Jeux

Dead or Alive Xtreme 2

Inclassables | Edité par Microsoft Studios | Développé par Team Ninja

4/10
6.0/5
360 : 08 décembre 2006
30.12.2006 à 21h40 par |Source : http://www.xbox-mag.net

Test : Dead or Alive Xtreme 2 sur Xbox 360

Neuf candidates coupées du monde, enfermées sur une île de quelques kilomètres carrés, filmées 24h/24. Si l'on introduit ce nouveau Dead or Alive comme une émission de télé-réalité estivale, c'est tout simplement parce que le public visé par la Team Ninja n'est peut-être pas si différent de celui que touchent les productions pailletées d'Endemol. Entre voyeurisme soft et détente cérébrale, ce DoAX 2 suit le chemin de sa grande soeur avec plus ou moins de nouveautés. L'effet de surprise passé, il reste désormais à voir si nos belles rebelles ne sont pas devenues avec cet épisode des moches... re-moches.

Gros lolos, beaux popos

L’île de Zack fraîchement ressuscitée, les jolies donzelles du tournoi Dead or Alive, encore essoufflées par la destruction de la DoAtec, décident d’enterrer une fois de plus la hache de guerre pour partir en vacances sur le sable du petit endroit de paradis qu’elles ont déjà battu un an plus tôt dans leur épisode Xbox. Comme le cadre mirifique le suppose, DoAX 2 se veut être une simulation de vacances de rêve, avec tout son lot de bimbos, de sable chaud, de mer turquoise, de shopping sauvage et de passe-temps débiles. Une fois la galette enfourchée dans la 360 en effet, il est demandé au joueur de choisir sa combattante favorite pour s’en aller en vacances en sa compagnie. Un séjour qui, comme dans la réalité, n’est pas interminable puisqu’il faudra repartir vers la civilisation seulement treize petits jours après notre arrivée. Dur ! En attendant, rien de tel que de profiter du paysage et des épreuves sportives mises à la disposition de toutes les sirènes du tournoi. Pour participer à l’intégralité de ses dernières, et occasionnellement débloquer les succès du jeu, il faut tout d’abord se faire une amie pour former un duo de charme et de choc, étape obligatoire pour participer au beach volley. Histoire d’éviter d’arriver honteusement au quatorzième jour sans avoir trouvé de camarade assez sympathique pour accepter de taper de la balle en équipe, comme cela pouvait être le cas pour les mauvais élèves dans le premier DoAX, les développeurs ont eu la merveilleuse idée de proposer au joueur dès ses premiers pas sur le sable chaud une équipière choisie aléatoirement par la machine. Il suffit d’accepter sa requête pour former un binôme, un refus étant alors synonyme de formation manuelle d’une idylle, et ce à ses propres frais (de cadeaux). Les diverses boutiques qui jalonnent l’île de Zack permettent pour la plupart de se faire des copines et d’entretenir l’amitié en offrant des victuailles ou pour se faire encore plus belle. Tenues de "sport", accessoires (lunettes, chapeaux, bracelets, chaussures, ballons), cosmétiques (vernis à ongles colorés, crèmes solaires), engins de course aux capacités différentes ou souvenirs kitsch sans réel intérêt, ces divers objets sauront par contre vous coûter bonbon. Le magasin de sport, en plus d’avoir l’appareil photo ultime dans ses rayons, propose également d’acheter des passes pour participer aux différentes épreuves de l’île, tickets qui resteront indéfiniment dans l’inventaire après achat.

Car finalement, même en vacances, tout est une histoire de fric. Gagner un jeu signifie remporter le pactole, s’acheter des maillots de bain, la ruine. La piscine quant à elle offre l’opportunité de se reposer et d’admirer sa combattante sans limite de temps ou de participer à des petits jeux de réflexe ou de chance. Les plages, enfin, permettent de disputer des parties de volley-ball avec les charmantes créatures qui s’y trouvent en binôme. Lorsqu’elles sont désertées, elles servent alors de cadre parfait pour une petite séance relaxation, accompagnée ou non, sous l’objectif de l’appareil photo du matteur indiscipliné. Toutes ces actions s’exécutent à l’aide de l’interface du jeu en 3D, avec pour toile de fond la magnifique Zack Island, qui permet de se rendre où l’on veut (piscine, plages, boutiques) sur la simple pression d’un touche. Chaque épreuve ou action majeure (comme laisser une nana se dandiner devant la caméra) fait passer un moment de la journée sur l’île de Zack. Ces moments se comptent au nombre de trois, avec le petit matin, l’après-midi et la soirée. Pour résumer, on ne peut donc faire que trois jeux par jour, correspondant aux trois moments d’une journée, les emplettes n’étant pas comptées comme actions majeures. La nuit est quant à elle réservée aux escapades nocturnes au casino qui regorge de jeux de cartes et machines à sous ou à la flemmardise à l’hôtel. Lieu sacré des DoAX, cet endroit, à choisir parmi trois aux styles différents, donne la possibilité d’envoyer ses cadeaux, de déballer les siens qui arrivent quotidiennement, de contempler son album photo, de changer de vêtements pour le lendemain (action réalisable à tout moment de l’aventure sur une simple pression de la touche "X") et enfin d’aller se coucher. Repos amplement mérité, tout le monde sait qu’il n’y a rien de plus fatigant que de ne rien faire. Détail important à préciser cependant, l’hôtel, lui, n’est pas un lieu de sport.

Silicone Volley

Qui a dit qu’un séjour ensoleillé sur Zack Island était reposant ? Lorsqu’elles ne font pas les boutiques et qu’elles ne se dorent pas les pilules, elles savent se bouger les fesses nos sauvageonnes. Et quelles fesses ! On commence les festivités par le beach volley, déjà rencontré dans le premier épisode sur Xbox. Pour ceux qui découvrent, on se retrouve devant un mécanisme typiquement arcade. Le stick gauche sert à se diriger, alors que le droit permet de placer à volonté sa camarade sur le terrain, action que l’intelligence artificielle sait faire toute seule avec plus ou moins de brio. Deux boutons sont utilisés, un pour passer la balle à sa coéquipière ou lober, un autre pour mettre la balle directement dans le camp adverse, sans passe donc, qui sert également à smasher et à contrer. Le tout en sept points. La piscine ensuite permet de s’adonner à des plaisirs débiles un rien stressants. Le jeu du tapis tout d’abord, lui aussi fraîchement ressuscité, est un mini-jeu qui demande beaucoup de réflexes puisqu’il s’agit de sauter de tapis en tapis en faisant attention aux couleurs de ces derniers, car assignées aux touches du pad, tout en modérant sa pression du doigt sur les boutons analogiques selon l’espace qui sépare un tapis de l’autre. Le jeu du tire à la corde et celui de la bataille de popotins sont semblables en tout point. Il faut envoyer son adversaire à la flotte pour remporter, et ce à trois reprises. Malheureusement trop hasardeux, le système de feintes et d’actions directes transforme ces épreuves en une sorte de "pierre, caillou, ciseaux" estival. Cachées dans les recoins de l’île, les épreuves du toboggan et de la course de drapeau sont de loin les plus réussies des nouveaux mini-défis de ce DoAX 2. Entre chute effrénée dans un half-pipe qui défie toutes les conventions physiques, où il faut savoir doser avec doigté sa vitesse et sa direction, et une course dans le sable où il faut marteler comme un damné une touche pour avancer et une autre pour sauter et chopper le graal, on flirte parfois avec les missions acidulées pleines de tension des meilleurs party-game. Les courses en jet ski enfin, si elles ne rivalisent bien sûr pas avec celles rencontrées dans un Wave Race, ont au moins le mérite d’apporter un petit plus pétillant à l’aventure. Après avoir choisi un jet ski, acheté au préalable dans la boutique de sport, on se retrouve propulsé en compagnie d’autres poupées dans une partie de la plage de l’île. Le but est bien évidemment d’arriver en tête du podium (même si la seconde place sur quatre participantes suffit à remporter pas mal de pépettes), et ce en faisant si possible tout plein de figures acrobatiques. Histoire de se faciliter la tache, passer entre les plots colorés permet de charger sa barre de turbo qui peut-être déclenchée lorsque cette dernière est chargée à bloc.

A noter que comme pour la majorité des épreuves, le tracé des courses change en fonction des moments de la journée et du temps restant avant de quitter l’île. En théorie, ce procédé permet au joueur de ne pas avoir l’impression de faire pendant quatorze jours la même chose aux mêmes endroits. En pratique, ces changements sont bien trop minimes pour remplir convenablement leur part du contrat. Point important à souligner en guise de synthèse au gameplay général des épreuves du titre de Tecmo, quasiment l’intégralité de ces défis se fait à l’aide de deux ridicules petits boutons couplés au joystick. Maniabilité radicalement simplifiée qui empêche sûrement d’offrir des sensations véritablement profondes, mais qui a au moins le mérite d’être claire, accessible et efficace. Il est évident que DoAX 2 a été conçu pour apporter un plaisir immédiat au joueur, plaisir répété avec quelques nuances tout au long du séjour. Plaisir décuplé également par l’absence de contraintes dans le déroulement de l’aventure au pays des créatures de rêve. Ici, c’est au joueur de composer sa carte des festivités. C’est à lui qu’incombent les lourds choix de la journée : commencer par une bataille de fesses dans la piscine, continuer avec le jeu du drapeau et terminer sur du jet ski ? A moins de ne se consacrer qu’au beach volley, ou à la bronzette tranquille ? Ou pourquoi pas les deux en même temps avec en plus une sortie shopping pour changer de fringues et gâter ses copines ? Et ce ne sont pas les petits secrets à découvrir (et surtout à se faire offrir) et l’ambiance sonore de qualité qui vont gâcher ce plaisir si particulier qu’est celui de ne rien vraiment faire d’important, de se laisser aller à des petites douceurs entre deux parties de Gears of War. DoAX 2 est donc sans conteste le jeu pop-corn par excellence… réservé aux joueurs solitaires avant tout.

Coup de soleil, chute de rien

Car DoAX2 n’est rien de plus que cela, une sorte de simulation de vacances de poupées Barbie propres à bien des fantasmes masculins. Les garçons se délecteront des formes avantageuses et des tenues osées des demoiselles alors que le public féminin, s’il n’est pas dépité, accrochera sûrement plus au côté Tamagochi géant du soft de la Team Ninja. Oui, le soft est beau, surtout sur TVHD, mais d’une beauté similaire à celle d’un Dead or Alive 4, ce qui fera encore jaser bien des langues. DoAX2, jeu de pervers ? Eh bien pas vraiment. Si l’on peut effectivement admirer sa joueuse favorite sous tous les angles possibles et imaginables, ces moments aux frontières de l’érotisme ne durent que quelques minuscules secondes, chrono en main, à défaut de tenir autre chose. Un peu dommage diront certains, pour frustrés précoces répondront d’autres. La maniabilité bancale de l’appareil photo est en tout cas un exemple flagrant de ce paradoxe quelque peu maladroit. Le stick droit sert bizarrement à se déplacer alors que le gauche permet de s’orienter. Étrange et pas vraiment pratique, ce schéma calamiteux n’est pas arrangé par l’obligation de gérer son focus pour ne pas prendre une purée de petits poids, et des diverses manipulations à exercer pour capturer le cliché de nos rêves. Frustrant, vraiment, surtout quand notre délicieux modèle se trouve dans une position immanquable, sur la plage, alors qu’au loin le soleil se couche dans une mer qui caresse le sable, pour un tableau qui se serait voulu sublime et éternel. Dans le même ordre d’idée, le système de cadeaux aurait mérité un dépoussiérage plus important. Si l’on peut toujours offrir ses cadeaux reçus ou emballer ceux que l’on désire, les manipulations à faire pour effectuer toutes ces actions se révèlent vite monotones et peu pratiques. Imaginez donc, vous recevez un cadeau de Zack le soir à votre hôtel avant d’aller vous coucher. Vous l’ouvrez. Oh joie, d’horribles lunettes rouges. Vous vous dites que cela irait certainement mieux sur la trogne de votre chère camarade qui ne demande qu’à recevoir un cadeau de votre part pour renforcer son amitié envers vous. Seulement voilà, un cadeau ne pouvant pas s’offrir "nature", il faut de ce fait l’emballer, et donc attendre le lendemain pour choisir son papier dans le magasin adéquat, qui s’exercera à prix d’or. Pour l’offrir à sa partenaire, il faut obligatoirement attendre d’être de retour dans sa chambre, et se trouver dans le menu d’envoi du cadeau, pas dans celui de réception. L’interface aurait donc mérité d’être quelque peu revue pour que l’on perde un petit peu moins de temps dans les différentes rubriques, surtout que les temps de chargement, relativement courts, sont très fréquents. On le sait, on est en vacances sur une île paradisiaque peuplée de déesses, mais ce n’est pas une raison pour perdre son temps, et son argent, dans une succession de menus frileux à l’idée de s’afficher.

C’est à peu près le même genre de reproche que l’on peut faire avec le casino, qui n’a quasiment pas évolué depuis les premières aventures de Zack et ses drôles de dames. Du poker, des bandits-manchots, des roulettes espagnoles, du blackjack, bref, que du déjà vu qui a mal vieilli sans doute à cause de la musique inchangée depuis l’ancien épisode et l’interface graphique désespérément désuète avec les pulpeuses créatures de Dead or Alive représentées par de simples pions. Au rayon des regrets, on remarquera l’absence d’un mode multijoueur digne de ce nom sur la même console. Dommage, tant les mini-jeux comme les épreuves plus élaborées auraient mérité unmeilleur traitement pour rendre le jeu plus attractif et intéressant. Sur les terrains de sport, l’équilibre des forces des diverses sportives est également quelque peu douteux, changeant l’approche du jeu selon l’avatar sélectionné d’une manière trop accentuée pour être raisonnable. Si Lisa se révèle bonne à tous les niveaux, facilitant de ce fait les victoires à répétition, Christie est une vraie plaie à jouer avec sa vitesse de déplacement désespérément trop lente. Si cela se révèle handicapant pour les matchs de volley-ball, le constat est le même pour les épreuves de courses et de réflexes… soit l’intégralité des jeux proposés sur l’île. En d’autres termes, avec un personnage rapide ou aux aptitudes équilibrées, les vacances s’annonceront beaucoup plus sympathiques, et fructueuses, qu’avec un gros lent puissant. Car ici, contrairement aux tournois Dead or Alive, la force ne sert finalement pas à grand-chose. Enfin, la course aux succès Xbox360 risque de gâcher les vacances de pas mal de joueurs, tant ils sont fastidieux à atteindre. Certains diront qu’il faudrait plus d’une vie, même avec la mise à jour Xbox Live bien plus généreuse avec l’argent à gagner, pour tout débloquer.

DoAX 2 mérite-t-il qu'on le casse impunément sous prétexte qu'il n'est qu'un OVNI vidéoludique pas vraiment intéressant face aux grosses sorties du moment ? La réponse ne peut être trop tranchée, tant ce soft répond finalement à toutes ses promesses, même si ces dernières sont loin de correspondre aux attentes de tous. Cette simulation de vacances gonflée à bloc, peuplée de superbes nanas qui le sont tout autant, est un soft pop-corn qui aide à s'amuser tranquillement, sans contrainte, sans prise de tête. Bref, les vacances quoi. On ne peut que déplorer l'aspect party-game trop limité dû à l'absence impardonnable d'un bon mode multijoueur, et des nouveautés parfois trop anecdotiques. Reste que le plus gros reproche que l'on peut faire à ce DoAX, c'est de n'être de nouveau qu'un DoAX. Un trip tout de même un peu trop cher pour que même les fans acharnés n'aient pas un minimum de regrets.

+

  • Durée de vie presque illimitée si on aime le genre
  • Des épreuves marrantes
  • De jolies sportives
  • L'ambiance festive
  • Un cadre paradisiaque

-

    • Pas du goût de tous
    • Pas vraiment un jeu érotique...
    • Pas de multijoueur sur la même console digne de ce nom
    • Le mode Xbox Live rame
    • Des succès trop fastidieux à débloquer
    • Pas vraiment un jeu de sport...