Test : Daemon X Machina: Titanic Scion sur Xbox Series X|S
Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour les méchas

Daemon X Machina : Titanic Scion démarre doucement, avec la création de notre personnage (dont l’outil n’est pas le plus fourni que nous ayons vu). Ensuite, notre héros se réveille aux côtés d’un scientifique qui nous explique des choses difficilement compréhensibles. Puis, notre ami d’enfance prend le relais, nous sort du tube dans lequel on se trouve et, ni l’une ni l’autre, nous décidons de quitter la station spatiale sur laquelle nous sommes. Ces premiers pas servent de tutoriel et nous donnent l’occasion de prendre en main la maniabilité du mécha dans lequel nous nous sommes réfugiés avant de laisser place à l’aventure, avec un grand « A ». Une aventure qui nous place dans un contexte de guerre entre deux civilisation qui sont rongées par les remords et les regrets.
L’histoire, complexe au départ à cause des termes spécifiques à l’univers dans lequel nous évoluons, prend finalement corps après quelques heures de jeu avant de nous mener à un grand final qui joue tantôt la carte de la facilité, tantôt celle de l’évolution timide. Comprenez pas là qu’en dépit d’un scénario plaisant à suivre, les surprises n’en sont pas vraiment, les thématiques abordées ne sont pas exploitées au maximum et les moments qui auraient dû être épiques manquent de ce petit quelque chose qui aurait pu les rendre inoubliables. Dommage ! Ce constat s’applique également aux personnages que l’on rencontre. Que ce soit à ceux qui nous accompagnent ou encore au groupe d’adversaires qui se présente rapidement à nous, on aurait aimé que les développeurs aillent un peu plus loin et qu’ils nous proposent un background fouillé et des situations un peu plus variées.
Au-delà de son histoire, Daemon X Machina : Titanic Scion c’est avant tout et surtout un jeu de mécha. Et de côté-là, par contre, il y a un potentiel énorme. En effet, dès le début du jeu et dès votre entrée dans les menus, il est possible de cerner toutes les possibilités de personnalisation qui nous sont offertes par le jeu. Cela débute avec notre équipement qui se scinde en plusieurs parties : notre armure, divisée en pièces (torse, casque, pieds, bras…), et nos armes. En ce qui concerne ces dernières, il est possible d’en porter quatre différentes parmi toutes celles qui nous sont proposées : sniper, fusil à pompe, fusil d’assaut, mitraillette, arc, épée, masse,… Évidemment, une limite de poids nous impose des choix, il est donc difficile d’embarquer uniquement des équipements lourds. Choisir, c’est renoncer, et dans son fonctionnement, Daemon X Machina : Titanic Scion nous impose de réfléchir aux choix que l’on va faire. Ainsi, toutes les pièces d’armures disposent de nombreuses caractéristiques qui ont une influence sur votre défense, votre attaque, mais également sur votre mobilité. Vous pouvez donc customiser votre mécha en faisant certains choix afin de le rendre solide comme un roc ou vif comme un éclair. Cela se répercute bien entendu sur le gameplay et sur l’approche que vous allez avoir de vos adversaires. Ajoutez à cela une arme sur l’épaule, la possibilité de porter des grenades et vous aurez compris que votre personnage dispose d’un arsenal de destruction massive des plus impressionnants. Malin et efficace, ce système se laisse, en plus, appréhender assez facilement.
Bien entendu, les adeptes de personnalisation seront également ravis d’apprendre qu’il est possible de modifier les couleurs de notre armure et d’enregistrer les différentes versions de cette dernière afin d’en changer rapidement. Là aussi les possibilités se montrent incroyablement nombreuses, d’autant plus que des décalcomanies se débloquent au fil de nos missions et de notre avancée. Au rayon des modifications, on retiendra également le système de fusion qui a lieu dans le laboratoire (sur lequel nous revenons d’ici quelques instants). Pour faire simple et afin d’éviter tout spoil, sachez que votre personnage pourra, en quelque sorte, absorber l’ADN de certains ennemis et la synthétiser pour débloquer de nouvelles compétences à employer (actives ou passives). Ce fonctionnement est purement facultatif, et il a un impact sur l’apparence physique de notre héros. Que les plus craintifs se rassurent, il est évidemment possible de faire marche arrière. Bref, vous l’avez compris : au rayon des possibilités, Daemon X Machina : Titanic Scion ne fait franchement pas les choses à moitié, que du contraire.
Au niveau de la structure du jeu, Daemon X Machina : Titanic Scion prend le pli de nous proposer un monde ouvert. On se retrouve donc avec trois grandes cartes qui disposent de points de déplacement à débloquer, d’ennemis en tous genres ainsi que d’éléments à récolter. L’exploration est permise et se montre souvent gratifiante pour ceux et celles qui se lanceront dans les différents donjons (grottes / usines / bases) qui sont disséminées sur la carte. On peut également noter que la météo varie et que cette dernière a un impact sur les combats, notamment en termes de visibilité. Et si le voyage vous semble trop grand, trop impressionnant, il suffit de se rendre à la base (qui sert de hub) afin de recevoir les différentes missions proposées qui sont classées en deux catégories : le scénario et les annexes. L’histoire se divise en 27 chapitres et il faut compter entre 10 et 15 heures de jeu pour l’achever (cette durée de vie variant en fonction de la difficulté choisie au départ). Le contenu annexe quant à lui est nettement plus important et il faut bien compter le double pour explorer chaque recoin de la carte et visiter tous les donjons mis à notre disposition. Ce contenu, colossal, a pour vocation d’offrir aux joueurs de glaner des pièces d’équipements plus ou moins rares qui peuvent être employées pour la modification et la personnalisation de notre mécha. Si l’ensemble s’avère être assez efficace et relativement bien construit, on ne peut s’empêcher de penser que le monde ouvert aurait gagné à proposer des évènements plus originaux, différents. On a l’impression de faire encore et encore les mêmes choses et même si les récompenses sont au rendez-vous cela nous donne une furieuse impression de répétitivité. Même constat pour les missions annexes qui ne sont pas inintéressantes, mais qui manque tout de même de profondeur.
Du côté du contenu, Daemon X Machina : Titanic Scion va encore un peu plus loin en nous proposant, au-delà des quêtes secondaires, de son scénario et de son exploration, des activités. Parmi celles-ci, on en retient deux : le colisée et le jeu de carte. Pour le premier des deux, il s’agit d’enchainer les combats dans une arène face à des adversaires afin d’arriver sur la première marche du podium. Classique mais efficace. Le second, par contre, se veut nettement plus créatif puisqu’il s’agit d’un jeu de cartes basé sur les armes. Vous devez construire un deck (avec le cartes que vous obtenez au cours de votre exploration et durant les missions) et ensuite, en quatre tours, vous allez devoir tenter de prendre le dessus sur vos adversaires. Pour y parvenir, il faut que l’addition des dégâts de chaque carte posée soit supérieur à celle de vos adversaires. Bien entendu, des passifs et des éléments doivent être pris en compte – sur notre côté, comme sur celui de notre adversaire – ce qui offre une dimension stratégique plutôt bienvenue. Original, bien pensé, le jeu de cartes s’avère être une excellente surprise !
Parmi les aspects que nous souhaitons également aborder se trouve le système de craft. Sur certains ennemis vaincus, il est possible de récupérer des plans d’armes et d’armures, mais également des composants. Quand plusieurs possibilités de récompense s’offrent à vous, vous devez faire un choix, ce qui peut s’avérer contraignant. C’est d’autant plus vrai que pour obtenir certaines pièces issues d’un boss, il faut farmer ce dernier afin de pouvoir récupérer le butin dont on a besoin. Même constat pour les récoltes qui donnent lieu à un mini-jeu de quelques secondes où vous devez placer un cercle au bon endroit avant d’appuyer dans le bon tempo. C’est amusant quelques instants, mais cela s’avère vite très / trop répétitif. Le tout peut être utilisé dans la base où se trouve le laboratoire, notamment, et où il est possible d’acheter de l’équipement, de modifier ce dernier, mais aussi d’acheter des glaces qui offrent des boosts temporaires. On retient également que cette base peut évoluer pour peu que l’on échange une monnaie (de la ferraille) qui se récupère au fil de nos combats ou sur des cristaux qui sont disséminés sur la carte. Les possibilités du jeu sont immenses, mais les moyens de tout débloquer se montrent tantôt maladroits, tantôt redondants.
Du côté des combats, Daemon X Machina : Titanic Scion souffle le chaud et le froid. Si le titre dégage quelque chose qui le rend addictif (maniabilité au sol et en vol, combat à distance et rapproché…), il se retrouve avec des problèmes que l’on retrouve assez couramment dans ce type de jeu. Le plus important vient du manque de visibilité et de la caméra qui, même (voire surtout) en focus, a tendance à tourner dans tous les sens. On dénote également quelques moments où cette dernière lâche notre adversaire, nous plongeant dans la confusion où nous faisant manquer notre cible. Ce constat est encore plus vrai pour les combats face à des créatures immenses qui, une fois au corps-à-corps, posent de vrais problèmes. Ennuyant et forcément frustrant. Cela étant, si le jeu n’est pas des plus intuitifs au niveau de la maniabilité, une fois pris en main, il peut se montrer gratifiant. Notre mécha répond vite et bien à nos commandes (parfois même de trop) et on peut enchainer les attaques à distance et au corps-à-corps à grande vitesse, tout en profitant de notre esquive pour nous éloigner. Le bestiaire est varié et les nombreux combats de boss nous imposent des phases d’observation et d’attente qui peuvent nous éviter de faire une erreur qui peut avoir des conséquences rapides. On profite d’ailleurs de l’occasion pour souligner que la difficulté nous a semblée déséquilibrée. Certains combats étaient assez simples tandis que dans d’autres notre adversaire adversaire nous a infligé des dégâts colossaux. Ne parlons pas non plus de ces tourelles, dans les bases, qui vous infligent des dégâts et qui vous repoussent. Elles sont aussi inutiles qu’enrageantes…
Sur le plan technique, ne tournons pas autour du pot, Daemon X Machina : Titanic Scion est loin d’être à la hauteur des standards actuels. Certes, les méchas sont jolis et les armures nombreuses, les personnages principaux bénéficient d’un soin particulier et certains environnements sont agréables à parcourir, mais dans sa globalité, le titre affiche des textures affreuses, datées qui piquent aux yeux. La direction artistique – bien qu’intéressante parfois – manque réellement d’originalité et les panoramas qui s’offrent à nous font davantage grincer des dents que déboiter notre mâchoire. Du côté de la fluidité, par contre, le titre s’est avéré pratiquement irréprochable. Même constat en ce qui concerne les bugs. Seul un crash – au tout début du jeu – est venu ternir notre session de test qui s’est déroulée sur Xbox Series X/S. Pour le reste, nous n’avons rien à dire. Enfin, sur le plan sonore, le doublage (en japonais) est de bonne facture, tout comme certaines musiques. Par contre, le choix du metal ne nous dérange pas, mais le moment où les morceaux retentit ne nous semble pas toujours pertinent. Une question de gout peut-être…
+
- Méchas entièrement personnalisables ;
- Contenu colossal ;
- Jeu de cartes ;
- Pièces d'équipement variées et nombreuses ;
- Système de fusion ;
- Durée de vie correcte.
-
- Parfois répétitif ;
- Monde ouvert limité ;
- Technique dépassée ;
- Visibilité confuse ;
- Personnage et histoire manquant de profondeur.