Test : Arcade Paradise sur Xbox One
Deux salles, deux ambiances
Bienvenue en 1993. Ashley termine tranquillement sa vie d’étudiante quand son père lui demande de gérer la laverie familiale pendant une petite période. Vous l’aurez compris, le joueur incarne donc cette jeune adulte pas franchement passionnée par les tâches ménagères, surtout quand elle s’aperçoit que les trois bornes entreposées dans l’arrière boutique débordent de pièces de un dollar. Un fond de scénario qui nous entraine dans Grindstone, une ville rythmée par les journées passées à s’occuper du linge des clients habituels, combiné à l’ambition d’Ashley de monter un commerce à la fois rentable et dans l’air du temps. Le principe de Arcade Paradise nous amène à jongler entre les deux activités pour amasser un maximum d’argent et ainsi pouvoir agrandir la salle pour y entreposer toujours plus de bornes.
On regrette néanmoins rapidement la progression très linéaire de l’ensemble. Malgré un nombre important de 35 bornes jouables au total, les développeurs ont choisi de bloquer l’accès de la grande majorité d’entre elles, qui ne sont finalement accessibles que lorsque le scénario le permet. Pour cela, il est nécessaire d’acheter l’intégralité des appareils disponibles au départ, pour ensuite pouvoir agrandir la salle. L’agrandissement permet ensuite d’acheter de nouvelles bornes, là encore parmi un choix limité, et ainsi de suite. Un processus à répéter tout au long du jeu, jusqu’à obtenir l’intégralité des bornes du jeu. Plutôt agréable malgré quelques légers problèmes de localisation, le scénario aurait mérité d’être un peu plus présent pour venir casser cette monotonie assez pesante. On apprécie en revanche les textes intégralement en français, tout comme les rares lignes de dialogues doublées dans la langue de Molière.
D’autant qu’il y avait moyen d’apporter de la fraicheur, notamment grâce au fait que les activités d’Ashley sont découpées en deux parties bien distinctes. Les tâches à réaliser à la laverie s’apparentent d’ailleurs rapidement à un vrai jeu de simulation. Il faut s’assurer de la propreté du lieu en ramassant les déchets laissés par les clients pour que l’établissement conserve une bonne réputation et continue d’attirer du monde, tout en gérant le linge en évitant de les oublier dans la machine à laver ou le sèche-linge, sous peine d’avoir des revenus nettement diminués. Le jeu propose un vrai cycle avec des journées qui défile à raison d’une minute réelle pour une heure en jeu. On fini par apprendre à s’organiser en fonction du temps qui passe, mais tout semble fait pour nous donner l’envie de délaisser les tâches de la laverie pour profiter au maximum de la salle d’arcade. Même constat avec les mini-jeux pas franchement engageants, que ce soit celui qui consiste à jeter la poubelle dans la benne, l’ouverture du coffre-fort ou le débouchage des toilettes.
On sent clairement que les développeurs ont tout misé sur les activités de la salle d’arcade. Il faut dire que le studio a imaginé 35 bornes, toutes jouables. Alors oui, la plupart des jeux sont très simples et s’inspirent généralement de titres iconiques qui ont marqué ce type de lieu. On y trouve des copies presque conformes de Mr. Driller, de Pac-Man (mais façon GTA), de Dance Dance Revolution ou encore de Outrun, mais également des refontes de titres plus récents comme Timber Man. Du côté des puzzle-game, on trouve les indispensables Tetris-like et le Match-3. Chose amusante, certains titres sont également jouables en coopération avec un ami, comme le Air Hockey ou la copie de Metal Gear où il faut exploser du zombie en pagaille. On sent que les efforts se sont essentiellement portés sur cet aspect du jeu avec la volonté de diversifier un maximum les genres, et on se prend rapidement au jeu d’essayer chaque borne fraichement achetée.
Pour nous y inciter, le studio a également intégré des tâches journalière à réaliser avec des scores à atteindre dans certains jeux par exemple, et même abandonner les activités liées à la laverie le temps d’une journée. Pour soulager votre quotidien parfois douloureux, l’argent récupéré grâce à ces missions annexes permettent d’acheter des améliorations afin d’éliminer au maximum certaines activités rébarbatives comme mettre l’argent en sécurité dans le coffre ou réparer les bornes en écrasant les insectes qui se sont retrouvés sur les cartes-mères des appareils, un clin d’œil à l’origine du mot «bug».
Côté ambiance, il manque tout de même quelque chose. Il faut dire que les modèles 3D des clients sont assez ratés, tandis que le sound-design est beaucoup trop discret pour espérer retranscrire à minima l’ambiance qui régnait à l’époque dans ces salles. La satisfaction de voir grandir notre petite entreprise est là en revanche, et les possibilités d’optimisation des revenus de chaque borne est plutôt bien trouvé. On peut ainsi régler une poignée de paramètres comme le prix d’une partie et la difficulté, pour obtenir des rentrées d’argent maximum. En jouant aux jeux présents dans la salle, il est également possible de remplir des objectifs qui permettent d’augmenter la popularité d’une borne. L’ambiance des années 90 est également un peu trop légère, avec quelques éléments qui rappellent l’époque, comme l’utilisation d’un bon vieux PDA monochrome LCD en guise d’interface et le PC branché au modem 56K pour acheter ses bornes et ses améliorations sur ebay.
+
- Plus de 30 (petits) jeux inédits jouables
- Gestion de la rentabilité des bornes
- Tout en français, textes et voix
-
- Progression trop linéaire
- Ambiance pas assez bien retranscrite
- Quelques activités rébarbatives