Test : The Company Man sur Xbox One
Castagne cravate
Fraichement diplômé, il est l’heure de rejoindre le cruel monde du travail pour Jim, cet homonyme du personnage joué par John Krasinski dans The Office. Et la tâche s’annonce plus compliquée qu’il n’y parait pour notre jeune recrue de Good Water Company avec une mise à l’épreuve peu conventionnelle. C’est armé de son fidèle clavier que notre héros malgré lui doit se débarrasser de ses collègues névrosés. Pas pour les tuer comme dans un banal jeu à défilement horizontal mais plutôt pour les virer, même si à l’écran l’effet est absolument identique. Une croisade qui nous vaut rapidement un déclassement et une mise au placard pour insubordination, et qui nous amène ainsi à devoir gravir les échelons jusqu’aux hautes sphères de cette société qui va petit à petit livrer quelques secrets.
Un principe simple, inspiré des jeux de plateformes des années 90 et qui en reprend la linéarité et le principe des niveaux. Ces derniers sont ainsi représentés par les étages de l’entreprise, chacun proposant un service différent, une idée vraiment bien trouvée. De même, le bestiaire est particulièrement diversifié et représente les différents corps de métier qu’on peut trouver dans n’importe quel bureau ou siège social. On y retrouve également une certaine cohérence en matière de hiérarchie, avec des badges à récupérer à chaque fin de niveau pour débloquer l’étage supérieur via les ascenseurs. L’univers est cohérent et très agréable à découvrir, puis à parcourir, avec cette sensation d’être véritablement face à une satyre du monde du travail, sous couvert de parodie.
Le tout est accentué par une direction artistique très réussie réalisée façon dessin animé. Chaque passage d’un étage à un autre est l’occasion de découvrir un nouveau monde. Le service client et ses secrétaires qui crachent des flammes à cause de leur mauvaise haleine, la comptabilité et la clim utilisée de manière excessive qui transforme le service en palais de glaces, ou encore le marketing et ses créatifs totalement délurés qui vous attaquent à coups de chimères réalisées en post-it. Au total le joueur doit parcourir six mondes, qui se terminent tous par l’affrontement d’un boss, ce bon vieux chef de service grincheux prêt à tout pour vous mener la vie dure.
Des boss aux patterns bien trouvés, et donc agréables à jouer. Chaque victoire vous permet de récupérer des coups spéciaux capables d’infliger de plus gros dégâts à vos ennemis. Là aussi, les intitulés sont bien trouvés avec l’attaque de spams qui tire un large rayon de mails par exemple. L’humour est d’ailleurs omniprésent et les dialogues sont écrits avec finesse, ce qui offre quelques francs sourires au joueur. Alors oui, l’aventure est courte et vous demandera moins de quatre heures pour atteindre l’ultime pallier. Mais le studio de développement a eu la bonne idée de mettre trois niveaux de difficultés, dont une nommée «Impossible» à débloquer en guise de New Game+. Au lieu de plusieurs cœurs de vie, vous débutez alors avec un seul cœur, et la nécessité de recommencer depuis un checkpoint à chaque contact malheureux avec un ennemi, ou après être tombé dans un trou par inadvertance.
A ce sujet, les checkpoints prennent la forme de machines à café et se trouvent à intervalles très corrects au début du jeu. Mais celles-ci se font plus rares dans les niveaux supérieurs, ce qui accentue naturellement la difficulté du jeu pour lui offrir une vraie marge de progression, exception faite de certains boss. Pour aider à mieux s’en sortir, il est possible de réaliser quelques achats au Coffee Shop situé à l’accueil de l’entreprise. Jim peut ainsi se voir attribuer un cœur supplémentaire, en récupérer à chaque ennemi vaincu ou gagner en rapidité d’exécution. De quoi se lancer sur certains étages plus sereinement. Les phases de plateformes sont classiques quant à elles, avec des éléments qui bougent, quelques pièces secrètes à trouver et des pièges à éviter. On aurait sans doute aimer plus d’idées originales sur ces passages, histoire de coller avec le petit grain de folie qui habite le jeu imaginé par Andrew Teo.
+
- Design très réussi
- L'entreprise vu son un angle parodique
- Beaucoup d'humour
- Du challenge en mode "Impossible"
- Textes en français
-
- Très classique dans son gameplay
- Sauts un peu rigides
- Un peu trop court