Test : The Backrooms 1998 sur Xbox Series X|S
Bienvenue dans le monde à l'envers

Avant de se lancer dans le test à proprement parlé, un petit mot sur les backrooms s’impose. Que sont-elles ? Il s’agit d’une dimension alternative dans laquelle on peut plonger en traversant une entrée cachée derrière un mur ou un trou dans le sol. On se retrouve alors dans des espaces assez grands et vides qui se succèdent et qui, dans la plupart des cas, s’organisent par étage. On peut alors s’enfoncer un peu plus dans cet univers sombre et dangereux dans lequel on se retrouve seul, la plupart du temps, ce qui signifie qu’occasionnellement des entités peuvent s’y cacher. Voilà le portrait le plus succinct que l’on puisse vous dresser sur les Backrooms. Cela étant, si vous êtes intéressés, on ne peut que vous conseiller de vous rendre sur YouTube et de jeter un œil aux innombrables vidéos qui vous offrent l’opportunité de vous immerger de l’ambiance si particulière des Backrooms.
Bref, maintenant que vous avez le postulat de départ en tête, il est temps de débuter notre test à proprement parlé. Tout débute avec une vidéo « réelle » où l’on suit notre personnage en train de se filmer sur son Skateboard. Pendant quelques instants, il poursuit son chemin, tente l’une ou l’autre figure avant de se casser la figure. L’écran devient alors noir et nous nous retrouvons, l’espace de quelques secondes plus tard, au milieu des Backrooms. Sur le plan de l’histoire, The Backrooms 1998 n’invente rien de bien particulier, bien au contraire. Hormis cette petite introduction et la fin, le reste de votre aventure se déroule dans la solitude. On aurait aimé que la première cinématique soit un peu plus poussée, que l’on voit notre personnage s’intéresser à un endroit particulier, car cela va vite, beaucoup trop vite. Il faudra donc se contenter des quelques commentaires réalisés par notre protagonistes – et en anglais, comme le jeu, sachez-le – pour avoir un peu de vie.
Le fait d’être seul, c’est indéniablement l’un des points forts du jeu. Respectueux de la légende qui entoure les Backrooms, cet aspect du titre est franchement intéressant, car on se retrouve vite dans ces fameuses pièces trop grandes, trop vides, qui créent un sentiment de malaise savoureux. Le début de votre périple est d’ailleurs de très bonne facture puisque l’on erre d’une pièce à l’autre, découvrant l’un ou l’autre objet utile (pied de biche, cisaille, lampe torche ou encore marqueur) qui va vous permettre de vous en sortir dans le labyrinthe dans lequel vous vous trouvez. Des dessins viennent égayer notre parcours, nous avertissant que l’on nous voie. Les petits bruits qui se font entendre, les ombres qui bougent au détour d’un couloir, il y a des nombreux éléments qui posent l’ambiance et qui contribuent à nous faire peur. C’est plutôt réussi. Tout du moins jusqu’à ce que l’on croise, pour la première fois, la créature du jeu.Cette dernière, après une entrée fracassante, va errer dans les Backrooms avec vous et, dès qu’elle vous repère, elle se lance à votre poursuite. Votre unique chance de survie vient de la possibilité de vous cacher, ce que vous pouvez faire en vous glissant sous une table ou en vous réfugiant dans un casier. Chose un peu étonnante : même si on le fait sous ses yeux, elle ne vient pas vous déranger, ni vous chercher. Plutôt curieux…
Une fois la créature introduite dans le jeu, curieusement, la pression et la peur s’évanouissent. On l’entend venir de loin et on repère facilement les bris de verre qui jonchent le sol et qu’il faut éviter pour ne pas l’attirer, ce qui s’avère assez simple. Même constat pour les « screamers » qui sont placés à différents endroits. Trop prévisibles, trop attendus ou tout simplement évidents, ils ne nous ont pas fait sursauter une seule fois (et pourtant, on peut vous dire que nous sommes bon public). Bref, cette ambiance inquiétante et oppressante du début du jeu à tendance à s’amenuiser. Dommage, surtout que les Backrooms, ce sont surtout des lieux que l’on arpente seul. Dans une moindre mesure, et à titre de comparaison, ce gameplay de cache-cache nous rappelle Outlast, sauf que ce dernier était brillamment maitrisé et que la peur était omniprésente, du début à la fin.
Il n’en demeure pas moins que le jeu propose pas mal d’éléments que l’on peut voir dans les vidéos consacrées aux Backrooms. Au-delà des grands espaces, on retrouve les objets qui bougent quand on tourne le regard, les mannequins, les dessins au mur ou encore la piscine. Toute une série de choses qui devraient parler à ceux et celles qui connaissent bien le sujet, mais qui tiqueront peut-être sur la présence de petits animaux comme les rats. Bref, un détail surement, qui ne gêne pas l’expérience qui bénéficie d’un choix judicieux et audacieux des développeurs : celui de nous faire vivre l’aventure au travers de la caméra de notre personnage. On a donc un ballotement assez important (façon caméra à l’épaule) qui crée véritablement une immersion que l’on n’attendait pas forcément. Un point positif assurément.
Bref, on termine ce test en parlant durée de vie et en insistant sur le fait que The Backrooms 1998 est un jeu franchement court. Que l’aspect labyrinthique vous fera probablement tourner en rond plusieurs longues minutes, mais que vous n’y replongerez sans doute pas une fois votre périple terminé. On aurait également aimé un peu plus de variété et de folie de la part des développeurs car les espaces sont franchement similaires. On n’a pas cette impression de descendre les étages, comme on le voit souvent dans les vidéos. Le tout est porté par une technique qui n’est pas sans faute, que du contraire. Certains traits sortent du décor, tandis que des murs disparaissent quand on tourne la caméra. L’intelligence de la créature n’est pas non plus irréprochable, comme on vous l’a dit un peu plus tôt. Heureusement, globalement, le jeu peut profiter d’une direction artistique relativement fidèle qui reste intéressante, en dépit d’un manque de variété. Enfin, sur le plan sonore, hormis un bruit de fond permanent et agaçant à la longue, le jeu fait le job. Sans être mémorable pour autant, cela dit…
+
- Intro vidéo intéressante ;
- Ambiance au départ excellente ;
- Gameplay simple mais efficace ;
- Quelques bonnes idées.
-
- Trop de screamers inutiles ;
- Ambiance qui s'étiole ;
- Court ;
- Bugs présents ;
- Pas toujours respectueux de la légende.