Jeux

Chorus

| Edité par DeepSilver

8/10
Series X/S : 03 décembre 2021
03.12.2021 à 16h00 par - Rédacteur en Chef

Test : Chorus sur Xbox One

Les rites du voyageur galactique

Niveau jeu de shoot spatial, la référence de beaucoup de joueurs se nomme encore Star Wars Rogue Squadron, une série disparue depuis près de deux décennies. Avec Chorus, le studio allemand Fishlabs saisit sa chance en proposant une nouvelle expérience spatiale dynamique sur un créneau quasiment déserté. Une forme de défi aussi, tant la comparaison avec les ténors vieux de vingt ans paraît inévitable.

Après avoir fait péter une planète entière sous les ordres du Grand Prophète, Nara décide de mettre de côté sa vie de machine de guerre pour se trouver une activité un peu plus tranquille dans un coin reclus de la galaxie. Désormais pillarde, la pilote de vaisseau tente d’oublier son passé tumultueux avant que celui-ci ne la rattrape. Difficile d’en dire plus sans tomber dans le spoiler, mais Chorus est un jeu de shoot spatial doté d’un scénario bien écrit, et qui est déroulé de façon intelligente tout au long de l’aventure, chose assez rare pour le genre.

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Car Chorus est un vrai jeu de shoot 3D comme on en a connu par le passé, à l’image de l’excellente franchise Star Wars Rogue Squadrons qui a sévi sur les consoles Nintendo entre 1998 et 2003. Licence toute fraîche, on aurait pu imaginer que le jeu de Fishlabs peine à construire un univers et une ambiance propre. Alors oui, l’ambiance nous rappelle forcément des franchises installées depuis un bail, comme les incontournables Star Wars et Star Trek, mais les développeurs allemands parviennent tout de même à lui offrir une véritable identité, notamment grâce à son scénario à la fois simple, bien narré et suffisamment intéressant pour donner l’envie au joueur d’en connaitre le dénouement.

Sur Xbox Series X du moins, certains panoramas sont complètement dingues, avec des planètes énormes, des effets de lumières et de particules superbement utilisés et la prouesse d’apporter une vraie qualité esthétique dans des mondes pourtant très gris et totalement inertes. La direction artistique invite totalement au voyage, même si on regrette que les pistes musicales soient constamment en retrait, empêchant le titre de Fishlabs d’offrir des moments véritablement homériques. Une poignée d’environnements différents tentent d’apporter une pointe de diversité à l’ensemble, pour des missions à réaliser dans autant de zones semi-ouvertes. Un monde pas si grand à parcourir, mais largement suffisant avec parfois des dizaines de kilomètres à parcourir avec trois vitesses différentes pour le vaisseau histoire de choisir entre la volonté de prendre son temps ou d’enchaîner rapidement les missions.

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A ce sujet, le titre propose une progression assez linéaire si l’on se contente de suivre la quête principale, mais prend un peu d’épaisseur grâce à ses nombreuses quêtes annexes. Des quêtes à découvrir en passant dans certaines zones, ce qui pousse à l’exploration d’autant que celles-ci offrent généralement du matériel ou des crédits pour renforcer le vaisseau de Nara. Ces missions ont également le mérite d’être variées, sans jamais proposer des choses identiques et en limitant au maximum les quêtes Fedex.

Défendre une base, retrouver une cargaison, escorter un vaisseau, chaque quête est prétexte à en apprendre un peu plus sur l’univers et ses habitants. Toujours dans le but de donner un peu d’épaisseur à leur univers, les développeurs de Fishlabs ont misé sur des souvenirs, représentés sous la forme de petits nuages et qui permettent à Nara de découvrir des dialogues du passé, toujours bien écrits et qui participent un peu plus à la construction du lore. Les quelques cinématiques sont en revanche en dessous de l’expérience générale proposée avec une mise en scène tout juste passable et des modélisations de visages pas vraiment dignes des standards actuels.

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Un ensemble cohérent et réussi donc, qui repose sur un système de combat totalement maitrisé et très agréable à jouer. Les mouvements du vaisseau se font à l’aide des deux sticks, de façon très intuitives et avec une grande souplesse. Une vrille pour éviter un tir chargé, une accélération pour éviter les rafales, tout se fait de manière très fluide. D’autant que les possibilités d’attaques et d’évasion sont nombreuses et ajoutées avec parcimonie tout au long de l’aventure afin de laisser le temps au joueur de s’y faire.

Côté armes on retrouve la gatling, le lance-missiles et les lasers, dont l’efficacité augmente selon la couleur de la jauge de vie ennemie. On y ajoute les rites, des sortes de pouvoirs magiques qui permet à Nara de positionner son vaisseau juste derrière l’ennemi, ou de lui envoyer une charge qui perturbe l’électronique des autres appareils. Des idées qui ajoutent beaucoup de profondeur au gameplay, et renforce encore le plaisir offert par ces batailles spatiales. Quelques courses-poursuites dans des lieux étroits, rappelant un peu l’attaque de l’Etoile Noire dans Star Wars, sont aussi au programme et contribuent à varier les phases de jeu.

8/10
Avec son histoire bien écrite, ses nombreuses quêtes annexes et son gameplay absolument parfait, Chorus parvient à embarquer le joueur dans une aventure stellaire résolument moderne. Ses combats dynamiques et bien nerveux, entrecoupés de scènes plutôt contemplatives en font un titre à l'équilibre presque parfait qui pêche un peu dans sa mise en scène et le système d'amélioration du vaisseau. Autrement, Chorus est un jeu qui ravira les amateurs de shoot spatiaux en 3D, et cela sans trop forcer.

+

  • Gameplay absolument parfait
  • Panoramas vraiment très jolis
  • Bonne diversité des armes et pouvoirs
  • Scénario bien écrit
  • Nombreuses quêtes annexes

-

    • Mise en scène en dessous du reste
    • Modélisation des visages médiocre
    • Ambiance musicale trop en retrait