Jeux

Edens Zero

Aventure | Edité par Konami

6/10
One : 15 July 2025 Series X/S : 15 July 2025
28.07.2025 à 11h25 par - Rédacteur en Chef

Test : Edens Zero sur Xbox Series X|S

Un accident sans gravité

Si les joueurs Xbox sont passés à côté de deux adaptations de la franchise Fairy Tail, ils peuvent désormais se consoler avec l'autre saga d'envergure imaginée par le mangaka Hiro Mashima. Cette fois-ci c'est Konami qui s'est lancé dans le développement du jeu Edens Zero, avec l'objectif d'adapter une franchise qui s'est conclue après 33 tomes, et qui reste dans l'attente d'une Saison 3 côté anime. Avec le jeu vidéo, voici un moyen supplémentaire de découvrir les aventures de Shiki, dans un voyage spatial qui réserve quelques surprises.

Pour ceux qui connaissent la franchise, sachez que le jeu Edens Zero couvre la première partie du manga, ce qui correspond à la première saison de l’anime et aux dix premiers épisodes de la seconde. On y suit donc les aventures de Shiki, de son départ de la planète Granbell à sa confrontation avec le terrifiant Drakkhen Joe. Les développeurs se contentent ainsi de suivre la trame principale sans jamais s’en écarter, pour enchaîner les différents arcs si on le souhaite, ou faire de courtes escales sur la planète Blue Garden pour qui veut s’attaquer aux quêtes secondaires. Un choix plutôt judicieux qui permet de profiter pleinement de l’œuvre selon la vision de son auteur si on le souhaite, avec tout de même l’immense regret de constater que seul un gros tiers du scénario, qui correspond à la partie Cosmos Sakura, a été adapté ici. Et comme la franchise semble désormais à l’arrêt, rien ne dit que la suite (et fin) de l’histoire se déclinera dans un second jeu.

Malgré tout, cette première partie reste intéressante à suivre. On retrouve à peu près la même recette qui a fait le succès de Fairy Tail avec un groupe d’amis attachants, une pointe d’humour, et une grosse part de fan-service. Les modèles 3D sont plus inspirés par l’anime que par le manga, avec une large mise en valeur des personnages féminins, autant par leur force de caractère que par leurs formes généreuses. On s’étonne d’ailleurs que les développeurs aient pris le temps d’ajouter le mouvement de leur poitrine au moteur physique, pour un résultat franchement exagéré. Pour le reste, les décors manquent cruellement de détails, sont souvent désespérément vides, et globalement on sent bien que le studio est resté bloqué sur de l’Unreal Engine 4. Les retards pris par le titre n’ont clairement pas aidé, mais il y avait tout de même certainement moyen de faire beaucoup mieux en 2025.

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Au delà de ce constat, Edens Zero reste un titre plutôt fidèle à l’œuvre originale. L’ambiance shonen est bien retranscrite, avec des combats typés Action-RPG, dont la simplicité rappelle plutôt le genre du Musou. En mode Histoire, on se contente de parcourir diverses planètes en ligne droite, avec quelques items à récupérer, et parfois des ennemis plus puissants à éliminer pour ouvrir un coffre cadenassé. C’est très basique, et le level-design est absolument quelconque. Pas de rencontres aléatoires, les ennemis sont affichés à l’écran et il est possible de les éviter si on le souhaite, au risque de ne pas augmenter nos personnages de niveaux. Le roster des personnages jouables est composé des principaux membres d’équipage de l’Edens Zero, avant que viennent s’ajouter les membres des Element Four, avec Jinn qui fait office de perso bonus.

Le fait que de nombreux héros soient jouables constitue sans aucun doute un atout majeur pour l’intérêt du titre. On retrouve ainsi les caractéristiques de chacun, avec Shiki qui préfère combattre au corps-à-corps, tandis que Homura et Jinn manient le sabre. A mi-distance, Sister et Witch usent respectivement de leur fouet et de leur magie, et Rebecca et Wise sont plus à l’aise à distance avec leurs armes à feu pendant que Harmit est entourée de drones. En plus des attaques de base, il est possible d’utiliser des attaques spéciales, basées là encore sur les atouts de chacun. La plupart d’entre eux peuvent ainsi libérer le pouvoir de leur «ether gear» par le biais d’une petite animation sympathique et d’un bon sentiment de puissance, avec une pluie de balles pour Rebecca ou une attaque basée sur la maitrise de la gravité pour Shiki par exemple. Chaque personnage possède également une action spéciale qui se recharge au bout de quelques secondes, avec la possibilité d’installer une tourelle pour Wise, de changer de magie élémentaire pour Witch ou d’appeler Mosuko pour venir épauler Sister. Cela permet d’apporter de la diversité durant les phases de combats, d’autant qu’il est possible de passer d’un perso à l’autre (avec un groupe de quatre max) instantanément et de profiter parfois d’une action laissée par un héros mis temporairement de côté, comme d’une tourelle de Wise, ou d’une altération d’état infligée par Witch.

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Malgré cela, le tout manque tout de même de synergie, et ce n’est pas franchement mieux quand on commence à aller farfouiller du côté des arbres de compétences. Si les développeurs ont eu la bonne idée de construire un arbre par personnage, on regrette que ceux-ci ne soient pas franchement très explicites, ni bien construits. Et c’est encore pire concernant les équipements que l’on peut trouver dans des coffres, en récompenses de combat ou dans des bornes qui font office de magasin. En dehors du côté fan-service, avec certains vêtements qui rappellent les tenues portées par nos héros au fil des arcs de la saga, il est parfois difficile de savoir si un équipement est plus intéressant que celui que l’on porte déjà puisqu’aucun système de comparaison n’est disponible. En sachant qu’on peut équiper le corps, la tête, les bras, les jambes et les pieds, il y a de quoi être vite perdu. Un game-design finalement trop complexe, faute de bonnes idées, à l’heure où les exemples en matière d’ergonomie ne manquent pourtant pas.

L’autre déception majeure se trouve dans l’impossibilité de contrôler l’Edens Zero, que l’on aurait bien voulu diriger ne serait-ce que pour aller d’une planète à l’autre. Entre chaque chapitres il est possible de visiter le vaisseau, qui a la particularité d’être affreusement vide. Malgré la présence de téléporteurs, qui évitent de multiplier les allers/retours, s’y déplacer n’a vraiment rien de passionnant, avec tout de même quelques saynètes à déclencher pour récupérer des objets d’amélioration. On retrouve tout de même l’essentiel des salles aperçues dans le manga et l’anime, avec la Briefing Room, la Dress Room ou encore le Bain d’Eden notamment. Deux mini-jeux de rythme sont également présents avec les massages de Witch et les supplices de Sister, mais là encore rien de bien enthousiasmant. Pas grand chose à redire du côté des musiques, assez quelconques, et on regrette aussi que toute la mise en scène passe uniquement par de l’animation 3D, sans aucune cinématique tirée directement de l’anime.

6/10
En s'appuyant sur un univers intéressant imaginé par Hiro Mashima, Edens Zero avait pour ambition de nous entrainer dans une grande aventure à l'autre bout de la galaxie. Un objectif qui n'est malheureusement pas atteint, avec l'impression d'être face à un titre assez quelconque, sorti sur la précédente génération de consoles. On regrette par ailleurs que les développeurs se soient limités à la première partie d'un scénario qui a pourtant connu son dénouement l'an dernier avec la sortie du tome 33. Un choix qui nous laisse forcément dans l'attente d'une suite... qui n'arrivera peut-être jamais. Au final Edens Zero est une petite déception, et d'autant plus que le jeu aurait pu être une bonne porte d'entrée à la franchise avec quelques atouts à faire valoir.

+

  • Univers retranscrit fidèlement
  • Attaques variées grâce à 8 héros jouables
  • Personnages attachants

-

    • Histoire limitée au Cosmos Sakura
    • Décors vides et peu attrayants
    • Game-design pas toujours ergonomique
    • Monde ouvert assez anecdotique