Jeux

Call of Duty 4 : Modern Warfare

FPS | Edité par Activision | Développé par Infinity Ward

8/10
360 : 09 novembre 2007
12.11.2007 à 03h15 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Call of Duty 4 : Modern Warfare sur Xbox 360

Call of Duty. Ce nom évoque beaucoup de choses pour les joueurs. La première serait que c’est LA référence actuelle des FPS traitant de la Seconde Guerre mondiale, une place chipée à un certain Medal of Honor. Au fil des épisodes, cette réputation ne s’est jamais démentie. Aujourd’hui la série quitte le thème qui l’a faite reine. A raison ? Sans doute, tant celui-ci semble usé jusqu’à l’os. Il était donc temps pour Infinity Ward de se démarquer pour aller à la conquête de nouveaux champs de bataille. Veni, vidi, vici ?

Adieu les vaches, bonjour le sable et les radiations

D’entrée de jeu, en débutant Call of Duty 4, on peut se demander si on ne s’est pas trompé de DVD tant le scénario semble avoir été signé par Tom Clancy, tant les ressemblances avec Ghost Recon ou Rainbow Six sont flagrantes. Russes et islamistes belliqueux, complots, coup d’état, missiles nucléaires, tout y passe. Dès la première mission, on survole dans un hélicoptère un océan en furie sous la pluie battante, notre équipe descend en rappel sur le pont de la cible de mission, un cargo, on dégaine les armes et aussitôt, la salle où bavardaient tranquillement quelques terroristes est le théâtre d’un furieux ballet de coups de feu : les vitres sont éclatées, le décor se déforme et les corps criblés de balles tombent à terre tels des pantins désarticulés. Nous y sommes, et pour de bon ! On oublie tout le reste, on a les yeux rivés sur l’écran pour admirer lescommandos d’élite qui progressent, imperturbables. On admire la précision chirurgicale dont ils font preuve, s’appuyant contre les murs, courant et glissant jusqu’à l’obstacle qui leur servira d’abri, jetant un œil dans les angles morts. Et le capitaine Price (qui n’a pas vieilli d’une seule ride depuis Call of Duty 2 et la Deuxième Guerre, ah les joies du jeu vidéo !) de communiquer par signes et donner des ordres tout en avançant prudemment dans les entrailles du bateau où l’élimination silencieuse de l’équipage encore endormi est de rigueur. On s’y croit de bout en bout, aidés en cela par le naturel des mouvements de nos alliés.

Comme souvent avec les COD, on est aussi bien acteur que spectateurde ce qu’il se passe. Mais cette fois-ci, Infinity Ward a fait les choses en grand. On se croirait réellement dans un film hollywoodien. D’ailleurs les références sont légion, comme l’arrivée en force de dizaines d’hélicoptères dans une ville pour larguer en vitesse les troupes, à la Black Hawk Down (La chute du Faucon noir).

Comme toujours dans la série, on incarne plusieursfactions : les marines américains et les SAS britanniques. Ces derniers se battent le plus clair de leur temps en petits groupes, lors de brèves escarmouches. Leur credo : discrétion et élimination rapide. Pour cela, ils utilisent régulièrement un matériel d’avant-garde composé de visions infrarouges, mines Claymore, grenades fumigènes, flash, etc. dont ne dispose pas l’adversaire et qui donne lieu à des séquences mémorables comme l’élimination de tous les occupants d’un repaire plongé dans le noir à l’aide d’un simple poignard.

Quand on passe aux marines, changement de programme : on atterrit avec tout un régiment sur le sable brûlant d’une ville du Moyen-Orient, balayée par la poussière. Contrairement aux SAS qui avancent avec leur tête, on a affaire, ici, à du gros bourrin américain de base fonçant dans les ruelles étroites pourtant lourdement gardées par les islamistes du coin qui n’hésitent pas à utiliser des méthodes fourbes pour stopper l’assaillant à coup de tirs en aveugle, de grenades bien placées et de roquettes. Vu le nombre de soldats abattus, si le jeu s’était apparenté au réel, nul doute que l’Amérique aurait fustigé le bon Georges W. bien plus rapidement. Mais avec Call of Duty, c’est bien le spectacle qui prime sur le réalisme.

Et ce spectacle qui prend place sous nos yeux est un régal de tous les instants. Graphiquement, COD4 utilise visiblement le même moteur que ses deux prédécesseurs : quand on s’approche de trop près d’un mur, les textures sont souvent peu détaillées. Mais là n’est pas le principal. Ce qui saisit, c’est surtout l’ambiance générale : il suffit de s’arrêter quelques secondes et d’admirer les combattants, face à face, qui livrent un combat féroce, une bataille où chaque mètre gagné est une victoire en soi. Le tout accompagné d’une bande sonore exceptionnelle avec des bruitages qui, accompagnés des vibrations, nous hérissent les poils comme si on prenait réellement part au conflit à l’écran. Sans compter une musique orchestrée de main de maître par Harry Gregson Williams en parsonne.

Comme on l’a déjà expliqué, l’attitude des alliés est exemplaire de réalisme (même si, parfois, leurs mouvements, trop scriptés, bloquent bêtement le passage) : ils savent faire leur boulot et le font bien, au point de parfois nettoyer le champ de bataille en un clin d’oeil, nous laissant en plan et sur notre faim. Ceux d’en face ne sont pas en reste, contrairement aux nazis lourds et patauds qui nous offraient des cibles de choix dans les précédents opus. Les terroristes de Call of Duty 4 savent proposer une opposition de qualité en se mettant systématiquement à couvert, en bombardant le joueur de grenades tout en sachant éviter avec discernement les siennes. Ils courent, contournent parfois et ne restent pas plantés sur place en position de couverture. Si on ne leur rend pas la pareille, ils cherchent eux aussi à gagner du terrain pour mieux nous ajuster.

Le COD secret de la réussite

On aurait pu être lassés par cette recette son et lumière qui reste, au fond, la même depuis le premier Call of Duty. Mais que nenni ! Au fur et à mesure qu’on avance, on se prend au jeu comme jamais, on refuse de rendre la manette et d’éteindre la console qui chauffe depuis des heures et nous supplie de déposer les armes. Non, l’appel du devoir est là pour nous rappeler que la guerre ne s’arrête jamais et se termine seulement quand l’armistice est signé. On continue donc d’alterner entre les rusés anglais et les valeureux marines dans des missions aussi variées les unes que les autres, entrecoupées de séquences à bord d’hélicoptère où on prend un plaisir malin à bombarder l’ennemi au sol pour aider les alliés à remplir leur objectif. Autre moment fort : une mission d’infiltration tout simplement magistrale à Tchernobyl, plusieurs années avant l’intrigue, en guise de flash-back, pour mieux comprendre le pourquoi du comment du scénario. Tout cela en une bonne dizaine d’heures environ en commando, la difficulté la plus adaptée aux COD en général (et celui-ci ne déroge pas à la règle). On peut compter sur un mode où l’on accumule des points au fur et à mesure de l’avancée dans la campagne (un peu comme dans Halo 3) et les divers succès pour s’amuser plus longtemps, même si l’option qui aurait vraiment boosté la durée de vie, le coopératif, est encore une fois aux abonnés absents, sans qu’on sache vraiment pourquoi.

Toutes proportions gardées, COD4 est un jeu qui séduiraavant toutles initiés connaissant et appréciant la série. Il faut aimer les jeux qui privilégient le spectacle soutenu par des tonnes de scripts au détriment du réalisme et de la liberté d’action. Les chemins « sur rails » sont très présents dans cet opus malgré le fait qu’Infinity Ward ait su trouver la parade pour empêcher les chemins linéaires de se répéter trop souvent. Pour arriver à ses fins, on a le choix de créer sa propre tactique en choisissant par exemple de passer en douceur sur les côtés ou alors foncer en avant en espérant que les abris seront salvateurs pour s’abriter des balles ennemies.

Il ne faut pas oublier non plus que Call of Duty 4 n’est pas un jeu uniquement solo. Le multi est bien présent et particulièrement complet. Non, il ne joue pas la surenchère niveau modes de jeu comme un certain Halo 3. Sa force estplutôt de proposer 16 maps et un système de progression très sympathique, plus axé sur la performance individuelle que le team play. Mais là où il se démarque réellement, c’est en offrant des challenges avec une progression d’expérience liée aux armes qu’on a entre les mains : plus on utilise des armements différents (et il y en a un sacré tas), plus on progresse et plus on débloque de nouvelles choses.

Les parties sont réellement dynamiques, avec un gameplay précis et rythmé, sur des maps vastes et variées, à 9 contre 9 maximum. Les séries de frags sont récompensées par des bonus de plus en plus avantageux, aux effets directs sur les parties. Pour finir, on a le droit de choisir entre plusieurs aptitudes qui peuvent s’avérer salvatrices comme le fait de pouvoir tirer à travers les murs ou encore d’agoniser quelques secondes de plus pour essayer d’emporter quelques adversaires dans son sillage avant que la mort ne nous emporte. En point faible, on citera l’absence d’optimatch, plutôt handicapant pour un titre de cette ambition.

Même s’il reprend les ficelles qui ont fait le succès de la série, Call of Duty 4 lui donne une sacrée bouffée d’air en réussissant le pari de s’éloigner de la Seconde Guerre mondiale et en parvenant à rendre l’expérience plus immersive que jamais. La durée de vie restreinte (plus ou moins longue selon le mode de difficulté) et le manque de liberté sont compensés par une action soutenue, variée et spectaculaire. Chapeau bas à Infinity Ward qui réussit tout simplement le meilleur jeu de la série jusqu’à maintenant, et produit une nouvelle référence du FPS de guerre. On n’en attendait pas beaucoup plus.

+

  • L’immersion, l’intensité et la mise en scène, démentes
  • Un multi complet et très solide
  • Une bande-son exemplaire
  • Gameplay rythmé et varié

-

    • Solo peut-être un peu court
    • Pas de coop
    • Pas d’optimatch en multijoueur
    • Très scripté, peu de liberté d’action