Test : Animal Shelter Simulator sur Xbox One
Les deschiens
Tant de chiens et de chats sont dans le besoin mais heureusement, vous êtes là ! Animal Shelter Simulator vous confie la mission limpide, mais ô combien délicate, de gérer un refuge pour animaux en détresse. Après avoir fait votre choix de départ déterminant si la première bébête accueillie est un chat ou un chien, vous voilà seul aux commandes de cette petite structure de refuge. Rassurez-vous si choisir entre un type d’animal ou l’autre s’apparente pour vous à dire si vous préférez papa ou maman, il devient rapidement possible par la suite de s’occuper aussi bien de chiens que de chats. Plongé en vue à la première personne, nous voilà ainsi partis pour un long tutoriel.
Animal Shelter Simulator est un jeu qui se veut accessible. Du reste, pour ce qui est de ses exigences en termes de gestion. On débute avec une aire d’accueil relativement restreinte, composée d’un chenil (disposant d’un espace extérieur), d’un entrepôt pour s’alléger les poches, d’un local à ordures et bien évidemment, d’un bureau au sein duquel toute la vie du refuge s’organise. Le déroulement du jeu est simple : accueillir un ou plusieurs animaux, en prendre soin puis organiser leur remise aux foyers adéquats permet d’engranger des points de réputation. Ces points font grimper progressivement le refuge au classement régional, puis national et enfin global, octroyant à diverses étapes de nouveaux moyens d’assurer votre mission caritative. Simple.
Tout s’organise donc à partir du PC, dans une pièce du bureau. Les onglets progressivement disponibles permettent de consulter les informations sur les pensionnaires (avec leurs caractéristiques plus ou moins positives), celles sur les personnes et familles enclines à adopter un animal, les diverses statistiques (niveau de propreté, classement du refuge) ; il est également possible ici de télécharger les photos de nos amis à quatre pattes et créer des annonces. Cela aide à viser plus précisément le bon public d’accueil. On a également accès depuis le PC à la boutique en ligne pour faire le plein de croquettes, d’eau, de matériel médical, de jeux ou encore d’éléments de décoration. Enfin, on accède également au mode construction. Il permet contre finances d’agrandir le refuge, de bouger les bâtiments comme les éléments de décoration, afin d’augmenter progressivement les services d’accueil.
On débute donc par l’accueil d’un animal que l’on se contente de nourrir, d’amuser, d’en assurer la salubrité du lieu de résidence. On est amené plus tard à devoir lui refaire une beauté (un bâtiment est dédié à cela), le soigner éventuellement (bandages, prise de sang) et pourquoi pas passer du temps avec lui dans un studio photo où diverses options permettent de mettre en scène le visuel qui accompagne la proposition d’adoption. La mécanique est globalement simple à saisir : des indicateurs concernant les besoins physiologiques, le niveau d’amusement ou encore l’état de santé permettent de savoir quoi faire en priorité. Répondre aux attentes de l’animal augmente ainsi son niveau de bien-être. Lequel, parvenu à un certain point, rend le chien ou le chat apte à être accueilli par une nouvelle famille. Charge alors au joueur de faire correspondre au maximum les besoins de l’animal avec les exigences de l’hôte afin de tirer du processus un maximum de points de réputation.
Animal Shelter Simulator n’est pas très contraignant en termes de temps et d’efficacité, ce qui permet de profiter de l’expérience et de progresser sans se sentir sous pression. Il y a véritablement une ambiance très positive qui se dégage du jeu, bien qu’il soit assez déroutant de constater rapidement qu’absolument tout se déroule dans les quelques mètres carrés du refuge. Un drone livre les commandes, un van dépose et/ou récupère automatiquement les animaux, les bilans sanguins sont gérés depuis une boite située à l’intérieur même du refuge (on ne va donc pas chez le vétérinaire). Même les visites de contrôle des prétendants à l’adoption sont faites automatiquement, à distance : contre une petite somme et dix secondes d’attente, on découvre les caractéristiques du logement et de la vie des personnes en question. On aurait aimé être impliqué d’une manière ou d’une autre dans le processus. D’une manière générale, on se sent un peu seul, car à aucun moment on ne croise de PNJ, on n’interagit pas du tout avec le monde extérieur. Animal Shelter Simulator c’est bibi, ses animaux et basta.
La vie en vase clos n’est toutefois pas le véritable problème du jeu. Celui-ci se situe principalement dans l’ergonomie générale du titre, pas franchement adapté aux contraintes qu’impose la manette. Si la gestion des objets et les interactions directes avec les animaux fonctionnent convenablement – en dépit d’une caméra trop sensible ou pas assez selon l’action voulue -, la partie sur le PC du refuge est lourde, pour ne pas dire chaotique. On se perd dans les sous-onglets, la faute principalement à un choix de couleurs qui rend difficile le repérage et à des commandes de retour arrière qui changent d’une section à l’autre. Ainsi, le bouton B permet de revenir en arrière d’un cran dans la zone des annonces, alors qu’il éteint totalement l’ordinateur sur d’autres et n’a aucun effet dans la section des photos. Allez savoir pourquoi, on annule ici avec X. Bref, on se perd très facilement, on peste contre l’immense lourdeur du système dans la partie annonces qui est un modèle anti-ergonomique. La légèreté n’est pas non plus au rendez-vous dans le mode construction, avec un système de choix difficilement déchiffrable et que le jeu ne prend pas la peine de vous expliquer dans le tutoriel, pourtant relativement long.
Animal Shelter Simulator a de quoi refroidir le public jeune ou cherchant une expérience légère, celui-là même qui semble en premier lieu visé. Pas sûr que des enfants résistent longtemps à des commandes aussi lourdes, nonobstant la sympathie générale du titre et son absence de réelle difficulté en termes de gestion. D’un point de vue technique l’ensemble est correct, quoi que monotone, dans la droite lignée du genre sur nos machines. Les animaux sont plutôt bien modélisés et le jeu propose quelques races différentes, centrés toutefois côté chien sur des bêtes de taille moyenne. Pas d’inspiration côté Saint Bernard, chihuahua, teckel ou dogue allemand par exemple. Tandis que pour les chats c’est essentiellement la couleur du pellage qui les différencie et jamais le gabarit. L’environnement unique n’est pas désagréable de son côté, mais on aurait apprécié un cycle jour/nuit, ou quelques variations de la météo pour briser la routine. On a ici un lieu d’accueil où le temps semble figé, où la mécanique d’accueil/remise est tellement bien huilée qu’il ne s’y passe finalement pas grand-chose au bout de quelques heures. Les chats miaulent, la petite musique occupe discrètement l’espace, les chiens aboient et parfois se battent… Le séjour n’est pas désagréable mais il lui manque un petit quelque chose pour véritablement nous embarquer.
+
- Ambiance positive, détendue
- Gestion simple, sans stress
- Des animaux plutôt attachants…
-
- … En dépit d’un petit manque de variété
- Commandes parfois horriblement lourdes
- On a fait assez vite le tour des possibilités
- Manque de vie, d’interactions hors animaux