Test : Everreach: Project Eden sur Xbox One
Dans l'espace, personne ne vous entendra pleurer
La Terre est à l’agonie et il est grand temps de trouver une nouvelle planète capable d’accueillir les derniers êtres humains. C’est dans cette optique que Nora Harwood se rend sur Eden, afin de contrôler le processus de colonisation en cours. A peine entrée dans l’atmosphère de cette planète luxuriante que son vaisseau est canardé, l’obligeant à s’écraser. Séparée de son ami Jay, Nora va donc devoir comprendre ce qu’il s’est passé, et retrouver dans le même temps son partenaire. C’est ainsi que débute Everreach: Project Eden, offrant quelques premières minutes déjà douloureuses pour le joueur; entre une mise en scène un peu cheap et un gameplay ultra rigide et donc peu ergonomique. En forçant un peu, Nora parvient jusqu’à la base Aurora qui va vite devenir le centre des opérations.
Et le centre d’à peu près tout ce qui ne va pas en réalité. Forcément axé sur son scénario avec Michelle Clough (Mass Effect) à l’écriture, Everreach: Project Eden plonge dans une ignominie de mise en scène capable de rendre jaloux Uwe Boll. Les mouvements des personnages sont totalement absurdes, et la caméra ne respecte pas toujours le principe de base du champ/contre-champ, sans compter sur le fait qu’elle bouge sans arrêt, donnant ainsi l’impression d’être tenue par un mec éméché. Autant dire que malgré les bonnes idées qui se dégagent de la trame scénaristique, tout est réduit à néant ou presque par la façon dont elle est racontée. Comble du malheur, tout est en anglais et les joueurs qui ne sont pas à l’aise avec la langue de Shakespeare passeront à côté du scénario, l’un des seuls atouts offert par le jeu réalisé par Ede Tarsoly donc. Heureusement, les documents à ramasser sont peu nombreux et les dialogues pas vraiment cruciaux pour avancer dans les niveaux linéaires d’Eden. A noter tout de même que le titre s’est laissé tenté par les réponses à choix multiples, avec la volonté d’influer sur l’une des scènes finales du jeu. La présence d’un drone façon BB-8 amène un peu d’humour appréciable dans les dialogues avec Nora, ce qui n’est pas négligeable.
Autant d’éléments qui invitent à se plonger dans le cœur du jeu, avant de se rendre compte que tout va mal de ce côté-là aussi. Le titre prend le parti d’alterner deux phases de gameplay bien distinctes qui permettent de faire respirer le joueur. Les phases en hoverbike sont plutôt agréables, avec une maniabilité pas tout à fait précise mais plutôt correcte comparé au reste. Ces séquences permettent d’admirer l’étendue des environnements, assez jolis dans leur design général. Il est demandé au joueur de fuir un vaisseau qui vous bombarde, en évitant les zones de danger signalées par un cercle rouge, ou de parcourir des plaines faussement ouvertes pour rejoindre le prochain point d’intérêt, avec la possibilité de shooter des ennemis au passage.
L’autre phase de jeu reprend le principe du bon vieux gunfight, en oubliant à peu près toutes les innovations de gameplay apportées ces dernières années. On se retrouve avec un personnage lourd à manœuvrer, incapable de changer son fusil d’épaule et qui se met à viser à peu près tout, sauf ce que vous aimeriez abattre. Il faut alors jouer au filou pour espérer s’en sortir indemne, utiliser la mini-map pour repérer les points ennemis et profiter d’une intelligence artificielle totalement dépassée pour avancer. Disposant d’un système d’expérience et de loot à la manière d’un jeu de rôle, il devient vite indispensable d’améliorer l’arbre de compétences de Nora, pour le coup vraiment bien fourni, afin de blinder sa résistance aux balles ou améliorer sa barre de vie. Quelques compétences peuvent également donner un peu plus de profondeur aux gunfights avec la possibilité de débloquer un mur de protection par exemple afin d’être protégé des tirs ennemis. Mais cela ne suffit pas à faire passer la pilule, et le plaisir de jeu n’est que trop rarement présent, même au fil des quelques heures proposées par le jeu qui dispose de quatre missions qui vous tiendront moins de deux heures chacune.
On l’a dit précédemment, les environnements offrent un bon rendu général et les phases en hoverbike permettent d’en profiter lorsqu’ils sont en mouvement. A l’arrêt en revanche le constat est bien différent puisque l’on découvre des textures peu travaillées, de l’aliasing à perte de vue et des animations tout sauf naturelles. Entre ces errances techniques et le gameplay méchamment daté, on aurait presque l’impression de se retrouver devant un mauvais jeu sorti sur Xbox 360. La bande-son s’en sort à peu près avec des indicateurs qui nous permettent de savoir lorsque tous les ennemis d’une zone sont hors d’état de nuire. Difficile d’en dire autant des temps de chargement interminables, surtout lorsque le jeu impose un nombre de morts conséquent en mode normal.
+
- Ambiance correcte
- Arbre de compétences élaboré
- Phases en hoverbike sympas
- Un peu d'humour
-
- Mise en scène catastrophique
- Gameplay hyper lourdingue
- Tirs totalement imprécis
- Une gen de retard techniquement
- Chargements interminables
- Tout en anglais