Test : Dodonpachi Resurrection sur Xbox 360
Pour tout détruire et rien reconstruire, je chaine à mourir
Une fois encore, c’est à l’éditeur Rising Star Games que l’Europe doit cette sortie longtemps fantasmée par les fans. En ce qui nous concerne, c’est à partir de la version japonaise du titre qu’a été réalisé le test qui va suivre. C’est qu’il n’est pas forcément évident de se procurer ce Dodonpachi Resurrection qui semble souffrir de quelques problèmes d’approvisionnement, alors gardez à l’esprit que quelques petites choses peuvent éventuellement différer entre cette version asiatique et celle sortie chez nous. Pour une fois, avec Dodonpachi Resurrection, les joueurs du vieux continent n’auront pas eu à attendre une éternité pour jouer. Car si le titre est apparu dans sa première version en 2008 sur les bornes d’arcade, son arrivée sur Xbox 360 au Japon ne souffle que sa première bougie ce mois-ci. Comme quoi, inonder les forums d’un éditeur de messages passionnés peut finir par payer. Pour le petit rappel historique, la série Donpachi (qui adoptera le préfixe Do- à partir du second épisode) est la production la plus ancienne de Cave et au milieu des années 1990, elle franchira les portes des salons pour s’installer sur Saturn et Playstation. De Espgaluda à Mushihime Sama Futari en passant par Progear, le développeur nippon a plus d’une fois prouvé sa maitrise dans la conception d’un shoot’em up, plus particulièrement des manic shooters. Il est donc temps de savoir comment Dodonpachi a évolué et s’il parvient à tenir la dragée haute à son grand frère Daiôjô.
Sur la galette, on retrouve trois modes de jeu distincts : la version de base 1.5 (jouable également en novice) ainsi que les Arrange A et B. Les fonctionnalités classiques du Xbox Live sont là avec les classements (européens seulement) et les replays à publier ou télécharger. Concentrons-nous donc sur le premier mode nommé, cœur de ce Dodonpachi Resurrection. C’est donc parti pour cinq niveaux et en respectant certaines conditions, il sera possible de suivre une progression différente, voire accéder à un second loop. Pour tenter d’y parvenir, le joueur aura le choix entre trois types de vaisseaux, se différenciant par leur puissance, leur vitesse de déplacement et l’étendue de leurs tirs. Ainsi, choisir le Type-C facilite la progression face à des ennemis faibles grâce à ses tirs épars mais face aux boss, le Type-A fera assurera un travail plus rapide. Trois vaisseaux donc et autant d’approches à tester puisqu’il faudra également faire son choix entre les styles Bomb, Power et Strong. Le premier se veut classique en prônant l’alternance auto-shoot/laser et en offrant au joueur un stock de bombes qui ne sera jamais de trop. A contrario, en mode Power, pas de bombes mais la possibilité d’augmenter la puissance des tirs (tout cela étant plus compliqué qu’il n’y parait et ayant indirectement une influence sur le système de scoring). Enfin, comme son nom l’indique, le mode Strong joue la carte de l’équilibre des points forts pour proposer un vaisseau surpuissant ; en contre-partie, la progression est sensiblement plus difficile. Avant d’espérer du résultat, il faudra donc commencer par dompter ces différentes options qui pour le coup offrent chacune une expérience très différente.
Aïe, ouille, ouille !
Une fois le vaisseau lancé, on appréciera une réalisation de bonne facture pour le genre. L’univers futuriste de Dodonpachi est bien là, il ne se risque pas à sortir des traditionnelles terres hostiles, bases militaires et autres installations aériennes mais il fait bonne impression. Et surtout, il reste lisible, en toutes circonstances. Une bonne chose, pas toujours de mise avec les danmakus, et d’autant plus appréciable dans ce Dodonpachi Resurrection loin d’être avare en boulettes. Le bestiaire composé quasi-uniquement de monstres de métal (chars, tourelles, vaisseaux, méchas et autres lolitas de fin de niveau) se plait à vider son stock de munitions et offre des patterns bien pensés, pour des séances de slalom excellentes, parfois même dantesques, dans ce soft au rythme très soutenu, aux combats de boss bien mis en scène. Mais ce n’est pas seulement là que se situe la force du titre de Cave : elle réside dans le plaisir d’avoir les choses bien en mains. La prise en main est immédiate, instinctive, l’inertie du vaisseau est parfaitement calibrée pour ce genre d’affrontement. C’est que sans être le shoot’em up le plus difficile de la Xbox 360, Dodonpachi Resurrection est loin d’être une promenade de santé, à plus forte raison si l’on vise la vraie fin précédée du combat contre l’ignoble Hibashi. Tout se base sur la maitrise, sur une connaissance sans failles des vagues d’ennemis ; on ne retrouve pas de power up (ils sont substitués par les choix de début de jeu), seulement les abeilles à découvrir pour augmenter plus rapidement sa jauge d’hyper ou son compteur de hits. Puisque l’on évoque les chiffres, les bases du scoring sont simples en théorie : il faut enchainer les destructions avec un bon timing pour ne jamais laisser le compteur de chains s’éteindre. Dans la pratique, cela oblige d’une part à une connaissance parfaite des niveaux et surtout à une prise de risque que l’on éviterait en jouant la survie. Un seul raté et c’est un écart immense qui se créera à la fin du niveau par rapport à une course parfaite. Aller vite, bien alterner les modes de tirs, choisir quand utiliser sa jauge d’hyper pour maximiser ses résultats… Dodonpachi Resurrection est un soft extrêmement exigeant.
Cela dit, il a bien ses défauts, à commencer par cette auto-bomb tout simplement obligatoire dans ce mode 1.5 (à l’exception du style Power naturellement). Il ne s’agit pas d’être prétentieux en disant que l’on en a jamais besoin mais fatalement, jouer avec ces bouées de sauvetage influe sur notre façon d’aborder le jeu. Après de nombreuses heures, on aimerait voir ce dont on est capable avec la seule possibilité d’activer les bombes manuellement. Autre petit défaut : la difficulté inégale. Si elle est progressive du premier au quatrième niveau, le cinquième se présente comme bien plus long et surtout terriblement difficile. Cela dit, des fois que l’on trouve quand même tout ça un peu aisé, il y a deux moyens de se compliquer la tâche. Le premier est sur la galette et se nomme Arrange A : en quelques mots, il s’agit de jouer les cinq niveaux sous une forme inspirée de Dodonpachi Daiôjô et du Power Style. Plus difficile que le mode 1.5, cette approche "à l’ancienne" est un vrai régal et offre là encore une autre façon de jouer un même jeu. Le Arrange B quant à lui laisse le joueur choisir un niveau et un type d’armement pour tenter le meilleur score. Les règles sont différentes du jeu de base,un système de rank rend la chose de plus en plus difficile, on peut mourir autant que l’on veut mais gare aux pertes brutales de points ! Le second moyen de s’offrir une bonne dose de challenge réside dans le Black Label… et elle est bien réelle. Certaines choses changent (par exemple certains ennemis abattus qui annulent leurs tirs) mais surtout, les boulettes pleuvent et en style Strong, Dodonpachi Resurrection devient un véritable enfer. Il faudra donc bien réfléchir avant d’investir dans ce Black Label. Oui, investir, car il n’est pas présent sur le disque mais bien en téléchargement payant sur le Xbox Live ! Après avoir profité d’un Deathsmiles ultra complet à sa sortie, voir cet élément vendu à part et pour 800 Microsoft points est regrettable dans une version dite Deluxe (c’est également le cas pour le mode 1.51, vendu 80 Microsoft points). Quant au mode, excellent, appelé communément Ketsupachi (les niveaux de Dodonpachi Resurrection avec le gameplay de Ketsui) il n’est pas encore décidé à sortir du Japon malheureusement. Logique quelque part, Ketsui n’étant pas sorti chez nous… Peut-être le sera-t-il un jour vu la belle avancée qu’a connu le genre en Europe cette année ? En attendant, ce Dodonpachi est là et bien là, impose son rythme effréné, procure un sentiment de puissance immense, immerge le joueur avec une bande-son efficace. Alors on lui pardonnera bien ses quelques fautes.
+
- Bonne réalisation pour le genre
- Prise en main instinctive
- Action frénétique mais toujours lisible
- Marge de progression énorme
-
- Auto-bomb obligatoire dans certains modes
- Black Label et 1.51 non inclus...