Test : Echoes of the End sur Xbox Series X|S
Bright & Magic

Pour leur premier projet, les développeurs de Myrdur Games ont choisi de nous emmener faire un tour dans le monde d’Aema, un lieu très inspiré par les décors rocheux de l’Islande. Echoes of the End nous invite à suivre Ryn, une guerrière capable de maitriser une magie ancestrale. Accompagnée de son frère Cor, la vestigiale est bien décidée à restaurer les égides, des formations de cristaux bleus aux propriétés magiques, et cela selon les dernières volontés de son défunt père. Une mission rapidement perturbée par la guerre, et l’apparition d’ennemis surpuissants qui ont décidé, au contraire, de détruire toutes les égides. Un scénario simpliste, mais qui peine tout de même à embarquer le joueur avec lui, la faute à une narration mal construite, et des dialogues en anglais qui interviennent systématiquement à des moments où il est compliqué de s’attarder sur les sous-titres en français. On passe ainsi notre temps à tenter de déchiffrer un univers dont on ne connait rien, là où il aurait été sans doute préférable d’inclure quelques pauses pour mieux dérouler le scénario.
Car on sent rapidement que le principal objectif des développeurs islandais était d’imaginer un titre avec un bon rythme, dans lequel on ne s’ennuie pas. De ce côté-là c’est plutôt réussi et on alterne ainsi énigmes et combats, le tout en dirigeant Ryn à la troisième personne. La structure du jeu se veut très linéaire, et l’aventure se vit quasiment en plan-séquence tout du long, découpée en une dizaine de chapitres. Pas le temps de tergiverser donc, et le début du jeu nous met rapidement dans le bain. Après une petite introduction et la destruction d’une égide par l’armée dalienne, le titre nous permet de découvrir une partie des aptitudes athlétiques de notre héroïne. Un peu à l’image de Lara Croft, Ryn est capable de grimper sur certaines parois, de tenir en équilibre sur une poutre sans jamais risquer de tomber, et même de bouger des plateformes à distance grâce à ses pouvoirs magiques. Le gameplay est relativement souple et il est même possible de s’écarter un petit peu du chemin pour partir à la découverte d’un coffre renfermant un document ou un objet d’amélioration de soin ou de mana. A mesure de l’aventure, Ryn se découvre également de nouvelles capacités qui viennent apporter toujours un peu plus de profondeur au gameplay.
Mais comme évoqué plus haut, les phases de plateformes ne constituent pas l’essentiel du jeu, loin de là. Ce serait d’ailleurs dommage car celles-ci souffrent tout de même d’animations parfois assez approximatives, ou de transitions vraiment ratées lors d’une chute ou d’une noyade dans 30 centimètres d’eau. C’est beaucoup mieux du côté des énigmes en revanche, qui viennent régulièrement émailler le trajet de notre duo. Le joueur a par exemple la charge de donner des ordres simples à son partenaire quand il s’agit de brûler une broussaille ou d’allumer un interrupteur, tandis que les pouvoirs de Ryn permettent des approches originales par moment, et on ne fait jamais face à deux situations identiques finalement. Les énigmes basées sur la reconstitution ou la destruction d’éléments du décor via une sorte de pouvoir temporel offrent un aspect à la fois divertissant et grandiose, tout en apportant un vrai sentiment de satisfaction lorsqu’on parvient à se défaire d’un puzzle exigeant intellectuellement parlant. Et si jamais une énigme pose vraiment problème, il est toujours possible d’obtenir un indice pour faciliter sa résolution.
C’est malheureusement moins réjouissant au niveau des combats en revanche. Même si le choix du mode de difficulté permet d’atténuer l’importance de cette partie du jeu, chaque coup d’épée donné par Ryn nous confirme que Echoes of the End n’atteint pas les standards actuels en la matière. Il ne se dégage pas de réel sentiment de puissance lors des attaques, et le comportement des ennemis parait trop scripté lorsqu’ils encaissent des coups. Généralement, cela se traduit par une chorégraphie très stéréotypée, où on porte deux coups, avant d’esquiver ou d’effectuer une roulade pour éviter de subir l’attaque de l’adversaire. Puis on recommence. Cela demande un peu plus de concentration lorsque les ennemis sont en nombre, mais globalement on répète souvent les mêmes mouvements pour s’en défaire.
C’est d’autant plus dommage que les développeurs ont eu l’idée d’incorporer les pouvoirs de Ryn dans l’équation, mais sa barre de mana se vide tellement vite qu’on n’en profite finalement pas autant qu’on le souhaiterait. On peut ainsi utiliser de la magie capable de déplacer les ennemis, en profitant par exemple des reliefs offerts par l’Islande pour les balancer dans le vide ou pour les faire se percuter pour les assommer. Un gameplay assez grisant mais aussi frustrant compte tenu des limites fixées par la barre de mana. Heureusement, il est possible de rééquilibrer un peu les choses à mesure que l’on avance dans l’aventure, grâce à un arbre de compétences qui propose certaines aptitudes pour remplir plus rapidement cette jauge, mais cet arbre débloque également tout un tas de nouvelles attaques qui continuent de venir piocher allègrement dans celle-ci. Un constat d’autant plus regrettable que les ennemis sont assez impitoyables en mode difficile, et que la moindre erreur peut réduire vos efforts à néant et vous forcer à repartir depuis la dernière sauvegarde automatique.
Là où Echoes of the End impressionne, c’est sur la qualité de ses environnements. L’utilisation de l’Unreal Engine 5 est optimale et nous offre des décors parfois splendides, qui traduisent bien l’image que l’on peut se faire de l’Islande. On peut tout de même pointer du doigt l’omniprésence de murs invisibles, souvent assez grossiers, qui viennent perturber l’immersion alors qu’il y avait sans doute moyen de construire un environnement disposant de limites naturelles. Pas grand chose à dire sur la partie sonore en revanche avec des musiques discrètes et dans le ton, et un sound-design cohérent. A côté de ça, on sent bien que les développeurs ont été soucieux de construire leurs personnages, et cela passe par la présence de vrais acteurs. On retrouve ainsi Aldís Amah Hamilton dans le rôle de Ryn, elle qui jouait Ástríðr dans Senua’s Saga: Hellblade II. Une modélisation des visages impeccable qui accentue le petit côté cinématographique qui se dégage du titre.

+
- On ne s'ennuie pas beaucoup !
- Enigmes sympas et variées
- Petit sentiment de montée en puissance
- Direction artistique très réussie
-
- Combats qui manquent de punch
- Jauge de mana qui se vide trop vite
- Scénario difficile à suivre
- Beaucoup de murs invisibles