Test : Assassin's Creed IV : Black Flag sur Xbox 360
Un scénario bateau ?
Dans cet opus, vous incarnez un personnage dont on ne sait rien – mis à part qu’il est employé chez Abstergo – et dont la mission est de récupérer des images afin de réaliser un film. Et c’est ainsi que l’histoire commence, notre personnage se dirige directement vers l’Animus, cette machine de réalité augmentée qui vous permet de vous projeter dans le passé et dans la peau de vos ancêtres. Nous voila alors reparti dans la peau d’un nouveau personnage, directement lié avec celui d’Assassin’s Creed III. En effet, nous incarnons Edward Kenway – grand-père de Connor Kenway, personnage principal du précédent volet – qui décide de s’orienter vers une nouvelle vie : celle de corsaire. C’est en adressant ses adieux a sa femme qu’il prend la mer avec pour seul motivation les richesses qu’il trouvera en chemin.
Si le scénario ne parait pas très élaboré, il reste néanmoins relativement correct, bien amené, et surtout, il se prête très bien à l’univers de la piraterie, même s’il n’apporte rien dans l’histoire de la saga. De manière semblable à ce qu’il se passe dans le présent (c’est-à-dire en dehors de l’Animus), nous incarnons Edward sans même connaître le moindre trait de caractère, si ce n’est son avidité. Le jeu nous fera donc découvrir son personnage au fur et à mesures de son scénario. Et si Edward est le héros principal, il n’est pas directement confronté au conflit opposant les Assassins et les Templiers et s’il porte la fameuse tunique des assassins c’est uniquement suite à un concours de circonstances que nous vous laisserons découvrir par vous même. Voila donc notre héros parti pour une longue quête de richesse, qui lui permettra de côtoyer des figures de la piraterie comme le célèbre Barbe Noire, tout en contrôlant la barre du «Jackdaw», votre navire, qui vous permettra de sillonner les mers a la recherche de butin. Si le scénario est relativement banal et n’avance en rien l’histoire d’Assassin’s Creed, il colle bien à l’univers de la piraterie et se montre suffisamment intéressant pour vous tenir en haleine une vingtaine d’heures en ligne droite.
Terre en vue !
Si le scénario ne vous satisfait pas totalement, sachez que le jeu propose un contenu vraiment très vaste. Tout d’abord, il faut souligner que le terrain de jeu est immense. Projeté en pleine mer des Caraïbes, vous pouvez visiter cette dernière a votre rythme, afin de profiter au mieux des activités. A la barre de votre navire, vous pourrez visiter les trois grandes villes de cet opus, à savoir : La Havane, Nassau et Kingston, mais également une multitude de lieux annexes. En visitant le monde, vous découvrirez alors des cartes aux trésors, des contrats d’assassinats a réaliser, des partitions de musiques a récupérer (de façon similaire aux écrits de Benjamin Franklin dans Assassin’s Creed III), vous serez également amené à chasser différents animaux (aussi bien sur terre qu’en mer). En effet, une première nouveauté de cet opus est la chasse maritime. Certaines zones en mer vous permettent de partir à la chasse à la baleine, ou à la chasse au requin en quittant votre navire pour une petite barque. Depuis cette barque il sera possible d’harponner votre proie afin de la tuer. Les différents éléments que vous récupérez de votre chasse vous sont nécessaires à la fabrication de divers équipements, de l’accessoire purement cosmétique (diverses tenues) aux éléments les plus importants (amélioration de l’équipement, de la barre de santé), cette activité est très fortement recommandée afin d’avancer dans le jeu sans réelle difficultés.
Le jeu ne propose pas seulement de s’acharner sur la faune pour obtenir des ressources. Grâce au «Jackdaw», vous allez pouvoir aborder différents bateaux contenant divers types de ressources parmi les cinq existants : le sucre et le rhum (qui ne peuvent qu’être vendus), le tissu, le bois et le métal (qui eux servent à améliorer votre navire). Cet abordage prend alors vie sous la forme d’une bataille dans laquelle vous devez endommager votre cible, sans pour autant la couler. Et si certains bateaux ne présentent pas tant de challenge que cela au début du jeu, force est d’avouer que le constat change au fur et à mesure de notre avancée. Vous serez donc contraint d’améliorer votre navire, sous peine d’échouer lamentablement sur les différentes missions qui vous sont proposées. Il faut donc augmenter la puissance de feu de votre embarcation en y ajoutant des canons, des mortiers, mais également d’augmenter la résistance de celui-ci en améliorant les protections sur la coque, en ajoutant un éperon. Vous pouvez également améliorer les capacités de stockage de ressources du Jackdaw, ou encore la robustesse de votre équipement d’harponnage. De plus, vous êtes libre d’attaquer à n’importe quel moment le navire de votre choix, que vous pouvez repérer au préalable à l’aide de votre longue-vue, ce qui vous permettra de détailler la cargaison de celui-ci.
Une fois suffisamment avancé dans l’histoire, vous débloquerez aussi la cloche de plongée, qui vous permet d’explorer les différentes épaves présentes sur la carte, afin de les piller et d’y trouver des ressources qui peuvent être relativement intéressantes (notamment des plans d’amélioration pour votre navire). Néanmoins, ces phases sous-marines sont assez décevantes, majoritairement a cause de la physique du jeu plus que perfectible en milieu sous-marin, mais également a cause de la présence des requins, qui vous obligent à rester cacher en permanence. On se retrouve alors à se diriger vers tout les tas d’algues qui peuvent nous servir de couverture, et on ne prends pas le temps d’apprécier la beauté de ces zones. Toujours a bord de votre navire, il est possible d’attaquer différents forts espagnols qui vous attaquent dès que vous en approchez, afin de découvrir toute la carte dans les environs, mais également de débloquer de nouvelles missions. Une fois capturés, les forts sous votre contrôle attaqueront même automatiquement les navires espagnols. Cette action prend elle aussi part sous la forme de batailles navales relativement rythmées et qui peuvent s’avérer très difficile si vous n’avez pas suffisamment amélioré le Jackdaw. On peut donc dire qu’Assassin’s Creed Black Flag brille par la quantité d’activités annexes qui nous sont proposées. Ils faut environ une vingtaine d’heures supplémentaires pour toutes les terminer (scénario non compris).
Une immersion totale
Et là ou ce Assassin’s Creed tranche réellement avec les précédents opus, c’est de par l’immersion qu’il propose. En effet, lors de vos différentes phases de navigation, vous prendrez plaisir à sillonner les mers sous les chants de votre équipage. Récupérer les partitions dans les différentes zones en débloquent de nouvelles, qui vous permettront de frissonner au rythme des vagues. Lorsque l’on se balade en pleine jungle, on se sent rapidement entouré par la faune qui peuple lieu. Et si l’ambiance sonore est très aboutie, la patte graphique du jeu n’est clairement pas laissée de côté. On se retrouve avec un jeu vraiment très beau, très coloré et qui se laisse arpenter de la plus belle des manières, malgré quelques légers ralentissements survenant par moment, mais qui n’enlèvent rien au plaisir. Petit effort des développeurs : nous voyons enfin notre héros sous l’eau lorsqu’il nage discrètement, même si l’eau pixellise le visuel d’Edward. Le point fort de l’ambiance réside également dans l’approche que vous réalisez lors d’un abordage, car foncer tête baissée ne marche qu’avec des petits bateaux (sauf si votre navire est devenu une véritable machine de guerre), et il est donc possible de jouer avec les différents îlots afin de trouver une couverture, ou encore de naviguer dans le brouillard pour éviter d’être repéré. Les changements météorologies étant au passage très bien réalisés.
La copie s’entache néanmoins lorsqu’on s’approche du gameplay. Force est de constater que celui-ci n’a guère évoluer en milieu terrestre, et a d’ailleurs gardé les défauts de ses prédécesseurs. Tout d’abord, l’intelligence artificielle est toujours aussi ridicule, et totalement instable. Si vous tuez un garde devant un autre garde, le survivant ne réagit pas toujours, même si il était en pleine discussion avec son collègue. Associez au comportement aléatoire de l’IA les missions de filatures qui sont lourdes, et qui cassent le rythme, et vous obtenez certaines missions relativement peu plaisantes à effectuer. Au niveau ambiance sonore et visuelle, ce nouvel opus est clairement au niveau, et la différence entre current-gen et next-gen devrait être minime.
Une expérience multijoueur améliorée
Même s’il ne correspond pas forcement a l’atout numéro un d’un Assassin’s Creed, la présence d’un mode multijoueur est toujours un plus. Et Assassin’s Creed l’a bien compris avec son fameux mode multijoueur compétitif qui fait son grand retour chaque année. On retrouve sur Black Flag les différents modes de jeu, qui prennent part sur huit cartes très bien réalisées. Mais a l’instar du gameplay, le jeu traîne les défauts des précédents opus. On retrouve certains modes de jeux avec de gros problèmes d’équilibrages, comme par exemple avec le mode domination. A noter aussi l’arrivé de missions scénarisées dans le mode de jeu «Meute», et l’arrivée d’un nouveau mode de jeu appelé «Labo de jeu», qui vous permet de créer une partie en fixant tous les paramètres et les règles (durée des manches, humiliations, coup de grâce) et qui permet d’offrir un étalage relativement impressionnant de mode de jeux à confectionner. Il est d’ailleurs possible d’enregistrer et de partager vos meilleurs créations de paramètres afin d’en faire profiter la communauté entière. On retrouve donc un multijoueur plaisant, qui risque d’en lasser certains, et qui traîne quelques défauts depuis maintenant plusieurs épisodes. Cela reste une expérience intéressante, et qui est à essayer.
+
- Ambiance parfaitement retranscrite
- Graphismes somptueux
- Phases en navire très plaisantes
- Contenu vraiment très vaste
-
- Modes multi pas très bien équilibré
- Missions de filature plutôt pénibles
- N'apporte pas grand chose à la saga