Jeux

Qu’on le reproche ou le constate simplement, l’absence souvent totale de contextualisation dans les simulators est un fait courant. Eh bien avec Aquarist, le développeur polonais Freemind Games (grand spécialiste de la simulation ultra spécifique) rompt avec cette tradition. Les premières heures de jeu nous familiarisent avec les principales choses à retenir en nous plaçant dans la peau d’un adolescent qui reçoit des mains de son père, à l’occasion de son quatorzième anniversaire, un aquarium. Il se trouve que le papa est un passionné. Comme tout géniteur qui se respecte, il s’attend à ce que son enfant embrasse lui aussi l’amour de l’aquarium et en maitrise un jour toutes les subtilités.

On débute ainsi avec un petit aquarium qui trouve une place dans notre chambre. Puis on aide le paternel à remettre en état le sien, avant d’aller éventuellement aider la voisine à réparer les dégâts causés par ce fourbe de matou. Chaque étape ajoute de nouveaux objectifs et nous confronte à tous les aspects indispensables à maitriser pour tout bon « aquariste » : choisir certains poissons, adapter la température, la végétation, le type de décoration, d’éclairage ; on veille aussi à ce que le nombre d’espèces présentes dans l’aquarium soit suffisant mais pas exagéré et que tout le monde mange à sa faim. On avance dès lors lentement dans ce tutoriel/histoire plutôt original il faut le dire et pas déplaisant. Au bout de deux ou trois heures, on débloque l’accès au sous-sol de la maison qui sert – après quelques opérations de nettoyage – à l’ouverture d’une boutique. Les affaires débutent alors réellement.

La gestion de la boutique nous invite à mettre en pratique les nombreuses fonctionnalités passées en revue les heures qui ont précédé. L’idée est simple : préparer des aquariums de la meilleure façon possible en vue des les vendre au prix le plus élevé. Le temps défile durant les journées de travail et se sépare simplement entre le moment de préparation des aquariums et la venue des clients. Pour gagner de l’argent avec un aquarium il faut donc investir intelligemment. Bien choisir ses espèces, soigner la présentation et le choix des végétaux et aussi faire grandir les poissons jusqu’au moment où ils ont atteint une certaine maturité et rapportent donc plus d’argent. L’argent récolté permet d’investir dans des nouveaux aquariums bien sûr, mais aussi dans des articles à vendre à l’unité (nourriture, lampes, coraux, etc). Ces objets sont vendus automatiquement durant les sessions d’ouverture du magasin. En parallèle de la gestion de la boutique, on peut accepter des missions diverses et variées, susceptibles à un certain point de nous emmener travailler dans des lieux prestigieux et au contact de multiples espèces.

Aquarist est un jeu qui ne manque pas de générosité. Les espèces de poissons (d’eau douce et de mer) sont nombreuses, chacune disposant de diverses spécificités qu’il convient de connaitre et d’adapter. On dispose par ailleurs de dizaines de végétaux et éléments de décorations, de types de terre ou encore de photographies de fond, pour que chaque aquarium dispose se sa propre identité. Le jeu nous invite à toucher à tout, à remplir, vider, nettoyer, bref à nous occuper de tout ce qui a trait à la bonne tenue d’un aquarium. A noter qu’Aquarist propose un second mode de jeu nous invitant simplement à créer le plus librement du monde un aquarium. Tout cela, on le découvre au travers de graphismes plutôt correct pour un simulator. On apprécie en particulier la variété des environnements dans lesquels on travaille, aussi bien que possible, sur la création d’aquariums.

Aquarist aurait pu être un très bon simulator. Il semble cependant que ses développeurs aient joués les poissons rouges lorsqu’il a fallu adapter ce jeu, pensé à l’origine pour le PC, vers nos chères consoles. Disons-le simplement, Aquarist est une purge à la manette. On navigue dans les menus à l’aide d’un curseur de souris, contrôlable via le stick droit. Déjà pas franchement des plus agréables partout ailleurs, ce système devient horripilant ici. Certains onglets doivent être pointés au millimètre près. Faire dérouler une liste dans les menus ou bien zoomer et sélectionner un poisson à l’intérieur de l’aquarium sont des actions d’une incroyable lourdeur. Aquarist manque de précision, de souplesse. Allez savoir pourquoi, lorsque l’on prend un objet à jeter en main, il est impossible de reculer ? Ou bien pour quelle raison certains outils peuvent être rangés sur des étagères et d’autres non, certains peuvent être jetés et d’autres pas ? Ajoutez à tout cela des déplacements rigides dans des espaces souvent réduits et vous avez la recette d’un jeu intéressant dans le fond, crispant sur la forme. Au moins a-t-on la possibilité de lire les nombreux textes en français, même si l’on note souvent des erreurs, très certainement imputables à une utilisation décomplexée de Google Traductions.