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Isaac est de retour. L’USG Ishimura, vaisseau mineur immense, ne répond plus et un signal d’alarme est émis. En tant qu’ingénieur, vous et votre équipe devez absolument vous rendre sur le vaisseau pour découvrir ce qu’il s’y passe. Dès votre arrivée, les choses se compliquent. L’atterrissage ne se passe pas bien, et aucun membre du personnel ne semble présent. Il ne vous faudra pas bien longtemps pour découvrir que des créatures ont pris la place des passagers et que ce qui devait être une simple réparation de routine va bientôt se transformer en un parcours horrifique des plus intenses et des plus horribles.

Car de peur et d’épouvante, votre parcours au cœur de l’USG Ishimura en sera rempli. C’est d’ailleurs le cœur du jeu. Dès vos premiers pas, vous découvrirez les environnements oppressants du vaisseau qui, bien que souvent très fermés, recèlent de très nombreux dangers. En effet, dans Dead Space, la menace est omniprésente et peut surgir à n’importe quel moment. D’ailleurs, pour préserver l’effet de surprise, les développeurs ont eu l’excellente idée de créer des apparitions aléatoires. Si vous mourez, par exemple, vous constaterez que les ennemis ne réapparaitront plus au même endroit. Un régal ! Bref, équipé de vos premières armes et de votre lampe torche, on prend plaisir (ou déplaisir… c’est selon votre seuil de tolérance à l’angoisse et au stress) à parcourir le jeu, la peur au ventre. Une peur qui est donc un élément central du gameplay et qui vous accompagnera tout au long du jeu. Alors oui, on peut clairement dire qu’à la fin, on est tout de même plus sûr de soi (notamment grâce à son arsenal), mais il est fréquent que l’on sursaute ou que l’on se retourne, de peur de voir surgir derrière nous l’une ou l’autre créature qui séjourne et vive dans le vaisseau.

Le vaisseau, justement, parlons-en. Pierre angulaire du titre, il ressemble à un labyrinthe dans lequel vous allez devoir passer d’une zone à l’autre. Tout n’est pas immédiatement accessible et il vous faudra, de temps en temps, revenir sur vos pas aux grés des missions et de l’histoire. C’est d’ailleurs l’un des premiers reproches que l’on peut faire à Dead Space. Les allers-retours sont bel et bien présents, et cela peut être gênant, surtout si vous vous donnez la peine de fouiller l’intégralité des lieux et d’accomplir toutes les missions secondaires. Cela étant le scénario principal, qui se termine en une bonne dizaine d’heures de jeu (voire plus selon la difficulté) est parfaitement cohérent et intéressant (à noter qu’une fin supplémentaire est disponible pour ceux qui relanceront une partie en New Game +). On a vraiment envie de découvrir ce qu’il s’est passé dans le vaisseau et comment ces créatures sont arrivées. Le lore est d’ailleurs franchement bien fouillé, pour peu que vous preniez le temps d’écouter et de lire tous les documents qui sont disséminés dans les différentes pièces. L’intérêt de la fouille est donc double : cela vous permet de récupérer pas mal d’objets qui vous seront utiles voire indispensables, et d’étoffer un scénario qui mérite franchement votre attention.

En termes de gameplay, le remake de Dead Space s’avère classique et respectueux de l’original, dans le bon comme dans le mauvais sens. On suit notre personnage, caméra juste derrière l’épaule. On est relativement proche de notre héros, ce qui contribue d’ailleurs au sentiment de peur qui nous suit en permanence dans le jeu, tout comme la lenteur de ses mouvements. Car il faut reconnaitre que Isaac n’est pas des plus dynamiques. Il est impossible, par exemple, de faire un 180 degrés à toute vitesse ou en appuyant sur deux touches. Pour le reste, l’ensemble fonctionne toujours très bien, et avec une précision de forcené. Les armes vont d’ailleurs dans ce sens puisqu’on rappelle pour les néophytes que le jeu vous demande (dans la plupart des cas) de jouer le chirurgien de fortune en démembrant les créatures pour pouvoir les tuer. Un concept aussi original que gore qui, en 2023, fait toujours mouche.

Pour vous aider à affronter les nombreux dangers qui parsèment votre parcours, vous disposez d’un arsenal aussi original que varié. La première arme, le cutter, tout comme la trancheuse, vous permettent de découper avec précisions les membres de vos ennemis. La scie fait plus ou moins le même boulot, tandis que la mitraillette sert aux situations d’urgence. Le lance-flamme quant à lui vous débarrasse facilement des plus petites et nombreuses créatures qui vous assaillent. Une fois que vous disposez des neuf armes, l’arsenal est donc complet. Seul petit bémol, vous ne pouvez équiper que quatre d’entre elles sur vos raccourcis. Dernier point intéressant : l’inventaire. Dans Dead Space, Isaac dispose de places limitées. Il sera possible de l’étendre au fil de la partie, mais cela n’empêche qu’il faut absolument gérer les munitions, objets de soin et autre que l’on décide d’embarquer avec nous. Un concept vieillissant que certains n’apprécieront pas, mais qui force le joueur à la réflexion. Assurément un point discutable qui ne nous a pas gêné lors de notre partie.

Pour vous aider un peu plus à gérer le flot de créatures qui se jettent sur vous, il est possible d’améliorer sa tenue et son arsenal. Pour ce faire, il faut trouver ou acheter des points qui sont disponibles en magasin ou cachés dans les différentes pièces du jeu. Une fois en votre possession, il faut se rendre à un établi où chaque pièce d’équipement dispose d’un « arbre de points ». Ainsi, en dépensant les points cumulés, vous pouvez améliorer les dégâts d’une arme, les PV dont vous disposez, la vitesse de recharge ou certains pouvoirs que vous possédez. Ces derniers sont au nombre de deux et se débloquent très tôt dans l’aventure. Le premier permet de ralentir les objets ou les créatures, facilitant la visée ou la fuite. Le second quant à lui prend la forme de télékinésie qui, comme son nom l’indique, permet de déplacer des objets. Evidemment, impossible d’abuser de ces pouvoirs puisque Isaac dispose d’une jauge de pouvoir qui se vide à chaque utilisation. Pour la remplir, il faut trouver des bornes ou bien utiliser certains objets.

Enfin, et c’est sans doute l’un des aspects les plus importants pour un remake, abordons maintenant la technique du titre. Motive a profité de l’occasion et de la puissance des consoles de dernière génération pour nous proposer un titre visuellement époustouflant. Les lieux sont saisissants de réalisme, et l’ambiance en profite d’ailleurs considérablement, tandis que les jeux de lumière atteignent un degré de crédibilité absolument fantastique. Bien que restreints, il arrive souvent que l’on s’arrête pour observer des panoramas superbement modélisés. Une belle réussite, indéniablement. Le seul bémol et le seul point où le titre aurait pu faire mieux concerne la modélisation des visages des personnages. Bien que réussis, on aurait aimé que ce soit plus fin, tout simplement à la hauteur de certains modèles de jeux actuels. Pour finir, il est bon de noter que durant notre partie, aucun bug n’est venu entacher l’expérience. Et ça, on apprécie franchement !

Sur le plan sonore, Dead Space a également profité d’un soin très particulier. On ne peut d’ailleurs que vous recommander de jouer avec un matériel audio perfectionné (ou tout du moins immersif) afin de profiter de l’ensemble. Pour peu que vous disposiez de cela, vous êtes, dès les premières minutes, embarqués dans une enveloppe sonore détaillée et précise particulièrement impressionnante. Les craquements métalliques des parois, la ventilation qui souffle, les machines qui fonctionnent, tout autour de vous est sujet à créer de la crainte, voire de la peur. Il est fréquent que l’on regarde rapidement derrière soi, saisi par les murmures des voix qui hantent certaines pièces. Bref, le travail réalisé par les développeurs est à la hauteur de celui réalisé sur la partie visuelle du titre : époustouflant.