Jeux

Dragon Age II

RPG | Edité par Electronic Arts | Développé par BioWare

8/10
360 : 11 mars 2011
06.05.2011 à 00h52 par |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Dragon Age II sur Xbox 360

En 2009, Dragon Age premier du nom récoltait une multitude de récompenses. Ses qualités étaient autant reconnues par la presse que par les joueurs qui attendaient impatiemment de retourner en Ferelden. Electronic Arts les a entendu et a donc sommé Bioware de concevoir cette suite dans les plus brefs délais. Ce développement dans l’urgence aura-t-il eu un effet néfaste sur la licence ?

Adieu mon Ferelden

Si Dragon Age premier du nom se déroulait en Ferelden, sa suite se poursuit dans les Marches libres, et plus principalement dans la ville de Kirkwall. Exit le garde des ombres. Le joueur incarnera désormais le jeune Hawke, s’échappant avec sa famille de la ville de Lothering dévastée par l’enclin. Contrairement à l’opus Origins, Dragon Age 2 ne laisse guère le choix du joueur sur son origine. Il sera tout de même possible de personnaliser l’apparence, la classe, le prénom et le sexe de Hawke, mais celui-ci sera invariablement un humain de Lothering. Dans votre fuite de l’enclin, vous serez amené à vous installer à Kirkwall, votre nouvelle demeure, bientôt au cœur de grands chamboulements. Que les fans du premier épisode se rassurent, vos pérégrinations vous entraineront à rencontrer des têtes connues de la Saga. On regrettera tout de même le relooking complet de certains personnages qui du coup perdent un peu leur identité d’origine au profit d’une nouvelle.



Nous l’avons vu, la grande majorité de l’histoire se déroule dans la ville de Kirkwall et ses proches environs. Il en résulte une orientation bien plus intimiste de l’histoire. L’exploration s’en trouve réduite, au profit d’une plus grande implication du personnage au cœur de l’histoire. Malgré sa taille, Kirkwall reste une ville, où vous aurez vite faite de connaître les gens, et de vous approprier les lieux. L’implication du joueur semble être au cœur de ce nouvel opus. C’est pourquoi Bioware a changé la structure narrative du jeu. Si Origins proposait un système de choix/conséquences à court et long terme, Dragon Age 2 se base plus sur du moyen terme. En effet, le jeu est découpé en plusieurs chapitres se déroulant à plusieurs années d’intervalle. A chaque chapitre, les choix que vous avez effectués dans les précédents auront des conséquences. Finalement assez sympathique, cette nouvelle approche s’avère plutôt originale et permet surtout de redécouvrir la ville sous un nouveau jour à chaque chapitre. On regrettera tout de même que la ville ne soit pas plus modifiée structurellement d’année en année.

Là où Bioware passe le RPG trépasse

Il n’y a pas qu’au niveau narratif que le nouveau bébé de Bioware a subi des changements. Les mécaniques du gameplay ont aussi pas mal été altérées. En premier lieu, c’est le système de combat qui saute aux yeux . Les batailles sont ainsi beaucoup plus rapides qu’auparavant, et plus orientées action. Les coups s’enchainent rapidement et il faudra marteler le bouton A entre chaque coup spécialafin d’attaquer, ce qui donne plus de rythme à l’action. Heureusement, il est toujours possible de mettre à volonté le jeu en pause pour donner des ordres à ses coéquipiers (il est même maintenant possible de leur ordonner de se diriger vers un emplacement précis). Seulement voilà, pour toujours plus d’action, Bioware a décidé de faire durer ces combats en faisant apparaitre en pleine bataille des vagues de renforts ennemis. La principale conséquence de ceci sera de ruiner vos approches tactiques et vous inciter au bourrinisme. Adieu d’ailleurs les difficultés supérieures avec tir allié, vu que l’apparition d’ennemis – parfois directement sur vous – rendra la tache suicidaire. Parmi les autres changements majeurs, on retiendra la refonte totale du système de compétences. Si on regrettera la disparition pure et simple des talents (et donc de leur incidence sur certains dialogues), les compétences sont désormais encapsulées dans des arborescences logiques et mieux structurées. D’ailleurs globalement, l’interface du jeu a subi un petit ravalement de façade pour plus d’intuition.



Les alliés aussi ont été touchés par le vent de changements. Ainsi, il ne sera plus question de modifier leurs pièces d’armures (seule la résolution de certaines sous-quêtes le permet), mais seulement leurs armes et bijoux. Dans la même registre, adieu les cadeaux permettant de gagner leur confiance. D’ailleurs ce système a aussi été revu, et désormais il s’agit plus d’amitié ou de rivalité. Dans l’absolu ça ne change pas grand-chose en fait. D’ailleurs votre relation avec vos partenaires a aussi pas mal changé. Comme vous n’avez plus de campement pour vous entretenir avec eux, ces derniers auront leurs propres appartements, où ils vous demanderont parfois de venir les voir pour discuter. Ce curieux choix est au final intéressant, car il donne de la vie à ces personnages en dehors de l’action. Dommage cependant qu’on ne puisse pas leur parler à l’envie. Enfin autre gros changement de cette nouvelle itération : les dialogues. Désormais proches de ceux de Mass Effect, (avec un héros qui parle), la nouvelle roue des dialogues permet un usage plus intuitif et pratique des dialogues. Le revers de la médaille est que le nombre de dialogues possibles s’en trouve restreint, et que parfois le personnage ne dit pas vraiment ce qu’on pensait qu’il allait dire. Pour un RPG ça fait un peu tâche.

Du beau monde

Niveau technique, Dragon Age 2 s’en sort par contre beaucoup mieux que son prédécesseur. Graphiquement, le jeu est bien plus beau (même si on pouvait s’attendre à mieux), et surtout plus détaillé. Toutefois, on regrettera une trop grande redondance des zones de jeu durant les quêtes secondaires. Si chaque fois, des différences permettront de faire passer la pilule, le joueur ressent bien trop souvent une impression de déjà-vu, qui était déjà induite de l’exploration successive des mêmes lieux à des époques différentes. Heureusement que les aventures de Hawke sont plutôt passionnantes, et donnent toujours envie de connaître la suite. De même, vos partenaires ont un passif généralement douloureux qu’ils vous apprendront à petite dose, créant ainsi beaucoup de sympathie pour eux tout au long de la soixantaine d’heures nécessaire avant de terminer le jeu avec un maximum de quêtes secondaires. Ceux qui avaient peur d’une durée de vie raccourcie peuvent donc se rassurer, Dragon Age 2 en donnera pour son argent, d’autant plus que le choix initial de la classe aura un certain nombre de conséquences durant l’aventure, et que vous serez incités à recommencer le jeu avec d’autres choix.



Evidemment, ce serait un calvaire si l’excellence de Bioware concernant la qualité de la narration n’était pas présente. Que ce soit au niveau de la mise en scène, ou de l’écriture des dialogues, le jeu est particulièrement convainquant, malgré un doublage français largement moins bon que celui du premier opus. De plus, l’histoire est prenante, et saura vous surprendre à plus d’un titre. D’ailleurs certains choix à effectuer seront particulièrement douloureux, surtout si vous incarnez un mage. Soyez prévenus, Dragon Age 2 n’est pas un conte de fée, et les choix seront rarement bon ou mauvais.

Si la douche n’est pas aussi glaciale que ce que certains semblent le dire, Dragon Age 2 est tout de même moins bon que le premier opus. Si certains défauts du premier ont été corrigés, d’autres errances bien plus graves viennent plomber l’aventure. On se retrouve avec un jeu plus beau, plus accessible et plus grand public que jamais. Les puristes du RPG se sentiront trahis, les autres s’en contenteront et se surprendront à prendre beaucoup de plaisir à suivre les pérégrinations de Hawke. Mauvais RPG, mais bon jeu d’aventure, Dragon Age 2 est un jeu qui partage. A vous de voir quelles sont vos attentes.

+

  • Une qualité d’écriture toujours au top
  • La réorganisation des arbres de compétences
  • Une qualité graphique rehaussée
  • Une structure narrative originale
  • Des personnages secondaires intéressants

-

    • Le Relooking des personnages du premier opus
    • Des combats mal équilibrés
    • Des ennemis qui apparaissent par enchantement (enchantement !)
    • Simplification de l’inventaire et des statistiques