Test : Blitz : The League sur Xbox 360
Raconte moi une histoire violente
Le jeu tourne autour d’un mode Story qui ne vous propose pas de mener une franchise comme à l’accoutumée dans un jeu de sport mais plutôt de suivre une histoire ponctuée de matchs ou inversement. Le pitch ? Le propriétaire de l’équipe vous donne carte blanche pour tout refaire : nouvelle équipe, nouveau nom, nouveaux joueurs, nouveau logo, etc. les possibilités de personnalisation sont riches.Donc en gros, après avoir perdu le match crucial de la dernière saison, votre équipe est balancée dans les tréfonds d’un championnat qui comporte 3 divisions qu’il vous faudra remonter afin derécupérer la place qui est la vôtre, la première. L’histoire flirte avec le caricatural et le premier degré mais c’est tout de même pas mal fait, et on aura envie d’aller au bout pour voir toutes les cinématiques, pas terribles mais pimentées. Le jeu ne dispose évidemment pas de la licence NFL et ce sont des joueurs et des équipes fictives qui composent le roster simplifié (8 joueurs par équipe) sans parler des tactiques (playbook archi-épuré) qui privilégient l’action à la stratégie. Le mode Online sans être très évolué, reste vraiment un excellent défouloir puisqu’il permet de jouer sans certaines tares de l’I.A et autorise, à l’image d’un Fight Night 3, de littéralement humilier son adversaire avec des chocs dévastateurs.
C’est rien, c’est juste une jambe cassée
Pad en main, le jeu affiche clairement la couleur : celle du sang. Oubliez les feintes d’un Madden ou d’un NFL 2K5, ici la finesse, c’est pour les schtroumpfs. Vous pourrez toujours passer vos spins, juke, sauts et autres mouvements spéciaux mais on reste dans le consistant, dans le basique, dans le violent. Niveau fonctionalités sympas, deux choses : le Clash Mode et le Unleashed Mode. Le premier est un ersatz du bullet time qui, d’un coup de gâchette gauche, permet à vos joueurs de se faufiler, recevoir ou envoyer la balle dans un environnement ralenti tandis que vous évoluez à vitesse réelle, c’est pratique, une sorte de rencontre improbable entre Max Payne et John Madden. En défense, le Clash Mode octroie aux joueurs la méchante et soudaine envie d’envoyer des plaquages bien haineux et ainsi tenter de blesser l’adversaire voire de le mettre out pour le reste de la saison. A la manière d’un gamebreaker dans NBA Street, vous gonflez votre Clash Mode et quand celui-ci est plein, vous entrez dans le Unleashed Mode. Et là sortez les mouchoirs et préparez les cercueils car ce mode fait de celui qui le débloque le maître du terrain pour quelques secondes. Rush, passes, power moves pour l’attaque et plaquages absolument démoniaques en défense. Franchement, le jeu à lui seul vaut la chandelle pour vivre ces moments de brutalité très fun où le défenseur défonce littéralement l’adversaire, c’est primal et jouissif. L’intérêt du jeu est là, dans sa violence débridée et bien mise en scène mais on n’oublie pas qu’il faut progresser dans le scénario en remportant des victoirespour monter dans les divisions, donc veillez à votre équipe et à vos joueurs, et ménagez votre squad car les blessures sont monnaie courante. En parlant de monnaie, sachez que vous pourrez parier et gagner des dollars sur des matchs afin de pouvoir acheter des trucs et bidules pas très catholiques pour booster les attributs de vos joueurs. En parlant de courante, l’autre jour j’ai goûté un plat aux algues pas très frais qui … bref. Blitz : The League n’hésite pas à mettre en scène des éléments qu’on ne verrait jamais dans un Madden : les substances illicites, les enjeux financiers, la triche, la violence gratuite, le vocabulaire quelque peu familier et les relations populairement appelées « sexuelles » avec les cheerleaders. J’en vois au fond qui sont choqués mais rassurez-vous, le jeu distille tout ça avec humour même si il a été classé M (Mature) par l’ESRB et est donc destiné aux plus de 16 ans en France. Sachez que les dialogues du jeu ne sont pas censurés, ne laissez pas traînez des âmes sensibles anglophonesprès de vous quand vous jouez.
Costaud mais pas beau
La réalisation est moyenne, limite décevante. Les bras sont très angulaires, les textures pas glop, et même si le tout reste correct, on est plus dans un jeu Xbox que dans un titre développé pour la Xbox 360. C’est d’ailleurs le gros point faible du jeu puisque que Blitz : The League sur Xbox est Blitz : The League sur 360, à peu de choses près. Quelques nouvelles animations, des graphismes un peu plus fins, le scénario qui bouge un peu mais ceux d’entre vous qui auront tâté la bête sur Xbox seront forcément déçus car la différence n’est pas flagrante. Si le jeu reste sympathique à regarder et à suivre, c’est surtout pour ses évènements ingame comme les collisions et leurs cinématiques, les zooms au rayon X sur les blessures ou les dialogues. Les voix sont bien mises en avant, évidemment pour faire briller les lignes de textes non censurées, etc’est sympa de retrouver la voix originale de Bill Romanowski, un ancien linebacker de la NFL réputé pour son caractère bien trempé et qui colle de ce fait parfaitement à l’esprit du jeu. Notez que ce monsieur figure sur la couverture du jeu (à gauche). L’audio reste correct avec un public présent quoiqu’un peu monotone, mais les sons du terrain sont bien reproduits, avec des impacts qui sonnent douloureusement et délicieusement dans nos oreilles.
L’I.A est bizarre dans ce jeu, alternant aléatoirement les parties très faciles et affreusement difficiles. Le plus gros problème réside dans le Clash Mode qui privilégie nettement l’attaque à la défense puisqu’on remplit la jauge Clash bien plus facilement en attaquant. Les grosses actions réussies en attaque remplissent vite la jauge tandis qu’en défense, c’est plus long et ça marche à coup de plaquages (assez régulièrement) et d’interceptions (bien plus rares). En gros, c’est un peu chacun son tour et un meilleur équilibre du Clash Mode serait bienvenu car le rythme du jeu s’en retrouve ballotté, puisque que vous savez en gros qu’il vous faut attendre de jouer l’attaque pour booster votre jauge de Clash. De plus, quelques choix tactiques de l’I.A sont très douteux (quand elle est menée au score par exemple) et certains fumbles sont énervants, surtout quand votre joueur vient de claquer 40 yards en se tapant des contacts sans perdre la balle pour la perdre 5 yards avant l’en-but.
Ne vous méprenez pas, malgré ses points noirs, Blitz : The League fait parfaitement le boulot et le plaisir est immédiat car le jeu s’affranchit clairement des détails pour se concentrer sur l’action pure et dure. Son avantage est que même si vous n’aimez pas le foot US, ce jeu peut-être fun, car exempt de tout l’aspect stratégique et d’endurance (parfois laborieux) de jeux comme Madden. Pour résumer, l’I.A et la réalisation vous poseront les problèmes quand le gameplay et la violence jubilatoire vous donneront les solutions.
+
- Ca défoule
- Le mode solo marrant
- Les parties multi & Live
-
- La réalisation moyenne
- Franc déséquilibre attaque/défense
- Le même sur Xbox