Test : Under Defeat sur Xbox Series X|S
On est vraiment sur un bien atypique !
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Under Defeat fait partie de ces noms qui ont contribué au dynamisme de la scène shoot’em up japonaise des années 2000. Durant un peu plus de dix ans les bons jeux ont foisonné, comme peut en témoigner la ludothèque japonaise de la Xbox 360 qui est longtemps restée une référence en la matière. Mais alors que c’est le genre du « Danmaku » qui est le plus représenté au point de frustrer une partie du public pas franchement amatrice de boulettes roses déversées par milliers, un shoot’em up sort clairement du lot. C’est Under Defeat. Eloigné de la philosophie des productions Cave mais pas non plus tout à fait rangé comme les shmups des années 80 et début 90, Under Defeat ne passe pas inaperçu dans les salles d’arcade à la fin de l’année 2005. Sa sortie sur Dreamcast une poignée de mois plus tard l’ouvre à un plus large public et le confirme : avec son défilement à mi-chemin entre le vertical et l’isométrique, ses décors en 3D qui modifient la perception de la profondeur et aussi sa réalisation de haut vol pour l’époque, Under Defeat se démarque du lot. Lorsque l’on se risque à une comparaison, c’est vers Zero Gunner 2 que l’on se tourne le plus souvent (celui-ci est disponible sur Xbox One d’ailleurs), ce qui est plutôt flatteur.
Le jeu de G.rev est porté sur Xbox Series X|S par City Connection, des habitués de l’exercice. Voilà qui est rassurant. On retrouve la version Arcade et deux modes originaux que nous détaillons un peu plus bas, pour cinq niveaux de shooting explosif dans un contexte scénaristique pour le moins surprenant. Under Defeat se déroule durant une sorte de Seconde Guerre Mondiale alternative qui voit s’opposer l’Empire (en gros les Allemands) et l’Union (les Alliés). Et devinez pour qui on bosse en tant que pilote d’hélicoptère ? C’est plutôt étrange il faut dire de dézinguer l’armada du camp des gentils mais heureusement pour lui quelque part, Under Defeat reste dans la veine de nombre de shoot’em up qui ne s’encombre pas d’une vraie narration. Un message radio en Allemand au début de la mission, trois lignes de texte à la fin du jeu, quelques (jolis) artworks qui apparaissent à l’issue de chaque mission et basta. Notre conscience est sauve.
Le contexte historique de la Seconde Guerre Mondiale apporte toutefois du positif pour ce qui est de la direction artistique, avec des ennemis à l’armement militaire classique de l’époque et parfois intelligemment dystopique. La diversité est au rendez-vous pour un jeu qui, comme tout shoot’em up ou presque, demeure très court. L’ensemble est porté par une réalisation très réussie pour un jeu de 2005, avec un soin apporté tout particulièrement à la mise en scène. Les décors sont variés et servent de scène à une bataille véritablement en mouvement. On apprécie spécialement la présence au sol et dans les airs parfois d’unités alliés, ce qui crédibilise la bataille et nous sort – un peu – de l’éternel combat seul contre tous. Si la version arcade d’origine permet donc de constater qu’Under Defeat supporte bien ses vingt ans, la présence dans cette mouture 2025 des modes « New Order » et « New Order Plus » s’emploie à le confirmer.
Tandis que le mode arcade reprend l’affichage d’origine, New Order permet de profiter d’Under Defeat pour les écrans larges et avec un rendu graphique propre et lissé. Le jeu reste ainsi non seulement beau, mais il gère intelligemment le passage du gameplay au format large. Si l’on sait que tous les shoot’em up verticaux ne gagnent pas forcément à prendre toute la largeur de l’écran, Under Defeat s’en sort parfaitement bien. Si vous vous demandez ce que change de son côté le mode New Order Plus, eh bien il s’agit de la même expérience en écran large qui intègre des petits ajouts inédits, comme la jauge de vigilance qui une fois pleine stoppe le défilement du niveau et nous envoie sur la figure plus d’ennemis que l’on en trouve normalement. Il y a donc ici, comme l’avaient d’ailleurs évoqué les équipes en charge du portage, un approche qui favorise la prise en compte par le joueur du rapport risque/bénéfice en augmentant ou diminuant son agressivité en jeu.
Quel que soit le mode de jeu sélectionné, attendez-vous à vivre une expérience aussi originale que globalement difficile. On l’a dit un peu plus haut, Under Defeat nous place dans la peau d’un pilote d’hélicoptère, ce qui conduit à une prise en main dès lors très différente de ce que l’on expérimente d’ordinaire avec un avion ou un vaisseau. On a le choix au départ entre quatre types d’hélicoptère plus ou moins gros/rapide/puissant, puis une option nous permet de choisir entre des salves qui s’orientent vers les côtés ou qui au contraire vont se concentrer dans la ligne de mire. Dans la configuration originale de la manette, le tir s’oriente à 180° environ et s’adapte aux mouvements que l’on opère avec l’hélicoptère, sachant que tant que l’on ne relâche pas le tire, celui-ci reste orienté dans la direction donnée par le premier coup de feu. Under Defeat est en ce sens pensé à 100% pour une expérience avec un stick arcade. Si jouer à la manette n’est bien sûr pas impossible, cela demande un vrai effort d’adaptation. Mais heureusement on trouve dans les options la possibilité de jouer en mode « twin sticks », ce qui permet de gérer de façon indépendante et ô combien plus souple le déplacement et le tir. Dans cette configuration le jeu est tout à fait jouable et surtout plaisant.
Il faut également gérer « l’option » et la bombe. Cette dernière s’active d’une simple pression sur une touche et permet de balayer une bonne partie de ce qui se trouve à l’écran. De son côté l’option est un tir de soutien qui est soit une mitrailleuse (rapide et peu puissante), un canon (moyen sur les deux plans) ou une roquette (lent mais puissante). On passe de l’un à l’autre en ramassant les items dédiés qui apparaissent régulièrement. Leur activation est particulière : leur tir de soutien dure quelque secondes, puis il y a une phase de refroidissement et enfin il convient de relâcher le tir un petit moment pour que l’option se recharge. C’est un coup à prendre mais les choses sont tout de même un peu plus simple dans les modes New Order/Plus car on dispose d’un indicateur visuel, là où le système se gère à l’oreille dans le mode Arcade original.
Under Defeat demande de la pratique car même en facile et en augmentant la réserve de vies à 5 au lieu de 3 (on perd alors l’accès au classement) il peut être délicat d’arriver au bout des cinq niveaux. Sachant que l’on débloque ensuite les 5 niveaux « Extra » qui se présentent comme un mode miroir un peu plus difficile. Mais il n’y a pas de raison de trop vite baisser les bras. Non seulement le jeu propose une section entrainement largement paramétrable pour chaque mode de jeu, mais on gagne aussi plus de crédits à mesure que l’on cumule du temps de jeu. Avec de la patience, tout finit donc par fonctionner. Under Defeat est un shoot’em up qui mérite quoi qu’il en soit que l’on s’y attarde, ne serait-ce que pour sa bande-son absolument merveilleuse et qui dispose ici de versions arrangées par Shinji Hosoe (Ridge Racer, entre autres). Notons pour terminer que tous les modes de jeu sont jouables à deux en local.
+
- Shoot’em up très original
- Bande-son merveilleuse
- Très belle réalisation, même dans sa version Arcade
- Mode écran large et twin sticks assurent le confort attendu
-
- Expérience originale pensée pour le stick arcade
- Assez difficile à maitriser
- Son côté très singulier peut ne pas plaire