Test : Beholder 2 sur Xbox One
Prends tes décisions avec soin, elles pourraient bien mener à ton exécution ou à celle de tes collègues
Bienvenue dans Beholder 2, au sein d’un régime totalitaire rappelant les dystopies d’Orwell et de Bradbury. L’histoire débute avec la mort par défenestration de Caleb Redgrave, le père d’Evan Redgrave, notre “héros”. La narration nous indique que ce dernier s’est sacrifié pour le bien de son fils et les éléments l’ayant conduit à cette décision seront un des fils conducteurs de l’intrigue. Mais avant de percer tous les mystères, il faut vivre le quotidien d’Evan Redgrave, tout fraîchement assigné à un bureau au sein du ministère.
L’aventure débute en 1985, après les événements du premier opus et avec un nouveau personnage principal. En effet, vous êtes un jeune employé de bureau et vous démarrez tout en bas des échelons. Vous ne travaillerez pas dans n’importe quel bureau, puisque vous êtes au siège du pouvoir du gouvernement. Bref, vous l’aurez compris, votre objectif est de gravir cette échelle qui est devant vous. Reste à savoir si vous jouerez la carte du citoyen exemplaire ou au contraire, celle d’un requin qui est prêt à tout pour réussir.
En pratique, on est donc principalement dans un jeu narratif, avec une dynamique qui oscille entre jeu de gestion, stratégie et enquête. Autant prévenir tout de suite, il y a beaucoup de dialogues, qui pour l’instant ne sont pas disponibles en français. Pour le tenter en anglais, je dirais qu’il faut un niveau confortable, car il sera difficile d’apprécier le jeu en butant sur le texte.
Trois aspects sont à surveiller. Dans une journée, vous avez 9 heures d’activité à répartir comme bon vous semble. Par exemple, travailler au rez-de-chaussée fera passer 2 heures, fouiller un chariot de papier vous prendra un quart d’heure, regarder la télé chez vous ou lire un livre pour apprendre de nouvelles compétences laisseront s’écouler une bonne heure. La gestion de ce temps est primordiale si vous désirez être efficace et ne pas perdre une minute.
Ensuite, dans un monde où l’argent est roi, où les citoyens travaillent d’arrache-pied pour la moindre pièce et où la corruption est omniprésente, il est indispensable d’avoir les moyens financiers pour parvenir à vos fins. Que ce soit pour soudoyer les gardes ou encore payer vos factures. Les taxes les plus improbables s’empilent sur votre bureau avec pour chacune une date butoir avant laquelle il faut la régler, sous peine de passer de vie à trépas (la vie ne tient pas à grand chose dans Beholder 2).
C’est lorsque ces quotas se mélangent qu’on entre dans le vif du sujet : travailler coûte du temps, mais peut rapporter de l’argent et de l’autorité. Faire des quêtes permet de progresser dans l’histoire, mais à force de gaspiller tout son temps sans accumuler un peu d’argent au passage, gare aux factures ! Un seul paiement en retard et c’est le game over assuré, ambiance policiers qui sonnent à la maison et qui tabassent dans le salon (et croyez-moi, ça ne fait pas plaisir). Pour s’en sortir, il faut donc constamment jongler entre ces différents principes, ce qui rajoute du piment au gameplay.
À l’image du premier volet, votre champ d’action est vaste : fouiller les tiroirs pour trouver des objets compromettant, humilier un collègue en lui donnant un laxatif, ou encore dénoncer un habitant en prétendant avoir vu un chat chez lui alors qu’il ne possède pas d’animal. Ce champ d’action s’étend en apprenant des compétences pour crocheter ou pirater des ordinateurs, en lisant des livres à l’appartement.
Pour la faire courte, en suivant les consignes du gouvernement, le jeu sera plutôt facile. Mais pour agir en son âme et conscience, les choses se corsent sacrément. Parce qu’à force d’apprendre à connaître les collègues, on se rend compte qu’ils sont souvent très sympas, et victimes du système eux aussi. J’ai voulu jouer gentil (parce que je suis comme ça, que voulez-vous), et c’est souvent ce qui m’a poussé à revenir en arrière dans ma progression. Il y a aussi les moments où l’on pense faire le bon choix, et où l’on découvre plus tard que les conséquences ont été terribles pour la personne que l’on imaginait aider. Bref, dans Beholder 2, il faut se préparer à faire du mal aux gens (intentionnellement ou non), ou à payer très, très cher pour les aider discrètement.
Beholder 2 vous laissera un grand sentiment de liberté, ce qui est vraiment agréable. On ne souffre pas de linéarité dans le scénario, et l’on ressent rapidement que nous avons notre destin entre nos mains. En effet, ce ne sont pas des lignes de codes qui nous dirigent et nous incitent vers des dénouements non voulus. Néanmoins, malgré que cela constitue un avantage conséquent, cette liberté peut rapidement s’avérer négative lorsque vous vous retrouverez coincés. Ceci peut rapidement arriver lorsque vous effectuez des mauvais choix sans possibilité de faire machine-arrière.
Le jeu ne vous prend que très peu par la main, le tutoriel étant quasi inexistant et c’est avec la pratique que vous saisirez vraiment toutes les possibilités. Pour finir, vous avez la possibilité de refuser la plupart des quêtes. En faisant cela, vous tournerez en boucle car vous serez constamment au boulot occupé à gagner peu d’autorité et d’argent… Vous remarquerez rapidement que les mini-jeux n’ont pas été faits pour être faits constamment, car c’est vraiment très rébarbatif. Il vaut mieux être sociable et parler avec le peuple! Pour ce qui est de la durée de vie, le jeu à l’avantage de pouvoir être abordé de différentes manières. Suivre les quêtes sera la manière la plus sécurisée d’arriver à ses fins. Mais il vous est souvent possible de les achever de plusieurs manières différentes. Loin de se catapulter, comptez bien une quinzaine d’heures pour voir le bout de l’histoire, une durée tout à fait honorable.
+
- Art-Style charmant
- Étonnant personnage écrit
- La liberté de pouvoir faire vos propres choix
-
- Intrigue prévisible
- Gameplay parfois capricieux
- Le manque de sous-titres en français
- Pas ou très peu d'explications au fil du jeu