Jeux

Crash Time 4 : The Syndicate

Course | Edité par RTL Interactive | Développé par Synetic

4/10
360 : 19 novembre 2010
26.01.2011 à 09h46 par - Rédacteur |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Crash Time 4 : The Syndicate sur Xbox 360

Il y a celles et ceux qui attendent leur rendez-vous annuel avec leur licence fétiche comme Call of Duty, Fifa et autres Need for Speed. Depuis 2008, une poignée de gamers note consciencieusement la date de sortie d'un certain Crash Time, nom derrière lequel se cache la célèbre série allemande Alerte Cobra. Jouer au policier des autoroutes semble avoir son petit succès puisque c'est déjà le quatrième épisode qui voit le jour : The Syndicate. Willkommen in der autobahnpolizei !

Ich bin ein Ber… policier des autoroutes

Vous ne pouvez pas ne pas connaitre Alerte Cobra. Cette série allemande mettant en scène deux officiers de la police des autoroutes a déjà au moins servi de fond sonore à vos gouters d’après école. Depuis un peu plus de deux ans, ses deux héros Semir Gerkan et Ben Jäger ont trouvé le chemin de l’adaptation vidéoludique de leurs aventures. Enfin adaptation est un bien grand mot. Crash Time n’évoque en dehors de quelques personnages et de l’action se déroulant en Allemagne, que bien peu de choses de la série. Cette licence a bien évolué depuis sa première apparition et s’est crée un noyau d’adeptes par son caractère très particulier : Crash Time c’est la vie de la police, la vraie, avec tout ce que cela peut apporter d’original comme de barbant. Toujours proposé à prix réduit, Crash Time 4 va mettre Ben et Semir en croisade contre le crime organisé à Cologne, face aux méchants du Syndicat. Un "scénario" qui n’en est pas vraiment un et qui sert de prétexte à toutes sortes de missions. Mais au delà de çà, Crash Time 4 marque un petit tournant dans les habitudes de la série : ce scénario est le seul. Fini les affaires à résoudre à part et ayant chacune leur propre petite histoire. Ici tout tournera autour de la guerre contre le Syndicat. Une idée de fil conducteur principal que l’on avait pu retrouver dans Crash Time 3 et qui, ici, devient unique. Un choix que l’on ressent comme une volonté de changer un peu une recette qui rendait le jeu très linéaire, aimée des fans mais très largement montrée du doigt par la critique. Un peu dérouté par ce changement, on retrouve tout de même ses marques très rapidement.

La conduite des véhicules n’a pas bougé d’un poil, toujours aussi facile à prendre en mains et propice à de bonnes sensations. L’option "arcade plus" est toujours présente et permet de dévaler les routes à grande vitesse sans sourciller. Cette conduite est au service d’un nombre honnête de véhicules, non officiels mais facilement reconnaissables. Tous ont leurs spécificités, sommaires malgré tout mais ils bénéficient d’une gestion des dégâts aussi bien visuelle que mécanique. Un détail appréciable pour un jeu résolument arcade et à petit budget, même si l’on continue de retrouver certains détails too much comme la remplacement automatique d’une roue perdue.



Ces rues et ces autoroutes à explorer à grande vitesse sont celles de Cologne et sa région (en Allemagne pour ceux qui connaitraient l’eau mais pas beaucoup la géo). L’atmosphère allemande et plus largement l’architecture européenne est encore une fois très bien retranscrite et se différencie vraiment des décors proposés par les autres jeux de courses. Certains lieux de la ville sont fidèlement reproduits, l’ensemble est bien construit et les effets de lumière sur la ville particulièrement réussis. En contre partie, on notera un clipping plus ou moins prononcé selon l’environnement, un aliasing important et des textures grossières dès que l’on s’approche un peu trop. En dépit de ces défauts, l’ensemble est varié et loin d’être désagréable. Plus difficilement pardonnable, le framerate stable mais très bas donne lieu à des sensations très étranges, notamment en ville : on a l’impression que le jeu peine parfois à suivre le rythme de la voiture.

Des rues vivantes par leur circulation mais toujours exemptées de piétons, un manque de réalisme d’un côté en opposition avec celui que l’on peut retrouver dans certains détails : feux tricolores animés, véhicules qui mettent leur clignotant avant de tourner et qui vous laissent passer si vous enclenchez la sirène, des passages à niveaux et bien d’autres choses. Également, ne vous attendez pas à un semblant d’évolution quant à la mise en scène. Cela se résume toujours à une caméra qui fait le tour du bâtiment ou de la voiture en attendant que les protagonistes aient terminé leur conversation. Un peu cheap pour un quatrième opus. Ces discussions en anglais sous titré mettent à l’honneur des doubleurs assez peu inspirés et très caricaturaux. Et puisque nous évoquons l’environnement sonore, l’action est portée par des compositions aux accents rock passe partout qui font leur office. Un ensemble honnête en dépit de ses manques, qui vaut surtout par son originalité et donne un ton singulier à Crash Time pour une quatrième fois.

Bullit et Navarro sont sur un bateau

La taille de l’aire de jeu est relativement bonne, peut se parcourir librement et est découpée en deux parties : la ville et l’autoroute (plus largement la périphérie de Cologne). Les points de réapparition sont nombreux, se débloquent au fil de l’aventure et permettent de gagner du temps en voyageant rapidement d’un bout à l’autre de la carte. Un aspect pratique aidé par des temps de chargement acceptables (il est conseillé d’installer le jeu sur le disque dur pour des résultats visibles). Ces patrouilles sont au coeur du gameplay : à certains points, en croisant des véhicules particuliers et le plus souvent en recevant un appel radio, une mission se débloque. Chacune vous portera vers un objectif commun : mettre sous les verrous l’ensemble des membres du syndicat. La liste des bandits est longue et pour arriver à les coincer, il va falloir explorer la ville à la recherche de planques et la décorer avec des caméra de surveillance. Le principe est grosso modo celui-ci : plus il y a de cameras, plus visibles seront les bandits. Les prendre en filature révèlera ainsi les sombres lieux où ils se terrent. C’est sur ce principe que s’opère le changement le plus visible dans le déroulement d’un Crash Time et se révèle très vite une bien mauvaise idée. Planques et caméras cumulées, on obtient un total de plus de 300 lieux où il faut s’arrêter pour entendre Ben et Semir sortir inlassablement les trois mêmes phrases. Les policiers se tirent une balle dans le pied et le rythme du jeu s’en trouve déstabilisé. D’autant que les trop rares missions données à un point précis, servant à se mettre quelques indics dans la poche, sont la plupart du temps inintéressantes.

Et s’il fallait trouver un autre reproche à faire au déroulement de l’aventure, la partie filature peut être nominée. Bien trop prépondérante par rapport aux autres types d’activités, elle ralentit encore un peu plus le rythme et vous finirez par vous contenter d’arrêter le suspect sans prendre le temps de le suivre. Enfin, pour accentuer encore un peu plus cette redondance des actions, il vous faudra escorter les suspects du commissariat vers la prison. L’idée n’est pas mauvaise, le résultat n’est pas bon. Le véhicule a suivre changera souvent de chemin, privilégiant bien évidemment le plus long pour des escortes soporifiques à souhait : très souvent, alors que ce devrait être le contraire, personne ne tentera de faire évader les bandits. Il suffira donc de conduire en espérant se faire attaquer.



Cette volonté de changer, plutôt malvenue, est en partie compensée par le reste des missions qui enrobent les patrouilles. Régulièrement, un appel radio vous signale une possible mission. Conducteur fou, voiture volée, collègue en difficulté, une pression sur une touche et votre GPS (encore mieux géré qu’auparavant) vous guidera vers la cible (qui est toujours un membre du Syndicat à arrêter). Il est également possible d’abandonner une poursuite en cours pour accepter une autre tâche plus urgente, comme la protection des indics. L’ensemble est dynamique, plaisant grâce à cette conduite nerveuse et on retrouve ces courses poursuites qui font le charme des Crash Time. Vous disposerez dans 99% des cas de trois manières pour stopper les fuyards : en les bloquant avec votre véhicule, en détruisant le leur ou en tirant dessus un certain nombre de fois. Cette dernière option, apparue dans Crash Time 3, est toujours aussi peu convaincante et hors-sujet. Qui plus est, elle facilite les arrestations et enlève l’intérêt d’opérer autrement. Là où les précédents Crash Time vous obligeaient à un type d’arrestation, le choix laissé ici au joueur dessert le soft. Parallèlement, la prise de possession des véhicules ennemis a quasiment disparue ; son intérêt était discutable certes mais cette absence accroit le sentiment de répétitive qui se dégage de Crash Time 4. Cet échange constant entre poursuites dynamiques et phases de recherche et d’escorte ne bougera pas d’un iota jusqu’à la mission finale qui tombe comme un cheveu sur la soupe. Pas de course poursuite endiablée, de retournement de situation pour clôturer le jeu, rien. Les développeurs ne parviennent décidément pas à assumer le scénario unique et c’est un peu frustré que l’on termine ce gros morceau du jeu pour aller voir du côté des courses.

Ca n’a jamais été la partie importante des Crash Time mais sa présence est toujours appréciable. D’autant qu’il est enfin possible de se tirer la bourre sur le Xbox Live ! Il est donc proposé de courir sur de nombreux tracés à travers la ville, sur l’autoroute et sur quelques circuits, comme celui de Split ou au contraire en hors pistes. Vous aurez le choix entre autant de véhicules qu’en mode carrière et quelques options de base, notamment l’ajout ou non d’un indicateur de trajectoire (très Forza Motorsports) et le choix de la densité de la circulation. Un mode qui occupera quelques heures, en local ou en ligne et offrant un ensemble stable mais malheureusement peu fréquenté. Mais quoi qu’il en soit, ces courses ne sauraient rattraper le faux pas que représente le mode solo de Crash Time 4, qui change là où il aurait du rester lui même et qui stagne là où il devrait innover.

Les sentiments sont mitigés autour de ce quatrième épisode. Plus libre, ce qu'il gagne en dynamisme d'un côté il le perd de l'autre en proposant des choses déjà mal pensées sur le papier. Une volonté de changer qui ne convainc pas totalement mais qui peut donner lieu à de bonnes choses pour un éventuel Crash Time 5. Reste que cette série n'a pas vraiment d'équivalent sur Xbox 360. Une originalité qui en fait un titre honnête, où les habitués trouveront leur compte mais qui rebutera certainement les nouveaux venus à qui il est conseillé de se tourner vers les deux épisodes précédents pour découvrir Crash Time.

+

  • Prix réduit
  • Enfin des courses en ligne
  • Cologne et le design européen bien retranscrits
  • Conduite agréable pour de bonnes sensations

-

    • Framerate très bas
    • Du clipping et des textures grossières
    • Rythme très inégal
    • La disparition des cas et le scénario trop pauvre pour être unique

Fiche succès

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