Test : Eiyuden Chronicle: Rising sur Xbox One
Des trésors plein les fouilles
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est nécessaire de présenter le contexte qui entoure l’arrivée de cet Eiyuden Chronicle: Rising. Le jeu se présente comme une préquelle au futur grand titre du studio annoncé quelques mois plus tôt, Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes. Si le titre ne vous évoque rien, le nom de l’homme derrière sa création en est tout autre : Yoshitaka Muramaya. Ce monsieur est à l’origine de l’anthologie des Suikoden, une fabuleuse série de J-RPG ayant fait les beaux jours de la fin des années 90 et du début des années 2000, avec pas moins de cinq épisodes principaux, et de multiples itérations tactiques et Gaiden. La série est malheureusement tombée dans l’oubli depuis et nombreux sont les fans à espérer son retour. Alors quand la personne derrière l’œuvre originelle annonce un projet Kickstarter, la flamme vacille, s’embrase, et les paliers tombent rapidement au cours d’une des campagnes les plus réussie de l’histoire, atteignant plus de 3,5 millions d’euros. Si bien qu’il en naît une Compagnon App qui accompagnera la sortie du titre final, j’ai nommé Eiyuden Chronicle: Rising.
L’aventure s’ouvre sur la découverte du personnage de CJ. Celle-ci a quitté le foyer familial en vue de réaliser une coutume menant à symboliser son passage à l’âge adulte, à savoir trouver un trésor fabuleux. En effet, CJ est issue d’une famille de fouilleurs dont l’activité principale consiste à dénicher moults trésors dans les ruines les plus inexplorées. Et quel meilleur endroit que la ville de Nouveau Nevaeh, abritant de multiples donjons et secrets. Ce village reculé a été récemment frappé un terrible tremblement de terre l’ayant ravagé, et les quelques habitants qui ont survécu peinent ici à reconstruire leur doux foyer en raison des diverses attaques de brigands, de monstres et du manque de matériaux. La maire suppléante, l’avide Isha, ne manque pas de jugeote pour attirer les aventuriers à participer à l’effort collectif. Avant de pouvoir accéder au Tumulus, lieu de mystères de toutes les richesses, les aventuriers doivent ainsi rendre service au village et aider Nouveau Nevaeh à redevenir la flamboyante cité qu’elle était. C’est ainsi que vous devez compléter une carte de 30 tampons, chacun étant apposé par un villageois pour service rendu.
Et si les 30 premières quêtes vous permettent d’accéder au fameux Tumulus, ce ne sont pas moins de 160 quêtes en tous genres qu’il convient de réaliser pour satisfaire tous les villageois. Ces expéditions sont ainsi l’occasion de rencontrer les différents habitants et leurs facétieuses personnalités. Si la simplicité est de rigueur sur ce type de format, les personnages, un brin stéréotypés, ce qui est typique dans ce genre de production, restent attachants et on retient aisément leurs prénoms et métiers. Plus, certains disposent de portraits accompagnant leurs lignes de dialogue, ce qui rappellent furieusement le style graphique de la série Suikoden, et on se plait à imaginer le rôle qu’ils pourront jouer dans le jeu suivant. Une belle réussite sur cet aspect.
Côté quêtes, il est question de battre des monstres, récupérer des matériaux, résoudre des situations conflictuelles au sein du village ou retrouver des objets perdus. Le tout donne clairement un air de quêtes Fedex, et nous oblige à retourner régulièrement explorer les 5 environnements majeurs qui composent la partie exploration : forêt, grotte, montagne enneigée, ruines et volcan. Si rien ne surprend vraiment, on ne s’ennuie pas car la découverte de nouvelles zones un peu plus profondes à chaque passage nous enjoint à toujours aller plus loin. L’aspect chasse au trésor et le désir de compléter la zone en totalité sont bien présents. Basique, mais efficace. Chaque résultat de quête sera l’occasion de développer une nouvelle boutique, et faire venir de nouveaux arrivant dans la ville gagnant en prospérité. Le fil rouge se découvre au fur et à mesure des expéditions et des échanges avec les villageois, nous invitant à vivre une aventure d’une petite quinzaine d’heures. La fin du jeu nous permet de continuer l’aventure post crédits en mode difficile, ce qui reste très relatif au vu de la simplicité globale. Il en résulte de nouvelles quêtes et révélations nous emmenant pour 3 à 4h de jeu supplémentaires avant d’atteindre les 100%.
D’un point de vue du système de combat, nous sommes face à un style classique mais éprouvé. Un jeu d’action en vue de côté où il convient de frapper ses adversaires en fonction de ses faiblesses, et à l’aide des compétences de nos héros. Car il est ici question d’incarner 3 personnages en même temps, chacun étant assigné à une touche de la manette lors des phases de combat. La position des sticks analogiques au moment de la frappe influe également sur le coup porté, et chaque personnage dispose d’une technique utilisable à l’aide d’une gâchette. Plus, le bon timing des frappes en alternant les protagonistes permet d’enchaîner des combos multipliant les dégâts assénés aux adversaires. Les héros peuvent chacun s’équiper de 2 accessoires et 2 runes, attribuant diverses capacités suivant la situation (dégâts supplémentaires, hausse du taux de coups critiques, loot plus fréquent…).
La petite dizaine de boutiques du village vous proposent leurs services pour augmenter votre stuff et vous permettre d’explorer toujours plus loin les donjons. Là encore, on se plait à chercher chaque minerai nécessaire à l’upgrade suivante de son arme, à acheter la rune magique du niveau supérieur ou à créer l’accessoire nous permettant de booster l’expérience reçue. A noter qu’il est nécessaire de créer chaque objet avant de pouvoir l’acheter en boutique, valorisant un peu plus encore notre contribution au développement des commerces de Nouveau Nevaeh. Le jeu ne révolutionne pas la roue, mais se déroule avec une certaine aisance et un bon équilibrage entre passage au village et raid dans les donjons. A noter que des récompenses seront attribuées dans Eiyuden Chronicle: Hundred Heroes aux joueurs de ce premier titre, au prorata du développement du village on l’espère.
Concernant l’aspect artistique, c’est mitigé. Le jeu présente un aspect en 2.5D certes chatoyant, mais manquant d’originalité. Le côté pantin dans l’animation des personnages est très étrange dans un premier temps, mais tend à se résorber au fur et à mesure que l’on s’approprie l’univers, si bien que ce point n’est plus du tout notable après quelques heures de jeu. Les décors sont agréables à l’oeil mais ne révolutionnent pas le genre. Très classiques, ils n’offrent pas de grande surprise. Encore une fois, c’est basique mais c’est bien fait. La musique fait également mouche pour ce type de production, toujours juste, et jamais énervante, les morceaux annoncent le meilleur pour une aventure de plus longue haleine.
+
- Uunivers agréable à explorer
- Bon équilibre entre les phases de jeu
- Personnages travaillés et dialogues burlesques
- On ressent une vraie filiation avec Suikoden
-
- Un brin répétitif
- L'histoire reste en retrait
- Attendre Eiyuden Chronicle : Hundred Heroes !!!