Jeux

Disney Speedstorm

8/10
One : 18 avril 2023 Series X/S : 18 avril 2023
20.04.2023 à 11h18 par - Rédacteur en Chef

Test : Disney Speedstorm sur Xbox Series X|S

Disney Kart Deluxe 8

Après avoir abandonné son fourre-tout Disney Infinity, le géant américain a pris le temps de redessiner les contours de ce que pourrait l'avenir de ses marques sur le marché du jeu vidéo. Alors que les studios se battent pour faire du Star Wars, Sony et Bethesda s'attaquent respectivement à Wolverine et Indiana Jones. De son côté, l'éditeur français Gameloft a choisi d'utiliser les grands classiques Disney/Pixar pour développer des free-to-play. Après Disney Dreamlight Valley et ses airs d'Animal Crossing, c'est au tour de Disney Speedstorm de reprendre une formule chère à Nintendo, mais pour quel résultat ?

Disney Speedstorm est désormais disponible et c’est avant tout son modèle économique qu’il est nécessaire de détailler afin d’éviter toute confusion. Développé comme un free-to-play, le titre de Gameloft est finalement sorti dans une version payante, avec trois packs proposés à des tarifs différents disponibles pour les joueurs. Une situation qui s’explique par le fait que le jeu est actuellement en accès anticipé, et donc en version non-définitive. Un élément à prendre forcément en compte lorsqu’on lance le titre, avec la promesse de voir débarquer de nombreux patchs et contenus supplémentaires dans les semaines et mois à venir.

d9dad45f-4826-4007-b892-a93198abb170

Malgré cette période de tâtonnement légitime, on retrouve un fonctionnement typique du free-to-play avec une large partie du contenu à débloquer avec de l’argent, à piocher au fond de votre porte-monnaie ou en jouant un certain temps au jeu. Le nombre de personnages accessibles dès le départ correspond au pack choisi au départ, avec Donald et Mickey qui font figure de roster en commun pour l’ensemble des joueurs. Au total, ce sont dix-huit personnages qui font partie de cette première vague de pilotes, issus de huit franchises différentes, avec la promesse d’en voir débarquer de nouveaux à chaque nouvelle saison. On sait déjà que Steamboat Mickey, la première version animée de la célèbre souris, sera proposé pour la Saison 2 qui arrivera dans quelques semaines. Il rejoindra les personnages déjà présents, tels que Mulan, Hercule, Jack Sparrow, la Belle et la Bête, Mowgli et quatre personnages issus de Monstres & Cie, dont Sulli et Bob Razowski, franchise mise à l’honneur pour cette première saison.

Côté circuits, les développeurs n’ont pas souhaité s’éparpiller et nous proposent des pistes tirées des mêmes univers que les pilotes. On retrouve ainsi le Livre de la Jungle, le Mont Olympe, la Grande Muraille, L’Usine Monster Inc. ou encore la bataille navale de pirates. Chaque environnement propose entre quatre et six tracés différents pour une quarantaine de pistes tout de même. Côté gameplay, on y retrouve des éléments assez classiques pour le genre avec des boites d’objets à ramasser pour s’équiper en arme ou bouclier, des raccourcis, quelques pièges, avec l’objectif de finir en tête à la fin de la course. Des courses vite expédiées généralement, avec seulement deux tours à boucler la plupart du temps. Et concrètement cela fonctionne assez bien. Les environnements sont suffisamment variés pour éviter un éventuel sentiment de lassitude, tandis que divers effets viennent agrémenter le parcours, avec un passage dans la neige, de la pluie et une séquence sous les éclairs de Zeus par exemple. Des ajouts qui apportent un certain dynamisme à l’ensemble et qui rendent les circuits très agréables à parcourir.

bb50a5b9-a003-4f59-a038-42b6ca54796c

Une scène de théâtre propice à batailler avec son personnage préféré, parmi ceux débloqués. Car au delà de l’aspect affectif, il faut aussi composer avec le fait que chaque pilote dispose de son arsenal préférentiel parmi toutes les possibilités d’attaques, de défenses et d’accélérations imaginées par les développeurs. Là aussi, on y retrouve concrètement à peu près tout ce qui fait le sel de ce genre de titre avec le missile, le bouclier, le boost, et une attaque spéciale unique pour chaque personnage. Le titre se différencie en revanche avec la possibilité d’utiliser chaque élément de manière standard ou en le chargeant, avec des effets parfois très différents. Le bouclier défensif plutôt destiné à stopper une attaque adverse peut ainsi se transformer en bouclier offensif capable d’étourdir un pilote qui aurait le malheur de rentrer en contact avec vous.

Dans certains modes de jeu, il devient nécessaire d’augmenter les niveaux de vos pilotes pour rester compétitif face à vos adversaires. C’est surtout là que l’aspect free-to-play / microtransactions se fait le plus ressentir. Si les premiers niveaux se gagnent assez facilement, on se rend assez rapidement compte de la gourmandise de ce système qui pousse à aller chercher les éléments nécessaires en lorgnant du côté des loot boxes. Même chose si on veut ajouter un «équipier», autrement dit un personnage secondaire des univers représentés capables d’ajouter quelques points de statistiques à notre pilote. Au rayon des petites attentions appréciables, on note aussi la présence d’une barre de boost qui se remplit à mesure que vous driftez, grindez, ou profitez de l’aspiration d’un autre pilote. Une mécanique capable de renverser des situations en quelques instants, et qui apporte beaucoup à l’équilibre général du jeu avec de véritable batailles de chiffonniers qui peuvent se créer par moment, notamment en ligne. On regrette tout de même un petit manque de sensations, notamment sur l’impression de vitesse et l’absence de vibrations de la manette, pour un manque de panache qui pourrait être corrigé à l’avenir.

75352d3e-8f4f-4ba1-b0c7-c97e7cf39e46

Mais avant de partir sur les courses en ligne, il faut nécessairement passer sur quelques parties en solo. Sous forme de chapitres, le jeu vous demande de participer à plusieurs courses afin de débloquer les autres modes de jeu, au fur et à mesure. Grosso modo, il faut une bonne heure pour tout débloquer, la faute en partie à des menus pas toujours très clairs et à un manque d’explications concernant cette progression atypique. Successivement, on va ainsi pouvoir affronter d’autres joueurs en ligne avec des pilotes aux caractéristiques identiques, puis dans des parties classées où il devient nécessaire de booster vos persos. Puis vient l’accès aux événements quotidiens, hebdomadaires et saisonniers et la possibilité de gratter de la monnaie virtuelle et divers contenus pour agrémenter votre collection. D’ailleurs, les développeurs ont eu la bonne idée d’ajouter une petite ligne en face de chaque personnage, pilote ou équipier, pour rappeler l’endroit et l’année de sa première apparition. Une petite note d’ordre culturelle bienvenue.

Malgré l’omniprésence de sa boutique, le dernier mode de jeu à débloquer dans ce Disney Speedstorm, la Tournée de Saison, permet néanmoins de se remplir un maximum les poches pour espérer débloquer de nouveaux pilotes et s’approprier du contenu intéressant. Un mode qui permet également de faire grimper une sorte de Battle Pass appelé ici «Pass d’Or» avec les traditionnels récompenses à débloquer sur 100 paliers. Comme dans Fall Guys, Sea of Thieves et bien d’autres, certains éléments sont exclusifs à une formule payante qui permet de récupérer du contenu exclusif. Techniquement, le jeu propose de belles choses sans pousser la Xbox Series X dans ses retranchements, avec le mérite d’être très fluide en toutes circonstances. La bande-son est essentiellement composée de remix de grands classiques, avec un résultat très électronique qui déplaira sans doute à certains. Toujours côté son, on aurait préféré avoir des voix françaises pour les quelques lignes de dialogue présentes dans le jeu, à l’image de Disney Dreamlight Valley.

8/10
Même si Mario Kart semble indétrônable dans son genre, la lutte fait rage pour tenter de suivre le chemin tracé par le maître étalon de Nintendo. Avec un joli casting, des circuits intéressants et un gameplay proche de la perfection, Disney Speedstorm est une belle réussite capable d'offrir une expérience de jeu complète malgré un business-model qui penche logiquement vers les loot boxes. On y revient avec plaisir, notamment grâce au roulement des événements saisonniers qui permettent d'apporter du contenu différent régulièrement.

+

  • Gameplay facile à prendre en main
  • Circuits plutôt bien fichus
  • Attaques bien diversifiées
  • Beaucoup de modes de jeu
  • Gros potentiel en termes de contenu

-

    • Menus un peu fouillis
    • Impression de vitesse à améliorer
    • On aurait aimé des voix françaises