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Elden Ring : Shadow of the Erdtree

Action/Aventure | Edité par Bandai Namco | Développé par FROM Software

9/10
One : 21 June 2024 Series X/S : 21 June 2024
01.07.2024 à 17h14 par - Rédacteur

Test : Elden Ring : Shadow of the Erdtree sur Xbox Series X|S

Arbre à came

Elden Ring reste à ce jour l’un des titres les plus marquants de cette génération de consoles. Riche, brutal, mélancolique, capable de nous faire passer par tous les degrés de sentiments existants, le jeu de From Software aurait pu s’en tenir à son aventure d’origine et briller encore longtemps. Mais au lieu de ça Elden Ring accueille une extension nommée Shadow of the Erdtree et c’est comme de vulgaires avatars dociles et bienheureux que nous rempilons pour des dizaines d’heures de larmes et de sueur.

Elden Ring: Shadow of the Erdtree prolonge l’aventure originale en venant s’y adjoindre au beau milieu (à peu près). Accéder à la nouvelle zone et aux combats à venir requiert d’avoir progressé dans le jeu jusqu’à avoir vaincu Radahn, un boss obligatoire, mais également le bon vieux Mohg. Ce dernier ne fait pas partie des adversaires dont il est nécessaire de croiser la route pour boucler Elden Ring ; les développeurs ont toutefois pensé – on imagine – que les candidats à l’exploration du DLC auraient eu à cœur de poncer l’univers de base avant de fondre sur Shadow of the Erdtree. L’optionnel devient donc obligatoire en défaisant Mohg pour rencontrer la personne qui nous invite à cheminer vers la nouvelle zone que propose ce DLC.

C’est peu dire qu’un certain niveau de jeu est attendu ici, dans le Royaume des Ombres. Mais on comprend aussi très vite qu’il est absurde de s’appuyer sur le seul niveau de notre personnage pour espérer progresser. Peut-être est-il capable de dessouder à peu près tout ce qui bouge dans le jeu de base, mais d’autres règles font loi dans le DLC. Le jeu s’adapte ainsi sensiblement au niveau avec lequel le joueur entre dans la nouvelle région pour régler les bases de la difficulté. Il s’appuie surtout sur un système annexe de leveling pour encadrer sa progression. Il convient alors de trouver un maximum d’items nommés « esquilles de l’arbre occulte » et « cendres spirituelles vénérées » pour gonfler les statistiques du personnage. On trouve ces objets en explorant, en combattant, bref en faisant ce que l’on fait de mieux dans Elden Ring : ne rien laisser de côté. A noter que ce système d’amélioration est propre au DLC et à sa carte et n’influence aucunement la puissance du joueur dans le jeu de base.

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Donner un coup de fouet à la puissance du personnage est essentiel tant Elden Ring: Shadow of the Erdtree est difficile. Si le jeu de base n’est pas toujours une promenade de santé, il laisse tout de même au joueur une certaine latitude pour chercher à progresser et surmonter in fine tous les obstacles. Dans le DLC en revanche le niveau de brutalité des ennemis est tout de suite archi-élevé, qu’ils soient des boss ou pas. On a d’ailleurs bien plus galéré par moments face à des ennemis dits « de base » que contre certains boss. Au-delà de la difficulté pure et dure, ce qui pose un problème dans Elden Ring: Shadow of the Erdtree est plutôt l’équilibrage global. Il est très difficile de percevoir une vraie cohérence entre les différents niveaux des opposants lorsque ceux-ci doivent être combattus obligatoirement (on était déjà plutôt habitués à de grands écarts du côté des boss optionnels). De même qu’il y a au sein de quelques zones fermées de véritables gouffres entre les ennemis croisés en chemin : les uns sont apathiques, tandis que d’autres sont de véritables machines à tuer. D’une manière générale certains combats sont rendus difficiles par un cumul exagéré chez l’ennemi entre vitesse, puissance et longévité des combos. Les adeptes de la défense qui repose sur une bonne endurance ont de quoi être déboussolés, par exemple. En dépit d’une récente mise à jour qui a sensiblement facilité les premières heures de jeu, Elden Ring: Shadow of the Erdtree est une aventure à la difficulté extrêmement élevée, au point d’irriter les habitués.

Nonobstant cet aspect intraitable qui fait payer au prix fort la satisfaction d’occire les démons, Shadow of the Erdtree est comme le jeu d’origine une véritable fabrique à émotions fortes. Le gigantisme du contenu pour ce qui est, rappelons-le, un DLC, est peu commun. S’il n’est nécessaire que d’abattre une dizaine de boss pour voir la fin de cette «aventure dans l’aventure», l’extension en compte une bonne quarantaine. A l’image d’Elden Ring, Shadow of the Erdtree pullule de zones annexes à la progression principale, de lieux retranchés, d’environnements à l’accès scabreux au bout desquels gisent autant de récompenses que ne patientent dans l’ombre de grands fléaux. De nouvelles armes et armures de tous types sont à retrouver dans Shadow of the Erdtree, de même que des talismans et de quoi se lancer sur un tout nouveau build, celui du « parfumeur ». Mais c’est avant tout dans l’éclectisme des environnements, dans leur assemblage improbable et dans la grandeur qui émane des principaux ennemis que Shadow of the Erdtree fait mouche. Ce DLC nous permet de retrouver l’incommensurable plaisir de la découverte propre à Elden Ring, entre angoisse permanente et excitation.

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Le souffle épique de l’aventure ne serait pas celui que l’on (re)connait sans cette incroyable capacité qu’ont les développeurs chez From Software à créer de véritables tableaux. On en connait les vieilles ficelles et pourtant ça marche. On reste systématiquement soufflé par la vue dégagée qui apparait après avoir progressé, non sans mal, dans quelque couloir étouffant. La direction artistique est impeccable comme toujours. Elle parvient à éviter le trop de recyclages pour donner à découvrir un monde nouveau et à la fois cohérent avec le reste de l’aventure. On regrette cependant l’aspect technique général sans évolution notable depuis la sortie du jeu d’origine, toujours émaillé par des soucis d’affichage tardif d’éléments du décor dans les zones vastes.

On note également quelques ralentissements et les habituels problèmes de caméra contre les ennemis vivaces et/ou colossaux. Pas de quoi ébranler le plaisir de jeu plus que de raison. Il en vaut de même pour l’histoire de ce chapitre additionnel, racontée par bribes de conversations avec les quelques PNJ rencontrés et trop peu souvent mise en scène dans les cinématiques. Comme d’habitude on ne comprend pas forcément tout (on cherche parfois s’il y a vraiment quelque chose à comprendre), mais soyons honnêtes, là n’est clairement pas la priorité.

9/10
A jeu exceptionnel, DLC exceptionnel. Sans rien réinventer de la formule qui a porté Elden Ring sur le toit du monde en 2022, Shadow of the Erdtree lui offre un nouveau souffle. Que ce soit au travers de son nouveau monde, de ses nombreux boss de grande classe ou bien des nouveaux modèles d’armes et accessoires, Shadow of the Erdtree prolonge l’aventure de plusieurs dizaines d’heures pour un plaisir de jeu immense. Cela se fait toutefois au prix de l’acceptation et de l’assimilation d’un niveau de difficulté grandement réhaussé par rapport à l’aventure d’origine. On arrive à se dépêtrer des obstacles, certes, mais cela demande cette fois une rigueur, un sang-froid et un investissement qui peuvent éventuellement agacer certains d’entre nous.

+

  • Contenu titanesque pour un DLC
  • Nouveaux boss à foison…
  • … Pour des combats très réussis dans l’ensemble
  • Direction artistique sublime, encore une fois
  • Une centaine d’armes, armures et accessoires
  • Ambiance incomparable

-

    • Difficulté extrême et équilibrage pas toujours optimal
    • Techniquement imparfait
    • Père Castor, on a besoin de toi !

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