Test : Call of Duty : Modern Warfare 2 sur Xbox 360
La nouvelle Guerre Froide commence à se réchauffer
Cinq années après les évènements du premier Modern Warfare et la mort de Zakhaev, les tensions sont encore vives entre les États-Unis et la Russie. Profitant de la situation encore instable, Vladimir Makarov, l’ancien bras droit du défunt terroriste, reprend le travail de son mentor et se met la population locale dans la poche. Une situation guère appréciée par la communauté internationale qui va se mettre en branle afin de s’occuper en toute discrétion du joyeux trublion. La Task Force 141, créée pour l’occasion, va envoyer un espion au sein du groupe terroriste de Makarov. Vous aurez probablement deviné la suite. Les choses tournent mal après un évènement qui va soulever la Russie entière contre les responsables présumés : les États-Unis. Ceci va occasionner une invasion russe sur le territoire américain.
Comme dans tous les Call of Duty, le scénario va prendre des embranchements différents afin de nous permettre de suivre les évènements sur plusieurs fronts. On incarne donc, une nouvelle fois, des troufions de base chez les Marines américains. Ils vont devoir défendre la Mère Patrie et suivre les commandos de la Task Force. Le but de cette Task Force est de démasquer Makarov afin de dévoiler sa supercherie aux yeux du monde et stopper ainsi un conflit aux proportions impressionnantes. L’occasion est toute trouvée pour faire découvrir à nos marines de nouveaux coins du globe comme les favelas brésiliens, l’habituelle plate-forme pétrolière, un aéroport (pour une scène particulièrement marquante), l’Afghanistan, sans oublier la Sibérie et ses décors enneigés. Un tour du monde que même les plus aventureux d’entre vous n’envieront pas.
De manière générale, le scénario est plutôt bien écrit et bien ficelé. Aidé en cela par les multiples rebondissements et par certaines séquences « chocs », même si l’on peut regretter un certain manque de clarté dans le déroulé des scènes qui nous parviennent parfois de façon un peu brutale et rapide. Il faut dire qu’on est ballotté d’un coin à l’autre du globe en quelques heures, sans que l’on comprenne parfois le sens de ces voyages. Eh oui, ne comptez pas achever la campagne de Modern Warfare 2 en plus de huit heures. Selon votre niveau, il vous faudra entre six à huit heures pour boucler celle-ci. L’adage « plus c’est court, plus c’est bon » se vérifiera-t-il une nouvelle fois, comme souvent avec les Call of Duty ? Oui mais pas incontestablement. Par rapport au premier Modern Warfare, les séquences exceptionnelles que l’on jouait avec un filet de bave sur le coin de la bouche (la scène d’infiltration dans Tchernobyl, la séquence du début avec le bateau, l’explosion nucléaire, entre autres) sont moins présentes dans cet opus. Les missions restent toutefois très agréables dans l’ensemble, avec énormément de séquences très bonnes mais aussi quelques passages plus moyens (ceux en véhicules notamment).
Les vagues ? Place à la mer calme
Qu’en est-il des évolutions promises par Infinity Ward concernant les vagues de respawns à l’infini des ennemis ? Le studio a effectivement tenu ses promesses : les séquences où l’on devait lutter, centimètre après centimètre, contre des dizaines d’ennemis les uns après les autres, avant de franchir enfin une barrière invisible, ont disparu. En lieu et place, les ennemis arrivent désormais en grand nombre (plus d’une quinzaine à l’écran) et font parfois leur apparition sur les côtés et même dans votre dos. Le tout dans le but de compenser la difficulté de ces fameuses vagues d’ennemis. Mais cela ne suffit malheureusement pas. Comparé aux précédents opus, le jeu est relativement moins difficile à achever et ce même en mode vétéran (le niveau de difficulté le plus élevé). Seules certaines missions vous donneront du fil à retordre (celles où les scripts des ennemis sont imprévisibles et peuvent surgir n’importe où).
Heureusement, certaines nouveautés sont présentes dans la campagne. Par exemple les séquences de bullet time, façon Rainbow Six, lorsque l’on plastique une porte afin de la faire sauter pour surprendre les ennemis cachés derrière. Des séquences vues maintes fois dans d’autres jeux mais toujours aussi efficaces quand il s’agit de les jouer. D’autant plus qu’elles savent nous immerger visuellement dans l’ambiance. Guère étonnant de la part d’un Call of Duty, surtout s’il est réalisé par Infinity Ward. Comme on pouvait s’y attendre, les nombreux scripts sont parfaitement réalisés, donnant une sensation de vie et de détails qui frôlent la perfection. A l’instar de la vie dans un camp américain au tout début de la campagne, où nous apercevons des marines vaquant à leurs activités (basket, roupillon, etc.) d’une manièreincroyablement réaliste. Ce sont les petits détails comme ceux-là qui font la différence. Il faut bien l’avouer, si le moteur de Modern Warfare 2 commence à dater (c’est le même que le premier, dans une version légèrement améliorée), il reste toujours aussi efficace et visuellement réaliste. Grâce notamment au travail réalisé par les développeurs pour nous proposer une ambiance plus immersive plus que jamais (les séquences de pathos très bien réalisées) ainsi qu’une action très dynamique.
Oops, le Ops est spécialement bon
Vous l’aurez compris, la durée de vie de ce sixième Call of Duty est sa principale faiblesse, mais les développeurs n’ont visiblement pas été dupes et ont eu l’idée de nous proposer un nouveau mode nommé « Special Ops ». Dans la lignée du très apprécié niveau bonus de Modern Warfare premier du nom (la séquence dans l’avion), 25 missions au total nous sont ainsi proposées. Si ces missions ne durent guère plus qu’une petite poignée de minutes, elles sont récompensées par des étoiles en cas de réussite et selon le niveau de difficulté (un en normal, deux en commando et trois en vétéran pour 69 étoiles à obtenir au total) ce qui représente un plus très appréciable. D’autant que ces missions sont jouables aussi bien en solo qu’en coop (offline ou online). Elles nous proposent surtout des objectifs très variées sur des cartes issues aussi bien de la campagne du premier Modern Warfare (dont le fameux niveau infiltration de Tchernobyl) que celle du second, sans compter les maps inédites (tellement réussies qu’on aurait bien aimé les retrouver en solo). Si ces « Special Ops » sont forcément plus sympathiques à jouer en duo, nous pouvons remercier Infinity Ward d’avoir pensé à ce mode très bien réalisé et qui prolonge, de quelques heures, la durée de vie de MW2, notamment pour ceux qui ne jouent pas en multi (surtout que, comme d’habitude, aucun succès ne concerne la partie Live).
Car il faut bien l’avouer, le plus gros intérêt des Call of Duty a toujours été le multijoueur. Celui de MW2 ne renie pas l’héritage de ces prédécesseurs, et il ne faut pas s’attendre à un changement dans la profondeur du multijoueur. Aucune raison de changer la recette quand on sait que la série accueille, depuis deux années, des centaines de milliers de fidèles au point de devenir l’un des jeux les plus joués sur le Xbox Live avec une régularité extraordinaire. Qu’a donc apporté Infinity Ward à cette partie qui était très attendu par les joueurs ? Tout d’abord les maps : encore plus variées, plus grandes, plus belles (petit coup de cœur pour la carrière de pierres) et plus nombreuses (16 cartes, en attendant les futurs Map Packs), elles sauront séduire sans difficulté les joueurs. Nul doute qu’ils recommenceront à squatter les parties comme c’était déjà le cas pour les autres opus. Mais ce n’est pas tout bien entendu. Un nouveau système de récompenses voit également le jour. Il signale par des vignettes, à l’instar d’Halo 3, nos actions réalisées pendant la partie. Cette nouvelle facette très sympathique récompense les joueurs qui savent varier leurs actions et qui pourront ainsi les collectionner. Des vignettes que vos victimes verront affichées à leur décès, car il est effectivement possible de sélectionner l’une d’entre-elles afin de mieux narguer l’adversaire en exhibant ainsi nos exploits. Pour le reste, pas de grands changements à l’horizon, juste une recette qui fonctionne toujours aussi bien, sans aucun lag à signaler durant les parties, et avec un système de progression parfaitement pensé (les modes de jeux et les armes se déverrouillent suivant votre progression comme d’habitude).
+
- Graphiquement réussi
- D’une fluidité sans pareille
- Les respawns qui ne sont plus qu’un mauvais souvenir
- Le mode Spécial Ops et le multijoueur
- Une ambiance inégalable
- Un gameplay aux petits oignons
- Toujours aussi maîtrisé
-
- La durée de vie ridicule
- L’absence d’un mode coopératif
- Une campagne légèrement en retrait par rapport au 4
- La confiture qui s’affiche sur le HUD quand on est touché