Test : Eat Lead : The Return of Matt Hazard sur Xbox 360
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Vétéran des jeux d’actions, Matt Hazard a connu son heure de gloire en étant la star de nombreux jeux au cours de sa longue carrière. Seulement, un jour, il prends la grosse tête et se met à "casualiser" sa licence avec des jeux tels que le karting. Sa société Marathon software est alors sur le déclin. Arrive alors un jeune homme d’affaire qui décide de racheter la société et la renomme Marathon Megasoft. Il insiste alors personnellement pour que le désormais retraité Matt Hazard soit la star de son nouveau jeu. C’est ainsi que commence notre histoire.
Pour bien débuter, un petit tour dans les menus s’impose. Rapide constat : outre la sélection d’un niveau précis si débloqué et la campagne, il ne reste qu’un menu d’options permettant de régler des paramètres de jouabilité et de sons principalement. Rien de bien intéressant en somme. Direction la campagne alors…
Le jeu débute par un tutorial relativement bien fait, rapide et déjà bourré d’humour. Pour les habitués il est évidement possible de passer outre. S’en suis alors un premier niveau clairement sorti de Red Steel (un jeu Wii d’ubisoft). Matt est alors habillé comme le célèbre agent 47 de Hitman. Il faudra s’habituer à ce genre de références tant le jeu en regorge, certaines étant bien plus évidentes à reconnaître que d’autres. On retiendra tout de même principalement le charpentier qui se déplace en utilisant des tuyaux verts, les soldats de l’armée allemande en 2D issus de Wolfenstein, le Maître Chef cuistot , Alto Stratus qui semble tout droit tiré d’un épisode de Final fantasy ou encore le classique monstre marin.
Ces références sont déjà très sympathiques, mais là où le jeu fait fort c’est que cette parodie du jeu vidéo va bien au delà de ces détails et se retrouve dans la structure même du jeu, et dans son histoire. Ce ne d’ailleurs sont pas juste des jeux par-ci par-là qui sont repris, mais aussi bon nombre de clichés comme ce précédemment nommé Alto Stratus, incapable de converser autrement que par des boites de dialogue textuelles, ou encore les Avatars que l’on retrouve assez loin dans le jeu qui sont plus intelligents que les I.A car dirigés par les programmeurs du jeu. Encore au delà, c’est l’industrie vidéoludique qui est singée. On retrouve par exemple une référence directe au développement interminable de Duke Nukem Forever.
Concernant la structure du jeu, il faut savoir que s’il reste plutôt linéaire, une des innovations majeures de Eat Lead provient du fait que les concepteurs du jeu peuvent à tout moment modifier le code et changer les règles. Il ne sera alors pas surprenant de se retrouver soudain en plein Far West sans trop savoir comment on a atterri là.
Retro jusqu’au bout des ongles
Sur le papier, Eat Lead dispose de tout ce qu’il faut pour faire un grand hit. Seulement voilà, le tout reste globalement sous-exploité. L’idée d’une structure modifiable à tout moment est vraiment excellente, mais quand elle se résume généralement à changer le décor ou de faire apparaître de nouveaux ennemis, on peut difficilement ne pas être déçu devant un tel gâchis. Bien sûr, le jeu reste surprenant et la parodie tient largement debout, mais le gameplay ne suit pas forcément. Ce bon vieux Matt Hazarda beau être un vieux de la vieille, à qui on ne le fait pas, son gameplay reste relativement basique. Impossibilité par exemple de sauter, d’effectuer des esquives rapides ou de se baisser autrement qu’à couvert. La jouabilité est de plus relativement rigide, l’IA des ennemis n’est pas très folichonne (c’est un euphémisme) et les armes et bonus manquent d’originalité dans leur utilisation. Attention, le jeu n’est pas mauvais, il est juste… basique… retrograde…
Toutefois le jeu tente tout de même des morceaux de bravoure avec un système de passage de couverture à une autre similaire à celui de Wanted plutôt bien pensé, mais là encore les développeurs ne sont pas allé au bout de leurs idées. Concernant les armes tout de même il faut noter des petites subtilités avec certains ennemis ayant des faiblesses par rapport à telle ou telle arme, incitant le joueur à bien choisir selon les passage. Il faudra de plus penser à économiser relativement les munitions car si certaines armes sontaisées àrecharger, ce n’est pas souvent le cas pour d’autres. D’un point de vue global, le jeu fait penser à un Gears of War du pauvre. Ceci est autant vrai d’un point de vue gameplay que d’un point de vue technique. Clairement le jeu n’est pas beau. Hideux ne serait pas vrai non plus, mais la console est très loin d’être exploité. Disons qu’on est en face d’un jeu qui aurait mieux fait de sortir au lancement de la console plutôt qu’en 2009.
On efface tout et on recommence
Triste constat que ces lacunes techniques et ludiques. Pourtant Eat Lead reste un jeu qu’il est intéressant de faire. En effet, le coté parodique est tellement prononcé qu’il reste un plaisir à jouer. Evidemment il vaut mieux disposer d’une bonne connaissance du milieu pour saisir toutes les références, mais l’humour omniprésent permet de faire passer la pilule du bilan précédent et de sauver ce jeu d’un verdict trop cinglant. Tout dans ce jeu n’est que second degré, jusque dans les descriptions des succès parfois hilarantes. A aucun moment le jeu ne se prend au sérieux et ceci ne s’arrête pasau générique de fin. En fait il s’agit plus d’une Série B version jeu vidéo qu’un mauvais jeu.
D’ailleurs le doublage français rends bien hommage à ce coté kitch avec des voix bien caricaturales. En parlant du doublage il est à noter que le jeu a au moins pour lui une ambiance sonore de qualité avec des musiques plutôt agréables. A bas prix, il pourra devenir un investissement intéressant rien que pour ce seul fait (La durée de vie étant de plus relativement courte vu la replay value quasi inexistante). Bien sûr, le jeu est très loin d’être parfait, mais il reste malgré toutagréable à jouer. Avancer n’est pas un calvaire, c’est déjà ça de pris.
Le jeu paraît extrêmement simple au premier abord tant l’IA est digne de l’ère préhistorique. Pourtant on se rend vite compte qu’il n’en est rien car les bougres d’ennemis sont certes idiots mais ils sont nombreux et savent viser. Ainsi il sera clairement nécessaire d’abuser des couvertures qui sontdestructibles. En tout cas, en jouant on sent que le jeu est plein de bonne volonté et qu’il a surtout manqué de budget. C’est un petit jeu fait par une petite équipe pour qui c’était la première expérience next gen. On peux se mettre à espérer une suite plus aboutie, d’autant plus qu’un opus XBLA est d’ores et déjàprévu.
+
- Humour efficace
- L’idée de la structure malléable.
- Musiques réussies et VF de qualité
- Le changement de couverture
- Ne se prend pas au sérieux
-
- Graphismes rétrogrades
- Bonnes idées pas assez exploitées
- I.A. quasi inexistante
- Gameplay basique
- Jouabilité rigide