Jeux

Fallout : New Vegas

RPG | Edité par Bethesda Softworks | Développé par Obsidian Entertainment

8/10
360 : 22 octobre 2010
23.11.2010 à 07h36 par - Rédacteur |Source : http://xbox-mag.net/

Test : Fallout : New Vegas sur Xbox 360

Fallout fait partie de ces licences qui, en bien comme en mal, déchainent les passions à chaque nouveau sujet. Alors quand Bethesda annonça New Vegas, les fans de la première heure n'ayant pas digéré le passage à une ère nouvelle enclenché par Fallout 3 et les mauvaises langues prédisant un sous jeu attendaient le titre au tournant. Pourtant c'est Obsidian, studio né des cendres du père des deux premier Fallout, Black Isle, qui a été choisi pour porter le projet New Vegas. Mais nombreux étaient ceux prêts à jouer le tapis sur son échec . Ils ont eu tort.

Go West !

Fallout : New Vegas reprend donc les grandes lignes du gameplay intronisé dans la série par Fallout 3, la liberté absolue comme point d’orgue d’une expérience qui se veut immersive. Et quoi de plus logique pour vous emporter dans cet univers que la vue à la première personne, contribuant grandement au sentiment d’appartenance aux terres désolées de Mojave (la vue à la troisième personne est également disponible mais semble moins naturelle). Si vous avez joué à Fallout 3, faire vos premiers pas dans le désert vous semblera comme retourner sur un vélo, de nombreuses choses étant quasiment identiques dans l’épisode précédent : ATH, menus toujours par l’intermédiaire de votre fidèle Pip-Boy (ordinateur au poignet), et le très controversé mais au combien jouissif VATS. Pour rappel, il permet de stopper l’action et de choisir les zones du corps de l’ennemi à viser, la réussite des coups dépendant de votre degré d’expérience avec l’arme utilisée. Un petit côté stratégique se dégage de ces actions, autant que sanglant lors d’un coup critique. Ainsi conservé, le VATS permet au titre de proposer des affrontements qui s’éloignent de ceux d’un FPS classique. En ce qui concerne la progression du personnage, Fallout 3 proposait de très nombreuses façons de l’aborder grâce à un large choix de compétences. Ici ce sera la même chose, en plus complet, permettant ainsi de réellement façonner son personnage à son image. Celui-ci évoluera ainsi très différemment d’une partie à l’autre, autrement que par un simple choix personnage faible mais intelligent ou bête mais musclé. Le choix des compétences est difficile et devra se faire avec attention, tant chacune semblant aussi intéressante que l’autre. Un bon point pour la rejouabilité.




Les retrouvailles font chaud au cœur et c’est en pleine possession de votre personnage que vous partirez pour cette aventure. Mais vous pensez bien que Obsidian ne s’est pas contenté de vous rendre une copie bête et méchante. Les nouveautés sont là, et elles font plaisir. Outre les compétences supplémentaires liées à l’évolution de votre personnage, vous pourrez cuisiner (un steak de Brahmine aux herbes radioactives, hum !) ou encore faire appel à vos talents de bricoleur pour modifier vos armes et créer vos munitions. Également, au gré de vos pérégrinations, vous ferez des rencontres et certaines se joindront à vous. Il vous sera ainsi possible de donner des ordres à vos compagnons de fortune et l’exploration changera de visage. Mais la grosse part du gâteau, celle qui donne un ton différent à l’aventure New Vegas, c’est le mode Hardcore. Vous, fan de la première heure, Obsidian ne vous a pas oublié. Le mode Hardcore transformera votre aventure, vous obligeant à subvenir à vos besoins les plus naturels (boire, manger, dormir) si vous ne voulez pas causer la perte de votre personnage. Vous pourrez aussi dire adieu au sommeil qui soigne et aux cargaisons de kits de soins qui vous assuraient une trop grande tranquillité d’esprit. Vous êtes blessé et infirme ? Et bien ce sera consultation chez le toubib ou trousse de médecin (plutôt rare) et rien d’autre. On aurait cependant pu imaginer le concept allant plus loin, supprimant la boussole et les voyages rapides par exemple, ce qui vous aurait obligé à réfléchir à chacune de vos actions. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce mode offre une vraie valeur ajoutée au soft et changera votre façon d’appréhender vos sorties dans le désert. Un monde hostile à bien des égards, votre personnage sera mis à mal… et vos yeux aussi.


Ca-li-for-nia bugs, they’re unforgettable

Laissé pour mort au milieu de ces contrées arides par un groupe de personnes aux intentions obscures, sauvé par les habitants d’un petit village, vous ouvrirez les yeux chez un médecin et une fois remis sur pieds, ferez la découverte des terres désolées de Mojave, votre terrain de jeu pour les dizaines d’heures à venir. Et autant être clair : Fallout New Vegas n’est pas une réussite technique. Le bon vieux moteur graphique, qui montrait déjà ses limites pour Fallout 3, fait aujourd’hui pâle figure. L’ensemble est daté et ne marque absolument aucune différence avec le soft précédent. La modélisation des personnages est très moyenne, leurs animations vous ramènent à un autre âge. Les décors affichent des textures elles aussi de qualité inférieure (les plantes en 2D font tache pour ne citer qu’elles). Certains animaux mutants, comme les Geckos, frisent le ridicule, tant par leur design douteux que par leurs déplacements tout droit venus d’un passé très lointain. Mais le point faible le plus gênant de Fallout : New Vegas, c’est ces multiples bugs qui parsèment le soft. Bugs de collision en pagaille, personnages au loin qui flottent, disparition soudaine de votre arme, textures jouant à cache cache et plus dérangeant, des bugs empêchant de finir une quête et vous obligeant à recharger une sauvegarde…Ce n’est pas la fin du monde mais dans ce dernier cas, il faut avouer que c’est pénible et rageant. On peut regretter ce manque évident de finition qui, couplé à un moteur vieillot, ne rendent pas honneur au travail effectué sur la cohérence de l’univers.




Parce qu’en dépit de ces défauts, le regard que vous porterez sur Fallout : New Vegas ne sera surement pas celui que l’on porte envers le commun des jeux graphiquement ratés. Ces décors, aussi techniquement faibles soient-ils, s’offrent à vous avec le brio de proposer un monde cohérent. Il y a quelque chose d’ordonné dans tout ce désordre, vous vous enfoncerez dans ces terres désolées et au bout de quelques minutes seulement, ce monde vous emportera avec lui et vous oublierez ce qui a pu vous chagriner en lançant le jeu. Reprenant les points forts de l’exploration de son prédécesseur tout en ayant supprimé ses trop nombreuses longueurs (liées en grande partie aux visites souterraines), Fallout : New Vegas vous portera d’un village à l’autre, d’un campement désert à la folie décomplexée de la ville de New Vegas sans jamais vous faire ressentir une trop grande redondance des décors. Revue sensiblement à la baisse par rapport à Fallout 3, la taille de la carte se veut donc plus propice aux découvertes sans temps morts, tout en vous assurant des heures et des heures de plaisant vagabondage. La technique, faiblarde, se trouve ainsi compensée en partie par cet univers inspiré, ce petit monde qui vous ouvre ses portes et donne tout son sens à la notion d’aventure. Et plus vous avancerez, plus ces carences techniques deviendront de simples détails. Car si l’univers est visuellement cohérent, son background et la façon dont il est porté, est fantastique.

Le plus important ce ne sont pas les cartes…

C’est ce que vous en faites, a dit un grand sage. Fallout : New Vegas attaque la partie avec une main difficile donc, car pas très jolie. Mais il écrase la banque avec un coup de maitre. Vous êtes invité à être le héros d’un western post-apocalyptique. New Vegas n’est pas uniquement l’enfant de la star Fallout, il prend le meilleur de ses ancêtres et y ajoute sa touche. On retrouve ainsi ce monde dévasté par un holocauste nucléaire, qui tente de se relever, tiraillé par les ambitions de diverses communautés avec comme oasis la ville de New Vegas, joyau isolé au milieu d’un monde qui a perdu de son éclat. Il n’a cependant rien perdu de ses conflits politiques, communautaires, de ses enjeux économiques et sociaux. Si la trame principale se montre efficace sans toutefois être inoubliable, l’intérêt est ailleurs. Le monde de Fallout : New Vegas est entier, avec un passé à découvrir et un futur à façonner. Vous jouerez un rôle important sur ces terres, aux côtés de ceux qui tirent les ficelles de New Vegas comme au plus près de la population pour l’aider à régler ses problèmes de voisinage. Mais qu’elles soient vitales pour le futur de ce monde ou totalement facultatives, les nombreuses quêtes apportent leur lot d’exploration, de découvertes et parfois de scènes inattendues. Le plaisir est là, vous rendrez service à la population ou au contraire vous servirez d’elle pour mener à bien vos objectifs. Mais prenez gare à ne pas trop badiner avec les habitudes locales, votre karma en sera affecté, vos relations avec les populations locales pourraient se dégrader et vous verrez se multiplier les balles ayant tendance à se perdre en votre direction. Le choix de votre camp vous appartient. Encore une fois, l’approche de l’aventure peut être différente d’une partie à l’autre et incite à être retentée en changeant ses choix.




Si cet univers n’est peut être pas aussi riche que celui que renferme le Codex d’un Mass Effect, Obsidian a su lui donner vie au travers de nombreuses rencontres, débouchant inévitablement vers un très grand nombre de dialogues qui contribuent à vous immerger encore un peu plus dans cette aventure. Ainsi, chaque habitant semble avoir sa propre histoire, son caractère, vous offrant des répliques parfois drôles ou usant de métaphores bien inspirées. Vous rencontrerez des personnages hauts en couleurs, charismatiques et parfois complètement fous. Le doublage en français de ces très nombreux textes est un autre atout et se montre relativement convenable. Encore une fois, en dépit d’un nombre incalculable de personnages clonés et d’une synchronisation labiale aux abonnés absents, vous aimerez dialoguer et connaitre chaque habitant, ses vertus et ses vices. Pour renforcer cette immersion, tous les éléments connus des amateurs du genre sont là : le marchandage, le piratage, l’entrée par effraction, le vol de tout et n’importe quoi, etc…tout ou presque peut être fait. Les heures passent et le plaisir est intact. Toutes ces choses à faire et à découvrir offrent à Fallout : New Vegas une durée de vie qui va vous réconcilier avec les productions actuelles. Si l’histoire principale peut se boucler en une vingtaine d’heures, vous vous surprendrez certainement à les dépasser sans même avoir réellement commencé la quête principale. Vous comprendrez alors ce qui fait de ce Fallout un grand jeu d’aventures.

On ne vous le répètera jamais assez, c'est la beauté intérieur qui compte. Celle de Fallout New Vegas rattrape largement ce physique disgracieux. Alors que vous soyez rebuté par cet aspect technique moyen ou trop méfiant à l'idée de ne pas retrouver le Fallout qui vous ferait rêver, passez outre vos préjugés, déambulez sur ces terres et vous verrez tout un univers vous emporter. Fallout New Vegas vous propose tout simplement l'aventure avec un très grand A : libre, long, prenant, complet et très bien écrit. Une quinte flush royale face à laquelle vous ne pouvez que vous coucher.

+

  • Des personnages hauts en couleurs
  • Des dialogues nombreux, bien écrits et parfois drôles
  • Univers riche et cohérent
  • La durée de vie
  • Le mode Hardcore

-

    • Techniquement très moyen
    • Les nombreux bugs de toutes sortes