Test : Deliver at All Costs sur Xbox Series X|S
Purée de gros colis

Deliver at All Costs nous envoie dans l’Amérique de la fin des années 50 pour suivre les aventures de Winston Green, un jeune homme un peu paumé qui décide de répondre à une offre d’emploi diffusée à la radio. Nos premiers pas nous invitent ainsi à aller toquer à la porte de We Deliver, une entreprise spécialisée dans les livraisons en tous genres, afin d’y être recruté. C’est à partir de là que le joueurs va pouvoir suivre une intrigue étalée sur 13 chapitres, avec la possibilité d’enchainer les missions scénarisées en ligne droite, ou de basculer à tout moment sur le mode libre. C’est d’ailleurs une bonne occasion de découvrir l’île fictive de Saint-Monique plus en détails, et les références aux grandes villes américaines comme le Golden Gate et les rues pentues qui font écho à San Francisco, ou le volcan qui rappelle l’archipel d’Hawaii. De son côté, l’histoire a le mérite de proposer quelque chose d’assez cohérent, en embarquant le joueur dans un univers qui n’hésite pas à jouer la carte du second degré malgré tout, avec une pointe d’humour très appréciable.
Deliver at All Costs se présente en vue de trois-quarts, et adopte ainsi une perspective qui rappelle rapidement les deux premiers GTA. Malgré tout, le jeu de Far Out Games Studio n’a pas grand chose à voir avec son illustre aîné puisque le but du jeu se limite uniquement aux livraisons, avec la possibilité de conduire des véhicules et de se promener à pieds, mais sans aucune forme de violence. Cela en fait un titre accessible à tous, où les civils qui subissent la loi de notre pare-chocs se relèvent comme si de rien n’était, avec simplement l’envie, parfois, d’aller vous en coller une pour se venger. Pas de comparaison à faire non plus du côté du level-design puisque Deliver at All Costs fait le choix du monde semi-ouvert, et se découpent ainsi en petites zones qui obligent à passer par un temps de chargement assez court à chaque fois que l’on change de quartiers.
Si ce découpage en zones vient casser un peu le rythme, le choix s’entend dans la mesure où ils servent aussi à réinitialiser les environnements que le joueur aurait pris un malin plaisir à détruire. Car l’une des particularités du jeu du studio suédois, c’est de proposer des décors quasiment intégralement destructibles. Des réverbères aux immeubles en briques, en passant par les cabines téléphoniques, absolument tout peut être réduit à néant en quelques coups de volant. Il faut bien avouer que le studio de Göteborg a su tirer le meilleur du moteur Unity, avec des décors fouillés, une physique cohérente et des bugs aux abonnés absents. On pourrait tout de même pointer du doigt la caméra, disponible selon deux axes seulement, ce qui ne permet pas toujours de voir certains éléments importants à l’écran. Certains la jugeront un peu trop proche de l’action également, ce qui empêche parfois de bien anticiper ses actions, même si on finit par s’y faire.
Pas grand chose à dire en revanche du côté du gameplay, très souple que ce soit au volant ou à pied. Les développeurs ont d’ailleurs eu la bonne idée d’inclure deux types de contrôles pour le véhicule, ce qui ne manquera pas de satisfaire le plus grand nombre. Une maniabilité forcément très arcade, qui varie parfois selon les missions et la marchandise transportée, et parfois perturbée par une crevaison qu’il est possible de réparer en un clic. Histoire de donner un peu de profondeur au gameplay, les développeurs ont eu la bonne idée d’inclure des améliorations pour notre véhicule, dont certaines sont plutôt réalistes, tandis que d’autres sont tout à fait fantaisistes. Cela permet en même temps de renforcer le côté divertissant du titre, et de varier un peu les possibilités pour éviter de tomber dans le syndrome de la quête Fedex redondante. Pas d’inquiétude de ce côté-là, les développeurs ont imaginé tout un tas de situations différentes, à tel point qu’il est vraiment difficile de s’ennuyer.
Toujours dans l’optique de conserver un certain rythme, des points de voyage rapide sont disposés à divers endroits pour éviter les allers/retours inutiles. Au total ce sont trois cartes qui se débloquent au fur et à mesure de l’aventure, avec suffisamment d’environnements différents pour, là encore, éviter de se lasser trop rapidement. A noter que l’on peut également rejouer des missions déjà terminées, afin d’améliorer son temps ou débloquer un succès par exemple. Côté ambiance, les vieux pick-up et les véhicules inspirés des modèles de General Motors aident à s’immerger dans cet univers qui rappelle de vieilles séries américaines comme Happy Days, tout comme la map dessinée comme une carte postale typique de l’époque. On ne peut pas vraiment en dire autant des compositions musicales, peu inspirées pour leur part. Pour finir, le jeu est uniquement doublé en anglais, avec des textes en français dont on regrette une traduction souvent trop approximative.
+
- Missions bien variées
- Environnements destructibles
- Ambiance réussie
- Beaucoup d'humour
- Propre techniquement
-
- Traductions approximatives
- Monde découpé en petites zones
- Caméra pas toujours bien placée
- Thèmes musicaux peu inspirés