Jeux

Astor: Blade of the Monolith

Aventure | Edité par tinyBuild | Développé par C2 Game Studio

7/10
One : 30 May 2024 Series X/S : 30 May 2024
30.05.2024 à 15h01 par - Rédacteur en Chef

Test : Astor: Blade of the Monolith sur Xbox Series X|S

Retourner vivre à la rune

Présenté pour la première fois l'an dernier, à l'occasion d'un showcase ID@Xbox, Monolith: Requiem of the Ancients a de nouveau fait l'objet d'une présentation lors d'un événement dédié aux indépendants organisé par Microsoft. Une façon de soutenir ce projet renommé en Astor: Blade of the Monolith et imaginé par la petite équipe de développeurs colombiens de C2 Game Studio, pour une aventure pleine de promesses mais qui souffre inévitablement d'un manque de moyens.

C’est au détour d’une l’exploration d’un temple ancien que débute l’aventure d’Astor: Blade of the Monolith. On y incarne Astor justement, un petit personnage que rien ne prédestinait à devenir l’élu de son peuple, les Diokek. Et pourtant, après une chute malencontreuse, voilà que nous nous retrouvons dans une salle qui abrite une épée qui dispose du pouvoir runique. S’en suit quelques combats, qui servent surtout à se familiariser avec les commandes du jeu, avant de retourner au havre de cristal et apprendre que la récupération de l’épée est inscrite dans une prophétie qui évoque la libération de son peuple. Il est donc l’heure d’en apprendre plus auprès des vieux sages Diotek, qui nous envoient rapidement à la recherche d’artéfacts, en terres hostiles, avec la nécessité d’aller croiser le fer avec les Hiltsik, un peuple un tantinet agressif qui n’hésite pas à brandir la hache de guerre dès que vous avez le malheur de croiser son chemin.

Globalement, l’histoire est assez simple mais souffre d’une mise en scène assez moyenne, avec des transitions parfois très brutales. Heureusement, l’intervention d’une narratrice vient régulièrement tout remettre à plat, ce qui aide tout de même à saisir un peu mieux le sens de la quête d’Astor. En réalité, le jeu donne l’impression que le scénario sert surtout de prétexte à nous envoyer dans divers endroits du monde, avec toutefois quelques petits moments intéressants qui nous font dire que le lore avait un potentiel qui n’a peut-être pas été totalement exploité.

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Question gameplay, Astor: Blade of the Monolith ne se veut pas aussi proche d’un The Legend of Zelda que son atmosphère pourrait laisser penser. Dans sa construction d’abord, le jeu se veut beaucoup plus linéaire que la franchise de Nintendo, avec l’obligation de parcourir des «niveaux» les uns à la suite des autres, sans aucune possibilité de vivre l’aventure avec une certaine liberté. Il est toutefois possible de retourner dans un niveau déjà terminé pour y rejouer la quête principale, récupérer des collectibles oubliés ou valider une quête annexe. Une option pour les joueurs qui voudront finir le titre à 100% uniquement. Pour en revenir rapidement au level-design, il est à noter que la majorité des niveaux sont linéaires, et ne proposent finalement qu’un cheminement en ligne droite avec la possibilité d’explorer quelques endroits secrets tout de même. Il existe bien quelques lieux plus ouverts, mais qui manquent là encore de folie dans leur agencement, avec la sensation de parcourir une plaine beaucoup trop vide pour qu’on puisse avoir envie de s’y perdre. Et si vraiment vous avez peur de ne pas savoir où aller, les développeurs ont pensé à ajouter une boussole et un indicateur de quête façon «poussière de fée».

De manière plus générale, il existe un vrai décalage entre l’ambiance générale du jeu qui avait tout pour nous envoyer au cœur d’une véritable aventure, et finalement sa propension à basculer vers des combats qui s’enchaînent, et souvent avec l’incapacité de s’en dispenser. Sur ce point, le titre se veut dans un premier temps assez exigeant d’ailleurs, avec des adversaires particulièrement coriaces qui n’hésitent pas à attaquer de tous les côtés. Pour s’en sortir, Astor dispose néanmoins d’une parade qui prend la forme d’un bouclier, et il devient ainsi capable d’étourdir l’adversaire en parvenant à chopper le bon timing. Une esquive est également de la partie, et permet généralement de se sortir de la plupart des situations délicates, même face aux boss. Exception faite du boss final, dont la difficulté monte en fera baver plus d’un.

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Un déséquilibre toutefois compensé par la possibilité d’augmenter la puissance de notre héros au cours de l’aventure, et l’ajout de nouvelles armes et capacités. On y retrouve du classique avec le double-saut, ou les gantelets qui donnent une force destructrice à Astor, aussi bien pour détruire des murs fissurés que les ennemis. Même si le menu d’améliorations est plutôt austère, il a le mérite d’être suffisamment clair pour savoir ce que l’on augmente, à base de cristaux rouges et de morceaux de monolithe à récupérer à travers chaque niveau et par le biais de quelques défis pas franchement emballants mais qui peuvent débloquer de nouveaux pouvoirs, les Créations, pour Astor. On pourrait dire la même chose du bestiaire, plutôt limité. Reste tout de même un vrai sentiment de montée en puissance et un fort impact par l’utilisation de certaines armes, à coups de slow motion et d’effets de particules dans tous les sens.

Le studio colombien a également eu dans l’idée de proposer quelques petites phases de plateformes, heureusement très rares. La maniabilité d’Astor est bien trop approximative pour en tirer une quelconque satisfaction, tandis que le pouvoir runique du héros, qui permet de faire apparaitre ou disparaitre des éléments pour découvrir de nouveaux chemins, est utilisé de façon beaucoup trop anecdotique. Rien à signaler non plus du côté des donjons, bien trop linéaires, et sans aucune énigme ou presque. Des défauts qui finissent par introduire un petit sentiment de répétitivité, pour une aventure dont la durée de vie oscille entre 12 et 15 heures, avec la possibilité d’opter pour deux modes de difficulté (normal et difficile).

Astor: Blade of the Monolith est en revanche plutôt réussi sur le plan de sa direction artistique. Certains décors en mettent plein la vue et on regrette même que le studio colombien ait choisi de proposer une large majorité de niveaux aux teintes sombres et froides. Du côté de la partie sonore, on est face à du correct, avec certains thèmes qui semblent s’inspirer de Ocarina of Time. Le chara-design est réussi, avec des personnages mignons qui contrastent avec des animations qui manquent parfois de souplesse. Pour terminer, on espère qu’un patch viendra rapidement corriger les nombreux bugs rencontrés durant notre aventure, avec notamment quelques bugs de scripts qui ont bien failli plomber toute l’expérience de jeu, avant de découvrir que le problème était sans doute lié au Quick Resume.

7/10
Fort d'une direction artistique aguicheuse et d'une atmosphère qui invite au voyage, Astor: Blade of the Monolith nous embarque finalement là où on ne l'attendait pas forcément. Dans une aventure très dirigiste où les donjons et les environnements manquent terriblement d'idées en termes de level-design, avec un gameplay qui ne parvient pas vraiment à relever le niveau. Reste une agréable sensation de montée en puissance, de jolis décors et quelques bonnes idées, mais bien trop peu pour en faire un titre indispensable aux joueurs en mal de jeux d'aventure.

+

  • Excellente montée en puissance
  • Pouvoirs magiques, Créations, intéressants
  • Quelques décors vraiment magnifiques

-

    • Phases de plateformes peu précises
    • Level-design très conventionnel
    • Mise en scène beaucoup trop cheap
    • Plusieurs bugs bloquants

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