Test : Coupe du Monde de la FIFA : Afrique du Sud 2010 sur Xbox 360
Qui dit nouveau FIFA dit réajustements de gameplay, nouvelles animations et évolution vers le positif, la qualité du titre d’Electronic Arts n’étant plus à démontrer à quoi bon repartir de zéro ? La perfection ne tient qu’à un fil, et les gars d’EA Canada n’ont cessé d’affiner leur titre pour toujours tendre un peu plus vers celle-ci. Il serait rapide de dire que ce spin-off de la série est une déception de ce premier point de vue, mais force est de constater que les changements opérés ne plairont certainement pas au plus grand nombre. Là où FIFA 10 ne nous laissait que très peu de défauts à critiquer, c’est avec surprise que ce spin-off estival nous fait dire le contraire dès les premières minutes de jeu. Sans grand étonnement, on constate que la vitesse de jeu a encore diminué d’un cran, comme c’est le cas à chaque nouvel épisode ou presque. Des sensations plutôt négatives dans un premier temps qui s’effacent une fois que les nouvelles habitudes s’installent. Impression de joueurs lourds, accélérations compliquées, pointes de vitesse réduites, on sent rapidement qu’EA Canada a souhaité peaufiner son nouveau titre dans le but de se rapprocher un peu plus de la réalité du terrain, et si le tout est forcément déstabilisant au départ, on ne peut que saluer la volonté du studio.
Mais parfois, avoir l’esprit ouvert ne suffit pas à apprécier certains changements. Alors que FIFA 10 nous avait fait pester contre l’intelligence artificielle des gardiens de but, cette fois-ci la pierre est jetée à la défense. Les contre-attaques destructrices sont de retour et il faudra être très vigilant dès lors que votre adversaire récupère le ballon et souhaite le remonter rapidement. La vitesse de replacement de la charnière centrale et des défenseurs latéraux tient régulièrement du hasard, et la moindre petite erreur de l’I.A. permettra aux joueurs rapides de s’ouvrir de véritables boulevards pour aller s’offrir un face à face avec votre dernier rempart. Et on sait comment cela se termine dans 80% des cas… Quoi de plus facile alors de jouer à dix derrière comme savent si bien le faire les équipes nationales d’Andorre et des Iles Féroé, afin d’étouffer l’adversaire et attendre patiemment le moment où l’attaquant resté en pointe placera la première banderille. Et comme si cela ne suffisait pas, votre défense aura parfois des envies de partir à l’aventure, surtout en fin de match lorsque vous êtes menés. Un pressing mené de façon totalement arbitraire par l’I.A., qui vous fera parfois revenir au score dans les derniers instants du match, mais qui, bien souvent, transformera votre petite défaite en score fleuve. Il n’est pas rare alors de se faire passer trois ou quatre buts dans les dix dernières minutes alors que l’écart entre votre équipe et celle de votre adversaire n’était que d’un petit but. Particulièrement rageant.
L’after-foot
Licence Coupe du Monde oblige, EA Canada a tenu à revisiter les différents modes de jeu habituels. Les modes Carrière et Deviens Pro cèdent logiquement leur place au profit d’anciennes connaissances plus adaptées au rythme des équipes nationales. Le premier d’entre eux n’est autre que le mode Deviens Capitaine qui fait son grand retour après l’édition Euro 2008 où il avait réussi avec brio à emmener le joueur en plein coeur de l’évènement. Création du joueur, contrôle exclusif de ce dernier pendant vos matchs de qualification, le but est de vous faire une place de choix au sein de l’effectif de votre nation pour l’amener jusqu’à la victoire finale le 11 juillet prochain. Pour cela vos performances vous permettront de progresser dans un tableau confectionné par votre sélectionneur au détriment de vos coéquipiers moins en forme. L’ultime récompense sera alors de pouvoir soulever le trophée tant convoité, brassard à l’épaule. Si le plaisir de jeu est toujours présent et l’immersion intense, les développeurs nous ont toutefois habitués à des modes bien plus complets, et on regrettera parfois l’impression de devoir enchaîner les matchs sans rien de plus à côté. Les scénarios font également leur retour sans grande surprise, et vous invitent à revivre les fins de matchs les plus crispantes des phases de qualification, le tout sous forme de défi. L’exemple le plus probant serait celui d’un fameux France-Irlande, où il vous sera demander de faire gagner les hommes de Trapattoni après une action litigieuse du camp français. Là aussi on regrettera des scénarios limités à une période – plutôt courte qui plus est – où le but est de réécrire l’histoire. Il aurait sans doute été préférable de participer à ce genre de défis sur des matchs ayant connu de véritables retournements de situation.
Côté multi, si FIFA 10 s’en sortait à merveilles pour nous proposer une expérience de jeu fun, là encore on peut aisément trouver des reproches à faire à son spin-off. Outre la disparition des matchs de 10 contre 10, l’arrivée de la Coupe du Monde en ligne – seul véritable nouveau mode – fait rapidement l’effet d’un soufflé qui retombe. Certes la mise en scène vous permet de réellement progresser dans votre phase de poule puis dans les matchs à élimination directe jusqu’à la finale, mais le tout dans des un ensemble illusoire. Effectivement, les quatre adversaires qui s’affrontent dans la première phase ne se rencontreront pas réellement toutes entre elles. Chaque équipe du groupe s’ajoutera à votre tableau seulement après l’avoir affrontée. Au final, votre accession aux huitièmes ne reflètera pas réellement ce qui s’est passé puisque les trois équipes que vous aurez vaillamment combattu ne se seront pas rencontrées entre elles. Un système que l’on explique aisément compte tenu des temps d’attente entre chaque matchs qui se veulent minimes, mais si cette critique tient du détail, c’est certain que les puristes s’en plaindront. Parfois aussi certains bugs vous obligeront à quitter le lobby en cours afin de trouver un adversaire, fait qui contraste avec le désir d’enchaîner les matchs rapidement comme expliqué plus haut. En revanche, au rayon des bonnes nouvelles, il sera impossible pour votre équipe d’affronter deux fois la même nation, ni même d’affronter quelqu’un qui joue avec la même que vous.
Les spécialistes
Au niveau du choix de votre équipe, en toute logique, aucun club n’est présent dans cette édition, puisque ce sont les 199 équipes reconnues par la FIFA sur le plan international que vous pourrez contrôler. Une nouvelle fois l’équilibrage de celles-ci est plutôt bon et facilitera la diversité des équipes que vous affronterez (il n’est pas rare d’en découdre avec le Mexique et les Etats-Unis par exemple), même si l’Espagne, le Brésil, la France et l’Angleterre font partie des équipes récurrentes. Comme dans chaque édition on notera que quelques joueurs ont été une nouvelle fois boostés par les développeurs, et que ces mêmes joueurs, bizarrement, sont souvent présents sur les jaquettes des versions FIFA habituelles. Pas si étonnant donc de retrouver Benzema monstrueux ballon au pied, et Messi – participant de son côté à l’évolution du concurrent – plutôt en dessous de ses capacités réelles. Du côté du réalisme toujours on peut saluer la modélisation des visages toujours plus précises, surtout lorsqu’elle concerne les joueurs des grandes équipes nationales, et surtout l’entière modélisation des différents stades sud-africains qui accueilleront les divers matchs tout au long de la compétition. Au passage, l’ambiance des stades est assez énorme, et en poussera certainement plus d’un à farfouiller dans les options pour en baisser le volume sonore, les tambours et les vuvuzelas entrainant de violentes migraines.
On terminera ce test en parlant de la fluidité du jeu de passes encore une fois à la limite de la correctionnelle. Si parfois les enchaînements se font de manière totalement souple et permet d’amener des situations dangereuses dans la surface, à d’autres moments certaines passes sont totalement hasardeuses et avortent trop rapidement des remontées de ballon qui semblaient faciles. Le dosage des passes via la tenue du bouton est encore bien trop aléatoire pour obtenir un jeu précis et sans anicroches, et on se retrouve régulièrement à faire une passe à un coéquipier à qui on ne voulait pas donner la balle, quand ce n’est pas tout simplement l’adversaire qui hérite de l’offrande. Malgré tout ces défauts, on prend tout de même plaisir à participer à cette nouvelle Coupe du Monde, la première sur le continent africain.
+
- Les gardiens plus rassurants
- Les 199 équipes nationales présentes
- La possibilité pour la France de gagner la Coupe du Monde
-
- Le dosage des passes encore imprécis
- Une ambiance qui donne mal à la tête
- Où est passé le dix contre dix ?
- L'I.A. des défenses problématique
- La qualité du online pas toujours au top