Jeux

Bounty Star

Action | Edité par Annapurna Interactive | Développé par Dinogod

6/10
One : 23 October 2025 Series X/S : 23 October 2025
02.11.2025 à 18h55 par - Rédacteur en Chef

Test : Bounty Star sur Xbox Series X|S

Morose, c'est le mot !

Annapurna Interactive nous a habitué à dénicher de belles pépites indépendantes ces dernières années. D'ailleurs Microsoft ne s'y est pas trompé et a multiplié les accords pour ajouter des productions de l'éditeur américain sur le catalogue du Xbox Game Pass, en day one. Rien que cette année, les abonnés Ultimate ont pu découvrir To a T et Wheel World, désormais rejoints par Bounty Star: The Morose Tale of Graveyard Clem. Un titre qui se veut original sur la forme, mais qui pèche malheureusement sur le fond, au point de se transformer en titre un peu trop quelconque après plusieurs heures de jeu.

Bounty Star nous donne l’occasion de suivre les aventures de Clementine McKinney, une vétéran de l’armée qui a déposé les armes après avoir été victime d’une tragédie. Après un repos bien mérité, elle est appelée par le Shériff Hollis, qui lui propose un petit boulot tranquille à Red Expanse. Un job idéal sur le papier, et qui pourrait l’aider à se reconstruire tout en travaillant en entretenant sa passion pour les méchas. Sans se rendre vraiment compte de ce qui l’attend, le shériff la remet rapidement en selle pour lui proposer des missions de chasseuse de primes, un job qui va lui demander de tirer pleinement partie de ses compétences en tant que pilote de Raptor.

Bounty Star: The Morose Tale of Graveyard Clem nous propose un univers inspiré de l’Ouest sauvage, où les méchas font partie du décor. C’est d’ailleurs l’objet du tutoriel, qui nous permet de suivre la dernière mission de Clementine en tant que Capitaine d’une division de ces exo-squelettes empruntées aux mangas. On progresse à la troisième personne, d’un pas lourd, avec la possibilité d’attaquer à distance avec une arme à feu, ou au corps-à-corps avec une grande lame, ce qui n’est pas sans rappeler Gundam, à échelle humaine toutefois. Il est ainsi possible de détruire quelques éléments du décor, comme des voitures ou des rideaux de fer qui bloquent le chemin, avant de faire la rencontre de mercenaires prêts à en découdre. On peut également courir et esquiver, tandis que le réticule de visée indique les ennemis à portée de tir, et le nombre de munitions affiché à l’écran permet de recharger son arme avec un minimum d’anticipation, de préférence dans des moments où on ne se retrouve pas totalement exposé face à l’ennemi.

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Un univers plutôt original qui ne sert pas vraiment le game-design pour autant. Le jeu nous demande d’enchaîner les missions, que l’on sélectionne sur un tableau prévu à cet effet, ce qui nous envoie ensuite dans de petites zones délimitées où il faut se débarrasser généralement de tous les ennemis, ou d’un seul en particulier. Le principe de la chasseuse de primes nous permet d’être confronté à des crapules sans foi ni loi que l’on doit traquer «mort ou vif», Clementine obtenant rapidement la capacité d’utiliser un outil capable de capturer plutôt que de tuer. Un choix qui influe sur le montant de la récompense obtenue en fin de mission, dans un monde où l’argent ne fait pas le bonheur, mais contribue fortement à améliorer la planque de notre héroïne.

Car le QG de Clementine prend finalement la forme d’un hub central, où il est possible de faire diverses activités entre chaque mission. C’est d’ailleurs l’endroit où le scénario avance, le plus souvent par les appels du Shériff Hollis, qui nous fait régulièrement un point sur la criminalité qui gangrène les environs de Red Expanse. Mais c’est aussi un lieu où il est possible de cuisiner, de faire pousser des fruits, des légumes et des plantes, ou d’élever divers animaux. Un petit côté simulation agricole très léger qui permet d’améliorer temporairement certaines statistiques de notre mécha. Tout gravite plus ou moins autour de notre engin d’ailleurs, avec la possibilité d’acheter ou de crafter de nouvelles pièces d’équipement pour lui apporter plus de puissance ou de défense, avec différents types d’armes, dont certaines se révèlent plus ou moins efficaces selon le type d’ennemi, mais aussi divers atouts capables de nous rendre plus efficace sur le champ de bataille.

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Mais le principal problème de Bounty Star, c’est que malgré toutes ces idées, le titre imaginé par les développeurs américains de Dinogod montre rapidement ses limites. On se retrouve très vite à devoir faire à peu près toujours la même chose, et les quêtes facultatives nous renvoient constamment dans les mêmes lieux, à dézinguer les mêmes types d’ennemis. L’équipe de développement a eu l’idée d’introduire un système de cycle quotidien à la Persona, avec des missions qui sont plus simples ou plus compliquées à réaliser selon qu’elles se déroulent en matinée, en après-midi ou en soirée. Mais cela a surtout de l’influence sur la potentielle surchauffe (ou sous-chauffe) de notre mécha, en tenant compte d’une jauge de température. A force d’utiliser certaines armes, notre mécha peut en effet passer en mode «rebooting» ce qui l’empêche de faire quoi que ce soit durant quelques secondes, et le rend particulièrement exposé aux attaques. Si le principe est intéressant, il oblige à surveiller constamment cette jauge, alors que les combats manquent déjà globalement d’intérêt.

Reste peut-être l’univers, même si celui-ci souffre d’affreux poncifs, notamment du côté de notre héroïne écorchée vive. Le chara-design ne fera sans doute pas l’unanimité et les environnements peinent à se renouveler. Une direction artistique portée par quelques rares éclats donc, et qui participe à faire de Bounty Star un titre qui n’arrive malheureusement pas à tirer son épingle du jeu. Imaginé sous Unreal Engine, le titre n’impressionne pas vraiment sur sa partie graphique non plus, et malgré cela, le studio nous oblige à choisir entre un mode Qualité avec une résolution en 4K et un mode Performance en 60fps. Pas grand chose à dire du côté de la partie musicale, qui participe finalement rendre le monde dans lequel on évolue particulièrement caricatural. Point positif tout de même : aucun bug, ni ralentissement ne sont venus entacher nos sessions de jeu, mais cela n’empêche pas qu’on aurait bien aimé que celles-ci soient plus intenses et mieux rythmées.

6/10
Bounty Star: The Morose Tale of Graveyard Clem n'est pas vraiment à la hauteur de ce que nous propose habituellement l'éditeur Annapurna Interactive. Si l'aventure paraissait prometteuse sur le papier, elle se perd dans des mécaniques peu engageantes et des missions qui ne donnent pas vraiment satisfaction. Avec des combats qui peinent à se renouveler et des environnements qui manquent d'originalité, le rythme ne parvient jamais à décoller et, de fait, à nous offrir un intérêt ludique à la hauteur de son potentiel. On se souviendra de ce Bounty Star comme d'un jeu qui avait les bonnes idées de départ, mais qui n'aura finalement pas réussi à les mettre correctement en œuvre.

+

  • Mélange des genres original
  • Déplacements du mécha bien lourds
  • Quelques bonnes idées sur le papier

-

    • Combats répétitifs à la longue
    • Environnements génériques
    • Manque de rythme et de moments forts
    • Galerie de personnages ratée

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