Test : Armored Core 6: Fires of Rubicon sur Xbox Series X|S
Un Mech en or massif
Nous sommes en 2023 et cela fait déjà dix ans qu’Armored Core n’a plus pointé le bout de son mech. Après quelques épisodes à la qualité en dents de scie, nous avons été à la fois surpris et contents de voir revenir cette licence qui s’était illustrée pour la dernière fois sur Xbox 360, en 2012, dans une indifférence regrettable pour la franchise. Depuis, Dark Souls s’est imposé comme un phénomène capable de devenir un genre à lui tout seul, tandis que Elden Ring a fini de faire de From Software un studio incontournable, projetant un spot de lumière naturelle sur toutes ses futures productions. Un moment idéal donc pour ressortir la franchise Armored Core du placard.
L’histoire de Armored Core 6 se passe sur une planète lointaine : Rubicon 3. Une planète où l’humanité a découvert une source d’énergie révolutionnaire qui devait permettre à l’économie de prospérer et à la technologie de faire un bond en avant. Malheureusement, cette mystérieuse source d’énergie a provoqué un événement apocalyptique anéantissant la planète par les flammes. Un demi-siècle plus tard, les humains repartent en quête de cette ressource, gage d’un avenir meilleur. Dans Armored Core 6 nous prenons le contrôle d’un mercenaire indépendant pilote d’un mecha blindé puissant et customisable, prenant en charge des contrats de corporations extraterrestres et de groupes de résistance Rubicon.
Comme tout bon mercenaire, on jongle entre nos différents clients qui se disputent les mêmes ambitions. Une quarantaine de missions réparties sur cinq chapitres rythmés par une action survoltée font que la campagne est suffisamment copieuse et captivante à jouer.
Néanmoins on n’oublie pas que l’une des nouvelles marques de fabrique de From Software depuis le succès des Souls c’est la difficulté, et il est fréquent de bloquer sur des combats de Boss bien tendus. Le jeu n’est pas un Elden Ring avec des skins de robots, mais Armored Core 6 demande au joueur une certaine dextérité mais aussi un sens aigu de la stratégie. Grâce à un grand nombre de combinaisons possibles pour customiser notre mecha, on peut changer de gameplay du tout au tout. Il est possible de piloter, au choix, un robot rapide, discret et habile en combat rapproché ou bien littéralement un tank avec des chenilles, lourd, solide et puissant pour des attaques à distance. Parfois un juste milieu pourra faire office de solution optimale, mais souvent, la prise de risques en tablant sur un choix radical mais cohérent avec les objectifs, rend le jeu grisant. La seule contrainte est notre portefeuille virtuel, plus on gagne d’argent dans le jeu, plus on peut acheter des pièces détachées pour notre robot géant et ouvrir le champ des possibles. Cette partie est nécessaire avec, en plus, la possibilité de jouer les artistes en changeant la couleur de chaque partie du mecha.
Armored Core 6 nous propose de vastes zones de guerre dans une ambiance futuriste post apocalyptique. D’un point de vue gameplay les mouvements se font dans toutes les directions et il est nécessaire de bien appréhender les distances, la verticalité mais aussi la gestion de l’énergie du mecha. C’est seulement une fois ce savant mélange maîtrisé que l’on peut évoluer sereinement dans les missions. Idéalement il faut réussir à affaiblir les ennemis les plus solides à distance, avant de se lancer en combat rapproché pour assener des coups puissants mais très énergivores. La clé est de s’exposer seulement quand on est certain de pouvoir en finir. Bien sûr, certains Boss nous obligent à sortir de cette mécanique confortable, mais comme pour un Souls, ceux-ci sont réglés comme du papier à musique, il vous suffit juste de trouver la faille, avec ou sans l’aide d’un tiers.
Plus anecdotique, le mode multijoueur propose du PvP à l’ancienne en équipes. C’est un feu d’artifice non-stop mais parfois difficilement lisible quand tous les opposants ouvrent le feu dans un espace réduit. Des matchs en petit comité sont donc préférables, à moins d’avoir une équipe bien organisée. L’expérience reste toutefois agréable mais souffre d’un manque de renouvellement de situations au fur et à mesure des parties.
On finit par la technique, et là From Software nous offre un jeu de toute beauté. Malgré des distances à afficher considérables, le jeu arrive à rester fin. La modélisation des mechas est exemplaire et les textures sont souvent de bonne facture même si parfois quelques unes peuvent trahir un rendu général plus que satisfaisant. Ce qui impressionne le plus c’est le design incroyable de certains boss ainsi que le déluge pyrotechnique qui nous frappe constamment les yeux. La Xbox Series X s’en sort très bien, avec plusieurs modes graphiques. Le ray tracing sonne plus comme un appât marketing que comme une véritable claque supplémentaire à un rendu global déjà très bon. Nous avons donc choisi de privilégier le framerate à 60 images par seconde afin de rester le plus confortable possible dans les combats. Inutile de rajouter de la difficulté à la difficulté.
Vous l’aurez donc compris, Armored Core 6: Fires of Rubicon est un grand cru, les amateurs de la série seront comblés et les curieux aimant les challenges apprécieront. Espérons que Armored Core 7 ne mettra pas dix ans pour prendre le relais.
+
- Graphiquement solide
- Gameplay étoffé
- Fabriquer son robot de A à Z
- Certains Boss vraiment impressionnants
-
- Difficulté qui peut rebuter
- Pas de doublage en français
- Pas grand-chose si on aime les Mechs