était abordé que l’emballage, forcément attirant. Mais une fois celui-ci retiré (c’est-à-dire, une fois le tutorial terminé et la campagne commencée, en fait), le joueur bascule dans un cauchemar sans fin. Si le jeu n’est pas laid (mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, hein : il n’est pas spécialement beau non plus !), l’IA est par contre à se taper la tête contre les murs ! Littéralement ! Le jeu est bourré d’erreur de pathfinding et il est fréquent de voir des éléments bien précis se détacher du groupe sans aucune raison pour aller se perdre à l’autre bout du niveau ou encore aller affronter tout un bataillon ennemi tous seuls. Aberrant ! Mais le pire c’est quand une unité indispensable à la bonne tenue de la mission adopte ce genre de comportement. Par exemple : dans la seconde mission avec les humains, vous devez impérativement aller jusqu’au bout avec un synthétique (comme Bishop dans les films) sans quoi, vous échouerez la mission. Il m’est arrivé que ce personnage en particulier se détache tout seul comme un grand du groupe pour aller combattre des aliens deux fois plus grands et plus forts que lui.
Il est carrément inadmissible de sortir un jeu à ce point bâclé ! Je comprends encore que parfois, un personnage se perde : ça arrive dans tous les RTS ou presque. Mais là, c’est sans arrêt ! D’autant qu’une fois qu’un personnage s’est mis en tête d’aller à l’opposé de la direction que vous avez indiqué au groupe, impossible de lui faire faire demi-tour… Il n’est donc pas rare de voir son groupe se réduire petit à petit au cours des missions alors que des électrons libres se baladent un peu partout. Et quand vous en êtes là, le mieux est encore de les laisser faire pour la raison invoquée ci-dessus. Il vous arrivera souvent de finir une mission avec un groupe des plus réduits… mais pas parce que vos troupes se seront faites décimées. Tout bonnement insupportable ! Et il n’est même pas possible de pallier l’absence d’IA en appelant un pote puisque le jeu n’est en aucun cas multijoueur. L’acheteur d’Aliens vs Predator se retrouve donc avec la désagréable
sensation de s’être fait profondément avoir au final…
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- Avec la vue éloignée, ça passe encore mais quand on se rapproche, on se rend compte que les personnages sont assez mal modélisés. Quant aux décors, ils sont particulièrement vides.
- Une jouabilité impeccablement pensée pour le pad mais une IA carrément catastrophique !
- Longue si vous avez le courage de faire le jeu de A à Z sinon, le joueur lambda n'aura besoin que d'une après-midi pour réalisé qu'il a balancé son argent par les fenêtres...
- Si la musique est dans le plus pur style cinéma ricain pompeux, les voix et sons sont bien fichus et mettent bien dans l'ambiance.
- Encore une fois, le scénario n'est qu'un prétexte et ne va pas bien loin...
- Autant être clair : Aliens vs Predator est un jeu à éviter. Les RTS ne sont pas bien représentés sur console mais ce jeu est une insulte au genre.
- Les créatures et humains ne sont pas trop mal animés mais la profusion de personnages en mouvement cause parfois des ralentissements (!!!)