Test : EA Sports FC 26 sur Xbox Series X|S
Dualité de gameplay, la bonne idée ?

La difficulté pour EA Sports FC 26, et pour chaque sortie de la simulation footballistique, c’est de convaincre les joueurs de ressortir le porte-monnaie. En effet, au-delà d’une mise à jour des effectifs, il faut pouvoir proposer suffisamment de nouveautés, que ce soit au niveau du gameplay ou même du contenu. Pour cette nouvelle mouture, ce n’est pas le second point qui est fondamentalement changé, bien au contraire. On y retrouve toute une série de modes de jeu que les amateurs connaissent plutôt bien.
De la possibilité de jouer un match directement, de se lancer dans une compétition en passant par la carrière de pro ou de manager ou encore par l’intermédiaire de FUT (le mode le plus addictif et le plus dépendant des microtransactions), il existe une kyrielle d’entrées possibles dans le monde du football. Cela assurera aux joueurs de quoi les tenir en haleine pendant toute une année, assurément. Cela étant, si l’épisode précédent nous offrait la possibilité de découvrir le nouveau mode « Rush », EA Sports FC 26 se contente de peaufiner le contenu proposé avec quelques nouveautés légères mais intéressantes.
Penchons-nous d’abord sur le mode carrière de manager qui bénéficie, surtout, d’un aspect « live » qui offre aux joueurs l’opportunité de vivre et de participer à différents scénarios réels ou fictifs. Ici, les possibilités sont nombreuses et il faut avouer qu’il y a du challenge. Dans notre cas, par exemple, nous ne pouvions pas faire le moindre transfert et nous avions deux objectifs fixés par la direction du club : réaliser des ventes atteignant les 20 millions d’euros et récupérer les 20 points négatifs que nous avions en commençant notre saison. Toute réussite du défi nous offre l’opportunité de glaner des points de saison qui peuvent être employés pour débloquer des accessoires, des héros ou des icones qui peuvent être utilisés dans des clubs modernes.
Sympathique et potentiellement infini, surtout si EA joue avec l’actualité et les surprises que nous réserveront forcément la nouvelle saison de football et la Ligue des Champions. Autre nouveauté plutôt intéressante : le fait que des évènements ponctuels viennent jalonner notre saison en tant que manager. Cela s’ajoute à ce que l’on connaissait déjà (comme la possibilité de devenir l’entraineur d’une équipe nationale), mais cela vient surtout perturber le bon déroulement de votre partie. On pense bien sûr aux évènements comme le rachat de notre club, par exemple, ou à la volonté de certains joueurs de vouloir quitter l’équipe le plus rapidement possible. Des rumeurs peuvent également vous concerner, vous ou votre équipe, ce qui vous obligera à réagir de la meilleure des manières. Encore une fois, sans révolutionner le jeu, ces nouveautés s’avèrent des plus intéressantes.
Autres modes de jeu touché par les modifications, les Clubs et Carrière de Pro bénéficient d’un ajout non négligeable : les archétypes. Désormais, il est possible, en jouant les matchs et donc en gagnant de l’expérience, de créer et de personnaliser un joueur selon nos envies, selon la position jouée au sein de l’équipe. Ces archétypes sont inspirés par des joueurs stars et il est donc possible, d’une certaine manière, de les incarner. Mieux, votre progression vous permet de débloquer des atouts, d’améliorer votre personnage et donc de devenir une véritable star du ballon rond. Concrètement, cette nouvelle fonctionnalité est franchement bienvenue. La personnalisation de notre joueur est prenante, addictive, et on se prend rapidement au jeu.
Et puisqu’il est question d’addiction, il est temps de maintenant de se pencher sur FUT (Football Ultimate Team) qui reprend peu ou prou les mêmes bases de ce que les jeux précédents nous proposaient. Vous devez construire votre équipe grâce à des cartes que vous récupérez dans des boosters. Ces derniers peuvent être gagnés en réalisant toute une série d’actions et en atteignant des objectifs, ou tout simplement achetés. C’est simple, efficace, le côté surprise fonctionne toujours très bien mais, car il y a un vrai mais, ceux et celles qui investissent une quantité faramineuse d’argent sont rapidement dotés d’une équipe nettement plus performante que la vôtre. Et c’est malheureusement déjà le cas, avant même la sortie du jeu. Frustrant… tout simplement. Les microtransactions ne sont pas obligatoires, pas indispensables, mais elles ont clairement un impact sur la rapidité de progression et sur certains joueurs qui sont rapidement bien trop forts, surtout avec le gameplay classique qui laisse peu de chance à ceux et celles qui n’ont pas de joueurs suffisamment rapides.
EA Sports FC 26 est le jeu de qui veut plaire aux joueurs et pour ce faire il nous propose un multitude de possibilités, et notamment deux gameplay radicalement différents. Le premier, celui que l’on appellera « classique », reprend celui des titres précédents : un gameplay rapide, nerveux et légèrement arcade qui donne souvent lieu à des scores fleuves où les ailiers et joueurs rapides occupent un rôle prépondérant. L’autre, le mode « réaliste », veut revenir à une simulation plus proche de ce que l’on peut regarder à l’écran. On se trouve donc face à des matchs plus lents, plus posés où la construction du jeu est vraiment au cœur de l’expérience. Dans les faits, force est de constater que la différence est bel et bien présente et que l’on n’a pas l’impression de jouer au même jeu tant le rythme diffère. Il faut d’ailleurs un petit temps d’adaptation pour passer de l’un à l’autre et ce n’est pas aisé de s’y faire.
C’est d’autant plus vrai que les modes en ligne, notamment FUT, sont obligatoirement jouables en « classique », le mode « réaliste » étant quant à lui sera réservé aux modes solo et aux carrières. Vous aurez donc le choix de ce qui vous conviendra le mieux. Cela étant, après quelques heures de jeu dans chacun des modes (FUT et carrière de manager, notamment), on peut vous dire que tout n’est pas parfait. Le mode « classique » propose toujours les mêmes tares, à savoir une propension importante à favoriser les joueurs rapides et techniques et des défenseurs qui ne suivent pas les joueurs et qui sortent complètement de leur position sans aucune logique. C’est ainsi que l’on se retrouve rapidement avec des scores improbables.
Du côté du mode « réaliste », par contre, les choses sont un peu différentes. Les défenseurs ont un placement plus solide et il est nécessaire de les maitriser afin de pouvoir arrêter les attaquants qui ont un peu plus de mal à les dépasser. Cela rend donc l’ensemble plus cohérent puisqu’il est nécessaire de construire, de faire tourner afin d’étirer les blocs défensifs. On a vraiment l’impression de jouer à une vraie simulation, ce qui est franchement appréciable.Le seul bémol, à nos yeux, vient du rythme de jeu qui aurait dû être sensiblement plus rapide. La lenteur imposée nous donne l’impression que les animations sont moins fluides, moins réussies, et que les joueurs sont tout simplement lourds. Même s’il s’agit de peaufiner tout cela à l’avenir, inévitablement, il faut reconnaitre que ce mode « réaliste » est l’ajout le plus intéressant de cet opus.
Au niveau des changements apportés par EA, on retient également que les gardiens ont subi quelques retouches plus ou moins intéressantes. Véritable mur face aux frappes lointaines dont abuse l’IA dans cet opus, ces derniers ont une tendance à botter systématiquement les balles en corner. En 1 contre 1 par contre, en FUT voire même en carrière réaliste, nous les avons trouvés nettement moins percutant. En effet, les arrêts sont rares (pour ne pas dire inexistants) et en dépit de leur comportement plus naturel et de bourdes franchement limitées en nombre, les changements apportés restent limités. EA semble avoir des difficultés à trouver un équilibre à ce niveau-là. Au niveau de l’arbitrage et des cartons, par contre, on salue le travail réalisé. Les interventions sont nettement plus pertinentes et les cartons sont donnés plus souvent quand les fautes le méritent. Un problème que nous avions soulevé dans l’un des jeux précédents qui semble désormais appartenir à l’histoire ancienne. Bonne nouvelle !
Sur le plan purement technique, EA Sports FC 26 est un jeu solide, franchement solide. Les menus et l’interface ont été revus et sont enfin parfaitement fluides. Hormis deux crash dans ces derniers, il est vraiment agréable de les parcourir. Ils sont également plus clairs, mieux structurés et l’effort fourni ici est des plus appréciable. Même constat au niveau de l’expérience de jeu qui s’est avérée irréprochable, même en ligne. Aucune déconnexion n’est venue ternir notre expérience et la fluidité dans le jeu (hors ligne et en ligne) était impeccable. On peut vraiment profiter d’un jeu qualitatif sur ce point.
Sur le plan visuel, EA Sports FC 26 s’inscrit dans la continuité et se montre à la hauteur de son prédécesseur. Davantage de joueurs semblent mieux modélisés, même si une fois que l’on quitte les hautes sphères du football international c’est toujours une autre histoire. On déplore toujours l’absence de certaines équipes italiennes également et d’une évolution peu marquée de manière globale. Probablement que l’obligation de sortir le jeu sur deux générations de console reste un frein pour les développeurs. Enfin, un petit mot sur les commentateurs français, Benjamin Da Silva, Omar Da Fonseca et Laure Boulleau, qui reprennent une nouvelle fois le flambeau avec le succès (ou non) qu’on leur connait. De notre point de vue, même si certaines interventions sont pertinentes et intéressantes, il arrive trop souvent que l’un ou l’autre s’emballe de manière trop excessive ou que certaines réflexions déjà entendues soient répétées de nombreuses fois (Ah, mais c’est mon tonton qui est là…). C’est fatigant, à la longue…
+
- Contenu costaud ;
- Nouveautés bien présentes... ;
- Interface revue ;
- Arbitrage pertinent ;
- Deux gameplay vraiment différents ;
- Techniquement irréprochable.
-
- ... mais trop timides ;
- Gardiens toujours déséquilibrés ;
- Gameplay classique trop arcade ;
- Gameplay réaliste trop lent ;
- Commentateurs lassants.