Test : Bye Sweet Carole sur Xbox Series X|S
Et elle vécut malheureuse...
Bye Sweet Carole est un jeu indépendant qui, dès les premières secondes, plaira (ou non). Sa direction artistique nous renvoie directement aux prémices des dessins animés de la firme aux grandes oreilles, Disney. D’ailleurs, la cinématique d’introduction (ainsi que celles qui interviendront au cours du jeu) ne nous fait (font) pas mentir : tout au long de l’aventure qui est découpée en dix chapitres, nous sommes plongés au cœur d’un véritable dessin animé à l’ancienne. C’est beau, magique, nostalgique et cela fonctionne parfaitement bien.
Cet aspect visuel, on le retrouve également tout au long du jeu qui nous propose en réalité de parcourir différents « tableaux ». Se présentant comme un titre en scrolling 2D, Bye Sweet Carole nous invite à découvrir différents lieux tels que le Bunny’s Hall (une école) ainsi que ses extérieurs. Tout est terriblement beau et cet aspect « fait main » est d’une finition rare et tout simplement somptueux. On ne peut que saluer le travail réalisé ici sur l’aspect visuel qui, à la manière des contes anciens, nous enchante. Ces contes y sont d’ailleurs bel et bien présents et on peut déceler différents clins d’œil à des histoires comme Blanche Neige et les 7 nains ou encore Alice au Pays des Merveilles. Et pourtant, malgré une évidente inspiration, Bye Sweet Carole s’éloigne suffisamment du genre en apportant une touche horrifique qui est intéressante, à défaut d’être réellement inquiétante ou stressante.
Du côté de l’histoire, Bye Sweet Carole nous invite à suivre l’histoire de Lana Benton qui est à la recherche de son amie disparue, Carole Simmons. Nos pérégrinations nous amènent à rencontrer une créature d’apparence maléfique, mais aussi et surtout à comprendre le départ de notre amie qui aurait fui le Bunny’s Hall. Derrière cette simplicité apparente se cachent en réalité des thématiques plus profondes et plus intéressantes que l’on taira ici afin de vous laisser la surprise de les découvrir. Bye Sweet Carole est une aventure qui mêle différentes émotions qui sont portées par la direction artistique et qui nous offre un mélange savoureux. Tout du moins si vous appréciez les histoires qui laissent libre cours à l’interprétation et que l’aspect « à l’ancienne » ne vous déplaise pas. Par contre, soyons clairs, l’histoire est diluée au fil de notre avancée et elle est distillée par petites touches. On peut également pester contre une certaine redondance du concept de course après la lettre qui nous parait un peu « facile ». Rien de bien grave, évidemment, mais cela reste notable malgré tout.
Du côté du gameplay, par contre, les choses sont sensiblement plus complexes. En réalité, la proposition est relativement simple, presque simpliste. On déplace notre personnage d’un point à un autre (de gauche à droite, et verticalement) sur des tableaux relativement figés (aux interactions limitées). Chaque pièce que l’on quitte entraine un petit chargement. C’est dommage. Pour le reste, hormis nos déplacements, Bye Sweet Carole nous propose surtout de résoudre une série d’énigmes qui se basent sur l’environnement et les objets que l’on récolte. Il faut donc faire preuve d’observation, d’un peu de bon sens et ensuite de relier les éléments entre eux afin de passer à l’étape suivante. Les énigmes sont nombreuses, parfois lassantes tant elles sont nombreuses, mais ne cassent pas la tête inutilement. Par contre, elles entrainement parfois des allers-retours qui nous paraissent un tout petit peu superflu.
Pour pimenter tout cela, des personnages antagonistes se faufileront de temps en temps sur votre chemin et tenteront de vous capturer / de vous éliminer. Ne disposant d’aucune arme, vous devrez alors prendre la fuite et trouver une cachette en vous éloignant suffisamment de votre adversaire pour qu’il ne vous voie pas. À son approche, un mécanisme de « respiration » entre alors en jeu : vous devez retenir votre respiration le temps que votre ennemi soit dans les environs. Attention que si la jauge atteint le niveau zéro et qu’il est dans les parages, il vous mettra immédiatement la main dessus. Sur le principe, tout est simple, efficace, mais dans la pratique, hormis le fait que ce soit redondant, c’est surtout peu intéressant. En effet, parfois, il suffit de traverser une porte pour éviter que votre adversaire ne vous suive, parfois, il vous suffit d’attendre qu’il vous rejoigne pour faire marche arrière et aller vous cacher. Le temps que vous soyez suivi, vous aurez eu largement le temps de vous cacher. Cela dédramatise forcément le caractère stressant des choses et tout sentiment d’angoisse ou de peur s’évapore alors immédiatement. Dommage.
Heureusement pour le jeu, le gameplay du jeu va sensiblement évoluer au fil de la partie, se densifiant légèrement après la rencontre d’un personnage ou grâce à la transformation en lapin. Les possibilités de résolution et d’interaction vont donc se diversifier sensiblement, ce qui ajoute un peu plus de peps au jeu qui en manque parfois. La raison vient des déplacements, ou plutôt de la maniabilité qui s’avère relativement lourde. On apprécie pourtant les petits essais que les développeurs nous proposent – de petites activités qui sont différentes – et on aurait aimé que ce soit plus régulier dans l’aventure. La redondance est bel et bien de mise dans le jeu et sa lenteur n’aide pas à nous pousser vers l’avant, ce qui est vraiment dommage. Ce parti pris (qui n’est pas incohérent) ne gênera pas forcément tous les joueurs, mais il est clair que c’est une nouvelle fois quelque chose qui ne plaira pas à tous.
Sur le plan sonore, les doublages en anglais s’avèrent d’excellente facture. On a droit à un narrateur externe qui nous conte l’histoire ainsi qu’à quelques dialogues entre les différents personnages qui s’intègrent parfaitement bien dans le jeu. Même son de cloche pour les musiques qui se fondent dans le tableau que nous dresse Bye Sweet Carole pendant quelques heures. Elles aussi nous renvoient dans le temps, poussées par des thèmes que l’on aurait tout à fait pu entendre en regardant un dessin animé Disney d’il y a plusieurs dizaine d’années. Enfin, sur le plan technique, on peut vous dire que le jeu est totalement exempt de problématiques. Nous n’avons rencontré, au cours de notre test sur Xbox Series X/S, aucun bug, aucun problème qui aura terni l’expérience de jeu. C’est donc une belle réussite sur ce point.
+
- Visuel somptueux et enchanteur ;
- Musiques à l'ancienne ;
- Enigmes sympathiques ;
- Histoire qui se laisse suivre ;
- Trip nostalgique assumé ;
- Pastiche de contes classiques.
-
- Rythme lent ;
- Gameplay lourd ;
- Structure redondante ;
- Parfois maladroit.