Test : Cuisineer sur Xbox Series X|S
La cuisine d'une mousquetaire
Cuisineer nous invite à suivre le retour d’une jeune femme nommée Pom, dans la ville où elle a grandit. Ses parents lui ont expressément demandé de revenir à Paell afin de faire tourner le restaurant familial pendant qu’ils se prennent quelques jours pour eux. C’est ainsi que débute le jeu imaginé par les développeurs de BattleBrew Productions, soutenu par un petit scénario qui permet au passage à Pom de retrouver d’anciennes connaissances, dont Biscotte, l’amie d’enfance de notre héroïne. Après les retrouvailles et une bonne nuit de sommeil, c’est donc l’heure de passer à l’action. Plusieurs choses sont ainsi nécessaires pour démarrer l’activité, à commencer par acheter des meubles à l’ébéniste du village puisque les parents ont vendu le mobilier pour financer leur voyage, et il serait dommage d’accueillir les premiers clients dans un établissement vide.
Il faut ensuite agrémenter le menu de votre restaurant avec des recettes, un aspect central dans le game-design de ce Cuisineer. Dernier point d’importance capitale : c’est à vous d’aller récolter les ingrédients qui serviront à concocter vos plats, en prenant soin de récupérer au passage les matériaux nécessaires à la fabrication de vos meubles. Pour cela, le jeu de BattleBrew Productions nous propose de visiter plusieurs donjons à l’extérieur de la ville, à débloquer au fur et à mesure de votre avancée dans l’histoire. Pour que le jeu soit accessible au plus grand nombre, les développeurs ont décidé d’inclure quatre niveaux de difficulté, en précisant toutefois que l’expérience de jeu telles qu’ils la conçoivent passe par le Mode Normal, le plus élevé de ceux proposés.
Dans les donjons générés aléatoirement façon roguelite, la récolte des aliments se fait obligatoirement par l’élimination des ennemis. En effet, ce sont eux qui lâchent les précieux ingrédients après avoir été vaincus, ce qui implique bien entendu que Pom doit d’être préparée un minimum avant de quitter le village. L’arsenal est léger, avec une arme de corps-à-corps (spatule, attendrisseur à viandes, couteau finement aiguisé…), mais aussi des attaques puissantes ou à distance qui nécessitent un temps de rechargement, le tout complété par un dash qui permet de fuir une situation compliquée ou de passer un précipice ou une rivière de lave sans y laisser quelques points de vie. Le but étant de ramener un maximum d’ingrédient et de matériaux, avec des quantités transportables très limitées au départ, ce qui impose de faire des choix, et de laisser tomber parfois certaines ressources jugées moins importants que d’autres. Si les points de vie de Pom tombent à zéro, celle-ci est ramenée automatiquement au village mais perd au passage une bonne partie de sa récolte. Pour éviter cela, un talisman qui permet de retourner au village peut être utilisé à tout moment, à condition d’être dans un endroit tranquille puisqu’il faut rester immobile un certain temps avant d’être rapatrié en lieu sûr. Cela oblige ainsi le joueur à faire des choix, dans une sorte de quitte ou double où la frontière entre regrets et grande satisfaction est particulièrement fine.
En ville, les tâches sont évidemment bien différentes. On peut ainsi répondre aux requêtes des habitants, généralement en leur ramenant certaines préparations ou un nombre précis d’ingrédients, pour obtenir de nouvelles recettes à cuisiner dans le restaurant ensuite. Comme on le disait un peu plus haut, c’est bien évidemment ici le point central du game-design puisque vos plats vont conditionner le succès de votre établissement. C’est au joueur de décider de l’heure d’ouverture du restaurant, et de sa fermeture avec un maximum fixé à 23h00. Les clients s’enchainent selon les heures d’affluence, et il faut donc bien veiller à contenter un maximum de personnes pour récupérer une belle somme d’argent en fin de journée. Cet argent servira ensuite à améliorer les armes pour gagner en efficacité dans les donjons, à acheter de nouveaux meubles, et bien évidemment à agrandir votre salle pour accueillir de plus en plus de monde et ainsi gagner en réputation pour pouvoir préparer des plats plus élaborés. Une sorte de cercle vertueux qui rend le tout assez addictif même si on aurait souhaité que la progression se fasse un peu plus rapidement.
A noter que les préparations se font en un clic, et ne nécessite pas autant d’application qu’un Overcooked, même si le coup de feu nous rappelle certains moments offerts par Ghost Town Games. Dernier point intéressant pour donner un peu de vie au village de Paell, on suit le rythme d’un calendrier divisé en quatre saisons de 30 jours, avec des anniversaires à célébrer à des dates précises, ou des fêtes locales capables d’attirer plus de monde, et d’autant plus si l’on a pris le temps de décorer notre restaurant aux couleurs de l’événement en question. Un rythme et des relations qui rappellent un peu l’ambiance cosy et communautaire des franchises Harvest Moon ou Story of Seasons.
Côté univers, la direction artistique est vraiment très agréable, et on se fond assez rapidement dans ce monde en 3D isométrique malgré la petitesse de notre héroïne à l’écran. Le chara-design est attachant, et les décors sont plutôt réussis même si on regrette là aussi un petit côté générique des donjons à force d’allers/retours. Pas de véritables bugs rencontrés durant notre partie, si ce n’est quelques baisses de framerates par moment, alors que le titre semble largement en capacité de faire tourner le tout en 60 images par seconde de façon stable. Pas grand chose à dire sur l’ambiance sonore en revanche, ni mémorable, ni désagréable.
+
- Du Moonlighter version restaurant
- Petit côté addictif
- Beaucoup de recettes à découvrir
- Univers mignon, direction artistique sympa
-
- Progression un peu trop lente
- Donjons génériques à la longue
- Framerate pas toujours très fluide