Jeux

Conan

Action | Edité par THQ | Développé par Nihilistic Software

2/10
360 : 28 septembre 2007
18.10.2007 à 01h08 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Conan sur Xbox 360

Fruit de l’imagination de l’écrivain américain Robert Ervin Howard, Conan fut rapidement popularisé sur grand écran sous les traits du massivement bodybuildé Arnold Schwarzenegger. Baignant dans un univers heroïc fantasy au côté kitsch totalement assumé, les aventures du barbare sont passées par quasiment toutes les formes d’expression. De la bande-dessinée à la série télévisée, en passant par les jeux vidéo, ces adaptations ont rarement été synonymes de qualité. C’est donc avec une certaine appréhension que nous avons abordé ce nouveau volet des aventures de Conan, développé par Nihilistic Software. A juste titre, puisqu’une fois encore, le barbare aurait pu faire largement mieux.

Un Cimmérien peu flamboyant

Il est difficile, en commençant une partie de Conan, de ne pas remarquer l’un des handicaps majeurs du titre, qui n’est autre que sa réalisation globale. La richesse du monde créée par Howard est retranscrite souvent grossièrement, dans des niveaux ultra dirigistes qui se contentent de proposer le strict minimum. Ainsi, il faudra la plupart du temps s’accommoder d’environnements répétitifs, froids et sans réel intérêt, bien souvent accompagnés de textures bâclées. Par ailleurs, dans les différents endroits du monde que parcourra Conan, allant d’une île perdue habitée par de mystérieux pirates jusqu’aux profondeurs abyssales de l’enfer contrôlées par une armée de démons, il faudra composer avec une caméra fixe, à l’instar d’un God of War. Force est de constater que Nihilistic Software a admirablement travaillé sur les angles de vue, conçus pour suivre l’action de façon optimale.

Enfin, il est impossible de refermer le chapitre graphique sans parler du character design, globalement de mauvais goût. Scruter le torse de Conan lors d’une cinématique devient un véritable divertissement, de même que les animations faciales qui ont, dans l’ensemble, une génération de retard. En revanche, les boss que Conan affrontera durant son périple sont pour le moins impressionnants, à défaut d’être réellement originaux.

La course aux trésors

Dans les grandes lignes, l’histoire de Conan débute alors qu’il cherche activement à dérober un trésor, dissimulé dans une ancienne citadelle. Bien malgré lui, il va réveiller une entité maléfique : un sorcier adepte de magie noire dénommé Graven. Avec l’aide d’A’Kanna, une jeune guerrière qui manie habilement l’arc, Conan fera tout pour rompre la malédiction qu’il a lui-même engendrée.

Le scénario est donc posé dans son intégralité dès les premières minutes de jeu, et ne décollera qu’à de rares occasions en cours de partie. Bien trop classique, et servi par des dialogues caricaturaux sans consistance, l’intrigue déçoit du début jusqu’à la fin, et ce n’est pas une aventure incroyablement courte qui aidera à modifier ce triste constat.

Dans l’absolu, Conan remplit son contrat en termes de gameplay. Jouant la carte de l’action effrénée, il ne vous laissera de répit que lors de rares phases d’exploration, dans le but de résoudre des énigmes bien trop prévisibles pour réellement intéresser. L’action à l’état brut est donc le principal intérêt de l’aventure, et Conan l’a vraisemblablement compris. Véritable bête de guerre, le barbare décapite, coupe des corps en deux, arrache des bras, écrase violemment des têtes, le tout dans une effervescence qui ne baissera quasiment jamais en intensité tout au long de l’aventure, notamment grâce à une prise en main très instinctive. Par ailleurs, Conan dispose de pouvoirs magiques, qu’il récupérera en achevant certains boss. Parmi ces pouvoirs, on compte la possibilité de changer ses ennemis en pierre, d’invoquer un vortex pour attirer tous les malheureux aux alentours, ou encore de faire tomber une violente pluie de feu. Pour utiliser ces capacités, il faudra récupérer des orbes dans le but de recharger la jauge de magie, à l’instar de la barre de santé. Comment les récupérer ? En tuant, encore et encore. Ou accessoirement en brisant des vases contenants ces fameuses orbes. Les orbes rouges, quant à elles, servent à apprendre de nouveaux combos, étonnamment nombreux. Ils sont d’ailleurs très utiles pour la suite de l’aventure, au cours de laquelle des ennemis de plus en plus coriaces feront leur apparition. Des possibilités certes nombreuses, mais qui ne parviennent pas à masquer une aventure finalement répétitive. En revanche, des Quick Time Events savamment mis en scène viennent pimenter l’intérêt du jeu, de même qu’une mission annexe consistant à libérer de leurs liens de jeunes vierges effarouchées, très déshabillées, qui vous remercieront avec des phrases pour le moins suggestives. On déplore par la même occasion qu’une cinématique potentiellement chaude entre Conan et la sulfureuse A’Kanna ait été sauvagement coupée, un comble.

Impossible de refermer ce test sans évoquer la bande-son, véritable point fort du jeu. A mi-chemin entre chants grégoriens et musiques épiques, elle s’adapte avec cohérence et fluidité à chaque situation. Il en va de même pour les bruitages qui sont relativement bien retranscrits. Cependant, on regrette fréquemment que Conan ne soit pas muet, tant ses interventions au cours de l’aventure sont insupportables. Elles le sont d’autant plus que la qualité du doublage sur l’ensemble du jeu laisse clairement à désirer.

Un gros merci à The Fan pour avoir osé passer du temps seul à seul avec Conan

Pourtant parti sur de bonnes bases, grâce notamment à une action ininterrompue, des possibilités de combos sympathiques et une bande sonore travaillée, Conan ne peut prétendre qu’au titre de défouloir sans grand intérêt. La faute principalement a une réalisation bancale, un manque de renouvellement évident et une durée de vie misérable. Il saura sans doute satisfaire les amateurs de beat them all en manque d’action, mais clairement pas au prix fort.

+

  • Bande-son travaillée
  • Les Boss
  • Les possibilités de combos

-

    • Actions répétitives
    • Graphiquement très moyen
    • La durée de vie
    • Les doublages
    • Scénario inintéressant