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Construction Simulator – Extended Edition

Simulation | Edité par Astragon | Développé par Weltenbauer

7/10
One : 20 septembre 2022 Series X/S : 20 septembre 2022
13.10.2022 à 10h22 par - Rédacteur

Test : Construction Simulator - Extended Edition sur Xbox One

Liebherr est délivré

Pour la troisième fois sur les consoles Xbox et la première pour la branche Series X|S, Weltbaueur et son éditeur Astragon dégainent Construction Simulator. Représentant des rares simulateurs de BTP sur consoles, Construction Simulator 3 avait su avec son troisième épisode nous délivrer une expérience tout à fait honnête, qui ne demandait qu’à être portée avec une pointe d’ambition supplémentaire pour véritablement s’imposer. De l’eau a coulé dans les bétonnières depuis Construction Simulator 3, mais est-on aujourd’hui en possession d’un ouvrage tout de même à la hauteur des attentes ?

Pas de numéro 4 adossé à son nom, pas de sous-titre, la présence du badge « optimisé Xbox Series X|S ». Construction Simulator pose ainsi les bases de ce que l’on peut imaginer être un nouveau départ pour une série qui a su évoluer jusqu’ici, sans toutefois briller. Il ne faut d’ailleurs pas attendre bien longtemps pour constater que le développeur s’est décidé à cimenter sa proposition. Une fois le personnage (femme ou homme) sélectionné parmi quelques modèles et vêtu plus ou moins sérieusement, Construction Simulator nous donne le choix entre deux destinations pour lancer notre carrière dans le BTP, à savoir l’Europe ou les Etats-Unis. Construction Simulator 2 nous avait embarqué sur les terres de l’Oncle Sam, sa suite dans la verte Allemagne ; la cuvée 2022 fait ainsi d’une pierre deux coups. A noter, pour contrer toute inquiétude, que les deux cartes de Construction Simulator ne sont pas de bêtes reproductions de celles des épisodes précédents. Même si plusieurs similitudes existent, on est bel et bien parti pour explorer des territoires nouveaux, de dimensions honorables pour le genre et prompts à nous donner de quoi construire à l’envi.

construction simulator test 1

Là où la double proposition est intéressante c’est qu’elle permet bien évidemment de changer totalement de cadre mais aussi et surtout de partager de l’argent entre une partie et l’autre. S’il convient d’acheter ses véhicules indépendamment dans un pays et dans l’autre, la séparation proposée entre les comptes bancaires du joueur et ceux des entreprises autorise donc des transferts de fonds utilisables librement. De quoi se faciliter les débuts américains quand on a bien avancé en Europe, et vice-versa. Cette progression croisée est également valable pour le niveau du joueur, dont l’expérience croissante permet de débloquer quelques bonus comme un maniement plus rapide de la grue, un meilleur remplissage des remorques et godets, ou l’obtention de ristournes permanentes chez les commerçants vendant véhicules ou matériel de chantier. Enfin, chaque carte propose son (tout) petit scénario. Rien de fou ici, mais on apprécie de suivre des débuts proposant deux points de départ différents, pour une double dose de tutoriel qui a le bon goût de nous faire toucher à différents types de véhicules selon que l’on tente l’Amérique ou le Vieux Continent.

Il est peu dire que ces tutoriels sont d’une grande importance tant Construction Simulator requiert un certain temps d’adaptation pour être correctement pris en mains. Si vous avez joué aux précédents épisodes, vous retrouvez ici, dans les grandes lignes, la même maniabilité. A savoir relativement délicate car reposant sur un grand nombre d’actions regroupées sur une ou plusieurs roues de sélection. Oui, on comprend la difficile compréhension de la phrase précédente si vous n’avez jamais approché un Construction Simulator, alors illustrons avec un exemple avec une chargeuse. La pelle à l’avant se contrôle avec le stick droit, ce qui empêche de fait le libre contrôle de la caméra ; il convient donc d’appuyer sur le stick gauche pour basculer vers la gestion de la caméra, puis refaire de même pour reprendre la main sur la pelle. Par ailleurs, utiliser le godet à l’arrière requiert d’appuyer sur X pour passer en mode construction, pour contrôler à partir de là l’élément dans toutes les directions et les inclinaisons avec les deux sticks. Bref, ce n’est pas toujours instinctif, voire ennuyeux lorsque l’on constate que même changer entre la vue externe et interne passe par un sous-menu, alors que les boutons LB et RB sont très souvent inutilisés.

construction simulator test 2

Patience donc. Connaitre les spécificités de chaque type de véhicule vient avec le temps et compte tenu du vaste garage proposé par Construction Simulator, on n’a jamais vraiment fini d’apprendre quelque chose. C’est d’ailleurs ce qui fait du jeu, en dépit de sa relative âpreté d’accès, quelque chose de très prenant. Plus de 70 engins permettent de toucher aussi bien à la réfection des routes qu’à l’excavation pure et dure, la pose d’objets lourds (des conduites d’eau par exemple), la construction de maisons à partir d’éléments préfabriqués, la réalisation du gros œuvre pour un parc… Et tout un tas d’autres missions, pour un peu moins d’une centaine au total. A noter que des « campagnes » sont proposées dans Construction Simulator cuvée 2022 et proposent de se lancer dans des chantiers de plus en plus gros autour de thèmes comme l’amélioration du réseau de communications, le développement du musée local ou encore diverses opérations visant à rendre la ville un peu plus éco-responsable. On débute par de petits travaux, souvent une opération dans un ensemble potentiellement immense, puis on touche à de plus en plus de choses : grutage, coulage de béton, pose puis compactage d’asphalte en ayant au préalable fraisé l’ancien bitume.

Construction Simulator est un jeu généreux, avec sa myriade de véhicules sous licence dont des petits nouveaux issus de Wirtgen Group, Cifa, DAF, Doosan, Nooteboom, Scania, Schwing Stetter et Wacker Neuson. Il compense d’ailleurs ses contrôles délicats par tout un tas de facilités de gestion. S’il est impossible de se payer certains véhicules au départ, le système de location pas avare permet de se lancer tout de suite dans n’importe quel type de chantier. Les déplacements rapides peu coûteux autorisent les plus pressés à déplacer tous les véhicules vers le chantier, tandis que les puristes peuvent investir dans de beaux tracteurs et remorques pour organiser un déplacement en bonne et due forme. Remettre tout ou partie d’un véhicule en place, se faire livrer du matériel directement sur site, contracter un prêt pour acquérir un bulldozer XXL, déplacer des éléments vers son parc auto, tout roule avec facilité. On profite d’ailleurs d’un système de missions sectionnées en plusieurs étapes qui sont systématiquement payées indépendamment les unes des autres, ce qui facilite la gestion de la trésorerie. Et incite à viser toujours plus gros.

construction simulator test 3

Comme dans Construction Simulator 3, on est en présence d’un jeu qui respire globalement la bonne ambiance. Les vétérans peuvent peut-être trouver que Construction Simulator manque d’exigence comme peut l’avoir un Farming Simulator ; de notre côté on a plutôt envie d’apprécier la douceur de l’expérience, bien qu’encore une fois celle-ci dépend grandement de votre patience face à des contrôles. Jouer à Construction Simulator, c’est comme s’amuser aux petites voitures quand on était gamin et c’est plutôt sympa. On a droit d’ailleurs à une cuvée 2022 qui marque une avancée certaine d’un point de vue visuel. La carte Européenne en particulier est agréable à parcourir, les véhicules de chantier sont encore une fois très bien modélisés, le cycle jour-nuit apporte sa touche de vie à un ensemble agréable. On regrette cependant le clipping bien trop présent et surtout des chutes de framerate fréquentes, notamment lors des déplacements en vue à la première personne. Heureusement, rien de cela quand on est au taquet sur le chantier. A noter d’ailleurs que ces chantiers peuvent être opérés à quatre joueurs en ligne, une première pour la franchise sur consoles. A vous de voir si vous souhaitez donner un coup de main à l’hôte ou profiter au contraire d’un chantier plié à grande vitesse grâce aux bonnes âmes du Xbox Live.

7/10
Construction Simulator dans sa version 2022 est un jeu semblable à son prédécesseur, avec une pointe de mieux. Généreux ? Il l’est d’autant plus avec ses deux environnements et sa gamme de véhicules qui l’élargit pour permette de couvrir un large spectre de l’univers du BTP. Construction Simulator est aussi un jeu qui partage avec ses ainés le goût âcre des commandes longues et parfois difficiles à digérer, tout comme il sait à l’inverse se montrer facile d’accès en termes de gestion. L’envie de bâtir toujours plus demeure plus vive que celle d’intenter un procès pour malfaçon dans les commandes. Un jeu globalement plaisant malgré tout, pour les joueurs en quête de simulation légère qui peuvent pour la première fois partager ce plaisir en ligne.

+

  • Choix entre deux cartes, plaisantes à parcourir
  • Belle sélection de véhicules, sous licence
  • De nombreux types de missions
  • Propose le multijoueur en ligne
  • Une gestion facile…

-

    • … A l’inverse des commandes des véhicules, encore bien trop lourdes
    • Clipping et chute de framerate fréquents
    • Un côté permissif qui peut déplaire