Test : Deus Ex 2 : Invisible War sur Xbox
Juste ? C’est le mot
Vous êtes Alex D. Jeune homme, ou jeune femme, selon votre choix. Un jour, un mystérieux terroriste s’attaque à votre lieu d’étude, l’Académie Tarsus de Chicago. Vous êtes contraint de quitter la ville pour un endroit a priori plus paisible, l’enclave de Seattle. Mais très vite, les événements troublants se succèdent. L’Académie ne vous veut-elle réellement que du bien? D’autant plus que de puissantes organisations aux desseins opposés, telles les capitalistes de l’O.M.C. ou les fanatiques religieux de l’Ordre, semblent porter un bien grand intérêt envers vos compétences guerrières et vos nanomodifications. Vers qui se tourner? Difficile à dire, car l’univers complexe de science fiction dépeint ici est réellement tout sauf manichéen. L’intrigue, bien qu’assez confuse car très mystérieuse au début, est très prenante et vous happera jusqu’à un des cinq dénouements possibles, vous conduisant au fil du jeu des Etats Unis à l’Antarctique, en passant par l’Egypte et l’Allemagne. Un bien beau tour du monde au service d’une aventure malheureusement assez courte. Comptez entre 15 et 20h si vous remplissez toutes les quêtes secondaires, ce qui peut paraître assez honnête, mais est finalement bien peu, comparé à son culte prédécesseur.
Il est libre Alex
Liberté. Voilà la principale qualité de Deus Ex I.W., comme elle fut celle du premier épisode. Attention, pas une liberté de mouvement à la Morrowind. Ici, les endroits que vous visiterez seront tous très balisés, et séparés par des temps de chargement au demeurant plutôt longs. La liberté dont il s’agit est une liberté d’action. Le jeu propose constamment plusieurs chemins pour se sortir d’un mauvais pas. Une vicieuse caméra vous barre la route? Pourquoi ne pas la détruire à l’aide d’une roquette bien placée? A moins de faire l’effort de chercher son boîtier de commande. Et pourquoi ne pas couper l’alimentation du lieu afin de passer tranquillement dans l’ombre ? Cette richesse de possibilités se retrouve également dans la diversité des nanomodifications proposées, qui donne ainsi au jeu un petit côté RPG, certes assez superficiel comparé à l’imposant système de compétences du premier épisode, mais néanmoins très agréable. Que vous soyez un discret Sam Fisher virtuel, un Master Chief bien bourrin ou un prudent droïde hacker tout droit tiré de KOTOR, vous trouverez toujours une façon de progresser à la hauteur de vos talents. Enfin, sachez que vous aurez également toute latitude concernant les objectifs à accomplir. Bien souvent, les factions rivales vous donneront des ordres totalement opposés pour une même situation. Quand on sait que, bien souvent, vous ne pouvez bien évidemment n’en obéir qu’à un seul, le choix va s’avérer aussi crucial que cornélien.
Lesujet qui fâche : la technique
Le moteur utilisé dans le jeu, très connu à l’heure actuelle, est celui d’Unreal Warfare, dont vous avez pu admirer les performances dans des jeux comme Splinter Cell ou XIII, aux graphismes bien différents et qui prouvent, si besoin était, son potentiel exceptionnel et sa grande flexibilité. Malheureusement, Ion Storm ne semble pas avoir une maîtrise aussi poussée de la bête que les équipes d’UbiSoft. Ici, le framerate n’est pas très constant, avec des passages dans le feu de l’action relativement saccadés. De plus, certains décors sont plutôt ternes, et les animations un peu raides. Mais, en contrepartie, les effets de lumières sont admirables, et le moteur physique excellent bien qu’assez exagéré. Les cadavres volent admirablement haut, mais vous ne verrez jamais une tête s’encastrer dans un mur. Il est possible de quasiment tout soulever dans les décors, et cela reste toujours à peu près réaliste. L’interface, quant à elle, est bien pensée. Bien qu’assez imposante sur l’écran, elle a été simplifiée spécialement pour être jouable avec un pad Xbox. Il est facile de se repérer dans les quelques menus disponibles, et accéder à son inventaire rapide se fait de façon tout à fait naturelle. Enfin, l’I.A. s’avère malheureusement être assez décevante: les ennemis font preuve d’une certaine stupidité et sont de ce fait assez faciles à éliminer.
Enfin, abordons le passage ultime et incontournable, la comparaison avec l’aîné, qui surprend encore aujourd’hui par sa richesse et ses possibilités nombre de joueurs PC. Disons-le tout net: le jeu ne réitère pas la performance quasiment parfaite du premier épisode. La faute principalement à des niveaux de très (trop) petite taille, séparés par ces fameux temps de chargement. Si les conduits d’aération et les portes secondaires à crocheter sont légion, il ne faut pas s’attendre à des cartes d’une étendue digne de Halo, ou de Deus Ex 1. De même, les inconditionnels de ce dernier râleront face à l’absence de compétences, l’inventaire simplifié et la durée de vie restreinte. Ils finiront ainsi cette suite, même avec la meilleure volonté du monde, avec un léger goût d’amertume en bouche, même s’il leur restera quelques moments inoubliables. Et pour les nouveaux venus, alors? S’ils accrochent au concept et à l’univers dépeint, et passent outre quelques points noirs au niveau scénario (le jeu est la suite directe du premier épisode), ils découvriront l’une des meilleures expériences que le jeu vidéo peut proposer.
Test écrit par Ryosan, merci à lui
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- Très inégaux, certains décors sont très beaux et d'autres horribles. Le design des armes fait tiep' et l'univers reste assez froid dans l'ensemble.
- Accessible et relativement bien pensée, il faut tout de même un temps d'adaptation pour tout maîtriser. Pensez à désactiver la visée automatique !
- Les 5 fins différentes n'empêchent pas une durée de vie assez légère. Reste le plaisir de refaire le jeu sous différents aspects (sexe, faction...)
- Les musiques sont excellentes, bien qu'un peu discrètes. Les voix (VO) sont bien dans le ton.
- Passé un début difficile (voire carrément chiant), le scénario délivre sa richesse et happe littéralement le joueur.
- Un très bon jeu qui, malgré quelques bémols, reste une expérience unique et intelligente, qui se doit de figurer dans toute ludothèque, si l'on sait passer outre ses premières impressions globalement décevantes.
- Les mouvements de PNJ sont raides et le framerate est très perfectible. Le moteur physique reste toutefois impressionnant.