Test : Crysis 3 sur Xbox 360
La Grosse Pomme version 2.0
Les bonnes actions sont rarement récompensées : après avoir sauvé le monde à la fin de Crysis 2, Prophet s’est fait cryogéniser par les forces du CELL. Ces derniers ont mis à profit la vingtaine d’années d’hibernation du possesseur de la nanocombinaison pour mettre la main sur la technologie Ceph. Ainsi, ils ont obtenu le monopole de l’énergie mondiale, mettant à leur botte les malheureux citoyens endettés. Heureusement, une résistance menée – entre autres – par Psycho (ancien possesseur d’une nano-combinaison et, accessoirement, héros de Crysis Warhead, un titre sorti exclusivement sur PC) s’organise et parvient à délivrer Prophet de son long sommeil.
Nous ne nous attendions clairement pas à ce que Crytek nous propose un scénario passionnant et fascinant étant donné les antécédents du studio mais ce point de départ est d’une pauvreté absolue. Difficile dès lors de se plonger pleinement dans les pérégrinations de Prophet aux côtes de son camarade, loin d’être aussi fringuant que dans Warhead. Cela dit, le scénario a rarement été le point fort de la grande majorité des FPS donc ce point n’est pas forcément handicapant si le reste parvient à suivre. Au niveau technique, nous sentons que les développeurs de Crytek maîtrisent mieux l’architecture de nos vieillissantes consoles. Ce qui nous offre sans conteste l’un des plus beaux jeux de cette génération. Cela, en partie, grâce aux environnements moins urbains et moins cloisonnés. Certains panoramas de New York en ruines et envahi par la végétation sont absolument sublimes. Et que dire des effets de particules (les nuages de fumée notamment) qui sont à tomber par terre. Toutefois, aussi beau que soit ce Crysis 3 sur Xbox 360, on sent – à l’instar de The Witcher 2 – que le jeu a été pensé en priorité pour le PC. Si vous voulez obtenir une mandale avec de la next gen avant l’heure, ce n’est clairement pas la version console qu’il faut prendre. L’effort d’optimisation fourni par Crytek par rapport au second opus est quand même à saluer.
Quid du gameplay qui a toujours été – avec les graphismes – l’atout maître de la franchise ? Les pouvoirs de la nano-combinaison et ses deux modes (Amure et Invisibilité) répondent encore à l’appel. Malheureusement, Crytek a eu la mauvaise idée de rendre celle-ci encore plus puissante. En effet, l’énergie se recharge désormais beaucoup plus rapidement, il est également possible d’associer quatre à quatre des modules d’amélioration (qui sont à ramasser et débloquer). Ce qui vous permet ainsi de décupler les pouvoirs de votre armure et de prolonger ses différentes compétences. Ajoutez à cela l’arc, nouvelle venue dans l’arsenal, qui est tout bonnement l’arme la plus puissante du jeu. Rien ne lui résiste et il est possible – contrairement aux autres armes – de rester invisible tout en tirant. Certes, les munitions sont limitées mais on n’en a cure étant donné qu’il est possible de ramasser nos flèches sur les cadavres laissés en route ou en rechargeant notre carquois sur les caisses dédiées tous les cent mètres. Autre nouveauté qui facilite la tâche de Prophet : la possibilité de pirater les tourelles et autres pièges qui peuvent alors se retourner contre les ennemis. N’en ajoutez plus ! Tous ces ajouts contribuent ainsi à faciliter grandement notre tâche.
C’est la Crysis ma petite dame !
Ce n’aurait pas été un problème si l’intelligence artificielle des soldats CELL ou des cephs était à la hauteur. Ce n’est malheureusement pas le cas… Certes, il suffit que notre héros laisse découvrir à peine un orteil pour que tous les ennemis du coin soient en alerte. Bizarrement, le fait qu’ils soient aux aguets ne modifie pas fondamentalement la donne : certains prennent peut être le risque de venir – un par un, ce qui est un tantinet ridicule étant donné qu’ils connaissent notre puissance – mais ils se font très facilement duper. Il est tellement aisé d’éliminer certains ennemis en toute discrétion grâce au mode Invisibilité avant de foncer dans le tas avec le mode Armure. Le fait que l’I.A. ait un niveau aussi lamentable ne contribue pas à la variété du gameplay… Certes, on dénombre quelques passages en véhicule mais comme la majorité des FPS – hormis Halo - ces séquences sont d’un inintérêt absolu et semblent être là uniquement pour rallonger de quelques minutes la durée de vie du jeu.
Qu’en est-il justement de la durée de vie ? En mode Vétéran (l’équivalent du mode Héroïque sur Halo), Crysis 3 vous tiendra éveillé une bonne dizaine d’heures. En mode normal, il faudra sans doute compter entre six et sept heures. Ce qui est assez faible par rapport aux précédents opus mais largement dans la norme des mastodontes du genre. A vous de voir si l’investissement vaut le coup si le mode multijoueur ne vous intéresse pas. En ce qui concerne celui-ci, il reste dans la veine de Crysis 2 avec huit déclinaisons très classiques dans l’ensemble hormis le mode Chasseur. Le fait de devoir jouer à cache-cache peut être amusant deux minutes (c’est justement le temps que durent chaque partie, du moins si certains soldats du CELL parviennent à résister jusqu’au bout). Quant aux autres modes, il faut apprécier les parties remplies de personnages invisibles qui se planquent en attendant qu’un naïf passe dans le coin.
+
- C'est vraiment très beau
- L'arc qui est bien fun...
- Certains passages agréablement mis en scène
- Environnements parfois fabuleux
-
- ... Mais qui est bien trop efficace
- I.A. ennemie complètement à la rue
- On en bouffe du piratage...
- Quand est-ce qu'on s'amuse ?
- Les séquences en véhicules
- Scénario écrit sur une feuille de PQ