Test : ArcaniA : Gothic 4 sur Xbox 360
Jeune berger sur la petite île de Feshyr, votre destin va rapidement vous tendre les bras. Alors que vous suez sang et eau pour que votre futur beau-père vous accorde la main de votre bien-aimée, quelques événements malencontreux vont toutefois vous pousser à quitter votre îlot afin de rejoindre le continent. Va s’en suivre alors le début d’une aventure à travers l’univers fantaisiste d’Arcania faite de rencontres de quêtes (parfois ridicules) et de combats. Vous allez alors rapidement prendre connaissance de votre statut d’Elu et votre quête initiale basée sur un sentiment de vengeance va alors prendre une dimension bien plus grande et importante puisque c’est le monde qu’il va falloir sauver d’un mal bien mystérieux. Un scénario peu original, dans un univers qui l’est tout autant qui dénote la prise de risque minimale qu’ont pris les développeurs de Spellbound Entertainment. Absolument tout transpire le déjà-vu et l’on aurait aimé partir dans cette énième aventure sans avoir ce sentiment bien trop présent tout du long.
Autre mauvaise nouvelle : aucune option de personnalisation ne vous permet de créer votre propre personnage, et il vous faudra alors enchaîner les quêtes sous les traits d’un lointain cousin de Régis Laspalès. Des orientations étranges, d’autant plus que les développeurs ont passé pas mal de temps à multiplier les objets avec lesquels vous pouvez interagir. Des actions qui n’ont absolument aucune utilité, puisque battre le fer sur une enclume n’améliorera pas votre arme, les tables d’alchimie ne vous permettront pas non plus de créer de nouvelles potions surpuissantes, et qui nous font d’autant plus regretter l’absence de véritables fonctionnalités qui auraient pu profiter à l’immersion. Heureusement que l’intensité du scénario monte crescendo et permettra à lui seul de tenir le joueur devant son écran des heures durant. Les diverses rencontres avec les PNJs dynamisent également un peu l’ensemble, et le doublage français permet au titre de maintenir la tête hors de l’eau. Au final on s’habitue à notre héros au charisme proche du néant, et on avance avec enthousiasme dans cet univers remplit de défauts mais qui parvient à dégager un certain charme.
Gothic Girl
Si les anciens titres de la licence Gothic sont réputés pour être des RPGs purs et durs, à la profondeur gigantesque, Arcania offre un virage à 180° à la série qui était réputée pour son côté gamer. Là aussi on pourrait passer du temps à jeter quelques pierres aux développeurs de Spellbound Entertainment tant les adeptes des Gothic précédents auront bien du mal à reconnaitre l’esprit qui y régnait. D’un titre pointu, on passe désormais à ce que l’on pourrait définir vulgairement comme un "RPG pour les nuls". Les menus, en plus de ne pas être vraiment jolis, sont limités à leur strict minimum ou presque. Consultation de la carte, inventaire, fabrication d’armes et d’objet, attribution des compétences gagnées à chaque niveau… On ne peut pas dire que l’aspect "gestion du personnage" du titre soit son point fort. Pour tout vous dire, c’est même la carte qui vous forcera le plus souvent à accéder à ces menus, puisque celle-ci n’est pas présente à l’écran. L’attribution des compétences n’est en rien vital même si elle vous permettra d’améliorer vos capacités, et l’inventaire ne vous servira finalement qu’à changer d’arme ou d’armure lorsque vous en obtiendrez de nouvelles, à vous équiper de magie, ou à prendre un objet de soin.
Des faiblesses qui ne sont même pas rattrapées par la taille d’Arcania. Quelques villes, quelques maisons isolées, on ne peut pas dire que l’univers imaginés par les développeurs de Spellbound Entertainment soit immense, loin de là. Une réalité qui tente d’être dissimulée à l’aide de nombreuses grottes, presque toute identiques, et qui donnent finalement un côté linéaire au titre, à déconseiller aux claustrophobes. On comprend rapidement pourquoi les chevaux n’existent pas dans ce monde fantaisiste, même si finalement la marche à pied vous permettra de découvrir des paysages parfois enchanteurs (en partie gâchés par un aliasing inquiétant) et que vous auriez peut-être ratés à dos de canasson. Un compliment que nous ne pourrons pas faire en revanche en voyant le visage des divers protagonistes, en particulier celui des femmes. Si le studio allemand a tenté de nous rappeler que l’on se lavait très peu au Moyen-Age, voire pas du tout, c’est réussi. Rarement des personnages féminins auront eu des têtes si disgracieuses, à en faire fuir une armée de gobelins.
+
- Un petit côté addictif
- Quelques environnements réussis...
-
- ... Mais souvent gâchés par l'aliasing
- Scénario vu et revu
- Pas de création du héros
- Des personnages bien laids
- L'esprit Gothic n'est plus