Test : Arkanoid: Eternal Battle sur Xbox One
I'm came like a wrecking ball
Détenus par les Japonais de Taito depuis la naissance de la franchise, les droits d’exploitation d’Arkanoid sont passés entre les mains de Microids récemment. L’éditeur français a programmé le retour du plus célèbre des casses-briques en s’appuyant sur le studio parisien Pastagames, plutôt connu pour son travail réalisé sur mobile jusque-là. De nouveaux supports à investir donc, et un désir de reprendre les bases de ce titre qui a fait les joies des salles d’arcade à la fin des années 80, en essayant de lui offrir un aspect plus moderne. Et le nouveau thème proposé pour habiller la licence fonctionne assez bien, dès les premiers instants, rappelant un peu le retour du Pac dans Pac-Man Championship Edition en 2007. Un aspect néon et une typo bien propres, mais un enthousiasme finalement assez vite freiné par un nombre de modes de jeu que l’on aurait aimé plus conséquent.
C’est donc par le biais d’une interface aussi agréable qu’épurée que Arkanoid Eternal Battle nous propose de sélectionner l’un des quatre modes de jeu, dont celui intitulé «Rétro». Pas de grande surprise ici, Microids et Pastagames nous offrent la possibilité de rejouer à la borne d’arcade d’origine de 1986 imaginée par Taito. Une présence absolument indispensable pour qui veut réviser ses classiques, avec une introduction succincte qui nous rappelle que la franchise dispose d’un vrai scénario. Attaqué par un vaisseau spatial ennemi, le Block lâche alors une petite capsule de sauvetage qui se retrouve à la dérive au milieu de tableaux de briques. Le principe est simple, vous êtes désormais chargé de détruire toutes les briques pour passer au niveau suivant. Pour cela, une bille d’énergie circule dans chaque tableau, et vous devez impérativement la faire rebondir sur votre vaisseau pour éviter qu’elle ne sorte de l’écran. A force de rebonds, la bille gagne en vitesse et le joueur doit alors faire preuve de réflexes et d’anticipation pour placer le vaisseau au bon endroit, au bon moment. Si la bille parvient malgré tout à franchir la ligne du bas, celle où se situe le vaisseau, le joueur perd alors une vie.
Un principe de base repris dans les autres modes de jeu, et auquel il ne faut pas oublier la notion de power-ups. Ces objets forts utiles tombent de certaines briques éliminées et permettent de donner un avantage non négligeable au vaisseau. Entre les possibilités d’allonger le vaisseau pour limiter le risque de perdre une vie, d’obtenir trois billes simultanément pour vider un tableau plus rapidement, de coller la bille au vaisseau pour faciliter la relance, de diminuer la vitesse de la bille ou de créer un mur en bas de l’écran pour vous sauver si vous n’arrivez pas à toucher la bille, une partie peut rapidement devenir plus simple à gérer grâce à ses bonus, et leur variété est appréciable. Encore faut-il pouvoir les récupérer sans risquer de perdre une vie puisque le timing est parfois serré entre l’arrivée de la bille et celle d’un power-up, ce qui implique généralement de réagir vite et bien. C’est d’autant plus difficile à gérer lorsqu’on opte pour le mode Versus où la taille de l’écran diminue assez fortement pour laisser la place à d’autres joueurs, jusqu’à quatre en local.
Mais comme son nom l’indique, ce nouvel épisode de la franchise mise surtout sur son mode Eternal Battle. Il s’agit en réalité d’un mode Battle Royale qui permet à 25 joueurs de s’affronter avec une élimination du score le plus faible toutes les trente secondes environ. Un concept intéressant mais rapidement plombé par l’absence de joueurs en ligne. Bien entendu, le jeu se charge de remplir la salle avec des IA, mais cela enlève grandement à l’expérience de jeu. Des serveurs déserts sans doute lié au fait que le business-model adopté est bien différent de celui d’un Tetris 99 ou d’un Bomberman R Online, qui prenaient la forme de free-to-play. Une décision étrange, d’autant que chaque partie terminée permet de remplir une jauge d’expérience façon Battle Pass et de débloquer des skins pour habiller les tableaux. A croire que l’éditeur hésitait entre les deux formats, pour finalement opter pour la plus mauvaise des options.
C’est relativement dommage car en plus des power-ups classiques et l’enchaînement assez rapide des différents tableaux, les développeurs avaient eu la bonne idée d’incorporer des malus à balancer sur l’adversaire situé juste au dessus de nous en termes de points (avec pour objectif de lui passer devant), ou sur le joueur situé juste en dessous (histoire de l’enfoncer et d’assurer notre place dans le classement). En revanche, même si l’idée d’afficher le tableau du joueur au milieu de celui des autres en fonction de son score pouvait sembler bonne sur le papier, le joueur subit des changements intempestifs très désagréables, surtout en début de partie, en voyant défiler en arrière-plan les autres tableaux en fonction de l’évolution des scores. L’avantage c’est que l’on sait très rapidement si on est en queue de peloton et donc en position d’être éliminé par l’abominable Doh. L’inconvénient c’est de perdre grandement en lisibilité.
En parlant de Doh, on le retrouve à nouveau en tant que boss dans le mode Neo. C’est sans doute le mode le plus accessible pour les joueurs les moins expérimentés dans la mesure où la défaite ne vous fera pas tout recommencer à zéro. Ici on enchaîne les tableaux sur le même principe que dans le jeu d’origine, avec toutefois la possibilité de reprendre à partir de l’endroit où vous avez perdu avec trois vies pour tenter de casser toutes les briques présentes à l’écran. Les experts du casse-brique ne sont pas non plus laissés de côté avec un aspect scoring fortement mis en avant. La partie musicale est agréable, tandis que les effets visuels auraient peut-être gagné à être un peu plus impressionnant sans gâcher la lisibilité de l’ensemble. Très classiques pour la plupart, les tableaux offrent parfois de petites surprises en optant pour des formes d’objets ou d’animaux, et on regrette que cette volonté n’ait pas été poussée un peu plus loin, les tableaux déjà visités revenant assez vite de nouveau.
+
- Esthétiquement agréable
- Mode Neo accessible aux novices
- Musiques dans le ton
-
- Peu de modes de jeu différents
- Concept un peu dépassé
- Serveurs en ligne désertés
- Manque de lisibilité sur Eternal Battle
- Ecran très petit en Versus