Jeux

Blue Estate

| Edité par Focus Entertainment | Développé par He Saw

4/10
One : 18 February 2015
19.02.2015 à 00h26 par - Rédacteur

Test : Blue Estate sur Xbox One

Ohhhhhhhhhhhhhhhhhhh Chihuahua

Les jeux entièrement pensés pour Kinect ont rarement brillé pour leur diversité : jeux musicaux de sport et… C’est tout ou presque. Il y a quelques mois de cela, un OVNI du nom de D4 est venu rompre la routine pour notre plus grand bonheur. Blue Estate des frenchies de HeSaw s’inscrit justement dans cette lignée avec un genre peu commun (excepté le désormais lointain The Gunstringer). Avec la même réussite ?

L’histoire est très secondaire dans un rail-shooter et Blue Estate ne déroge pas à la règle. Certes, il y a un petit travail de mise en scène avec notre enquêteur qui narre l’histoire afin d’expliquer plus ou moins le « pourquoi du comment » de ce que les protagonistes (ils sont au nombre de deux) ont vécu. Tout d’abord, nous jouons Tony Luciano, le fils de Don Luciano, le parrain du crime de Los Angeles qui commence une petite guerre personnelle contre les Frères Sik afin de secourir sa merveilleuse «danseuse» Cherry Popz. Tony a la particularité d’avoir un égo surdimensionné (en plus d’avoir une chevelure rebelle) sans oublier qu’il adore jacasser tout seul lors de ses missions de tuerie. Il effectue le sale boulot afin de gagner la confiance et l’honneur de son père en cherchant à récupérer Blue Estate, le cheval adoré de Don Luciano.

Quant au second protagoniste, il s’agit de Clarence, un Ex-Neavy Seal fauché, qui se met au service de Don Luciano en tant que tueur à gage afin de nettoyer la pagaille qu’a laissé Tony Luciano et réussir où ce dernier a échoué. Clarence est bien moins «moulin à parole» que l’Italien, il est bien plus sérieux lorsqu’il doit faire son travail.

Le jeu se compose de sept niveaux, avec tout d’abord trois niveaux pour Tony Lanciano puis trois niveaux pour Clarence et un dernier baroud d’honneur pour le fils à papa. Il faudra compter un peu plus de trois heures de jeu pour finir le mode histoire, pour une moyenne d’environ 25 minutes par niveau. Tout dépendra de votre réussite ainsi que de votre rapidité lors des combats de boss. Des boss qui se comptent au nombre de trois, avec des styles différents, des caractéristiques différentes et donc trois duels qui diffèrent dans la forme et l’approche. Des duels plutôt longs notamment pour le dernier qui vous donnera surement du fil à retordre.

Vous vous baladerez dans des environnements très variés, du bar des Twin Dragons, à la Jamaïque en passant par l’entrepôt d’un célèbre Fast-Food. Malheureusement, les niveaux sont trop longs et finissent par tourner en rond. Graphiquement parlant, le jeu n’éclate pas la rétine c’est certain, mais il faut garder en mémoire que nous ne sommes pas devant un blockbuster. Ce qui fait que le jeu est visuellement plutôt sympathique sans plus même s’il y a des niveaux (le cimetière pour n’évoquer que lui) qui font tâche.

« Tony a la particularité d’avoir un égo sur dimensionné (en plus d’avoir une chevelure rebelle) sans oublier qu’il adore jacasser tout seul lors de ses missions de tuerie. »

Le jeu propose également un mode «Arcade» qui nous permettra de replonger dans quelques niveaux avec comme objectif d’éviter que la limite de temps ne descende à zéro. Une chose pas si simple quand celui-ci ne dépasse pas généralement les cinq secondes ce qui nous oblige à enchainer nos adversaires pour aller le plus loin possible. Le jeu contient aussi un système de scoring avec tout ce que cela apporte.

Il y a deux façons de jouer à Blue Estate. Tout d’abord, il y a la manière classique, manette en mains. Vous aurez donc le joystick gauche pour diriger votre arme, le joystick droit qui servira à accomplir les actions et RT pour tirer et LT pour recharger. C’est classique, mais ce mode a le mérite d’être présent. Blue Estate a mis un certain temps pour débarquer sur nos Xbox One, mais cela a visiblement servi à peaufiner la jouabilité avec Kinect. En plus d’offrir un gameplay «classique» à la manette, Blue Estate peut donc se jouer entièrement avec l’accessoire de Microsoft et c’est plutôt appréciable.

    
Mais ici il s’agit d’un genre autre que le Point&Clic, les jeux de sport ou musicaux dont nous avons l’habitude, nous sommes ici devant un rail-shooter. Exit les bornes d’arcade et bienvenue Kinect. Alors qu’en est- il ? Les mouvements sont plutôt classiques, la main droite pour diriger notre arme, lever votre même bras droit vous permettra de changer d’arme, baisser votre bras de recharger/se mettre à couvert (quand c’est possible) et la main gauche pour effectuer les actions d’un simple balayage à la manière de D4. A noter aussi que le tir est automatique quand nous visons un ennemi (avec plusieurs localisations) et que le jeu adapte les soucis de dextérité inhérents à Kinect avec une petite aide à la visée qui fera perdre au jeu une certaine précision. Même si le gameplay reste tout aussi simple qu’à la manette, il est sûrement plus fun et propose une réelle utilité à notre accessoire. Le jeu propose aussi quelques moments en «bullet-time» de façon automatique ou en tirant sur l’item concerné. Blue Estate tente aussi de proposer quelques petites séquences de «course-poursuite» à base de QTE. Mais l’intention a beau être louable, nous aurions pu facilement nous en passer tellement l’intérêt est proche du zéro. Précisons tout de même que nous avons un système de crédit afin de poursuivre notre aventure dans le niveau suite à une mort (même s’il y a des items de santés et de munitions qui parsèment le niveau en question). Si vous épuisez vos crédits, vous devrez recommencer le niveau avec un crédit supplémentaire afin de retenter votre chance.

« Même si le gameplay reste tout aussi simple qu’à la manette, il est sûrement plus fun et propose une réelle utilité à notre accessoire. »

Comment parler de Blue Estate sans parler de son atout principal ? Comment ça, la lasagne de cheval ? Non ! Je parle évidemment du bon moment que nous fait passer le studio HeSaw qui s’est donné à cœur joie dans leur jeu avec énormément d’humour, de références et d’autodérision. Le jeu ne se prend pas du tout au sérieux, que ce soit les personnages caricaturaux (notamment les boss tous aussi loufoques les uns que les autres), les répliques, les renseignements et même directement avant le menu du jeu ne s’affiche, c’est dire ! En dire plus serait gâcher le plaisir de la surprise et de la découverte, mais les références sont nombreuses. Sites internet, séries, films, personnages connus … Certains pourrons trouver l’humour trop « lourd », mais le titre ne cherche clairement pas la finesse et c’est très clairement assumé pour notre bon plaisir.

4/10
Malgré de belles qualités (humour, références, compatibilité avec Kinect), Blue Estate ne parvient pas à marquer les esprits et ainsi faire partie des rares jeux référence pour le périphérique de Microsoft. La faute à un essoufflement trop rapide, des niveaux trop longs et pas assez nombreux. Le jeu de HeSaw peut, malgré tout, être conseillé à ceux qui souhaitent absolument tirer profit de leur Kinect tant qu'ils ferment les yeux sur la répétitivité du soft ainsi que son humour que certains pourraient trouver trop lourd.

+

  • De l'action non-stop et bien dynamique
  • Beaucoup d'humour et de nombreuses références
  • Un jeu jouable intégralement avec Kinect

-

    • Pas toujours très bien précis
    • Des niveaux qui tournent en rond et trop étirés
    • Un jeu irrégulier et répétitif
    • Une durée de vie courte