Test : FAR: Changing Tides sur Xbox One
Gros coefficient de marée
Même s’il s’agit d’une véritable suite, il n’est clairement pas obligatoire d’avoir fait le premier épisode pour profiter au maximum de FAR: Changing Tides. On suit d’ailleurs un nouveau personnage, nommé Toe, et finalement seul les décors d’un monde dévasté et les mécaniques de gameplay font réellement référence à FAR: Lone Sails. L’aventure débute sous l’eau, dans une ville totalement engloutie qui ne laisse transparaitre aucun signe de vie. Pas de quoi paniquer pour autant, Toe est un bon nageur et semble assez débrouillard pour trouver une échappatoire à ce qui ressemble pourtant au début d’une nouvelle ère pour l’humanité. Pas de narration, le scénario est suggéré et laissé finalement libre à l’imagination du joueur qui ne tarde pas à trouver un vieux navire rouillé pour voguer vers un lieu plus accueillant, du moins on l’espère.
Doté de mécaniques de gameplay relativement simples, FAR: Changing Tides suit une ligne droite scénaristique et ne vous permet à aucun moment d’en changer. Toutefois, le rythme est suffisamment travaillé et parvient à changer de cap lorsque le joueur commence à se dire que la quiétude prend un peu trop le dessus. Les développeurs suisses nous permettent ainsi d’alterner les phases aux commandes du navire, la résolution de petites énigmes et les phases de nage avec l’avantage de ne pas avoir de contraintes liées à l’oxygène. Même les sauts dans le vide ne viennent pas perturber sa santé décidément de fer. Pas de Game Over donc, mais des subtilités qui obligent le joueur à ne pas trop y aller n’importe comment non plus.
Notamment sur les commandes du bateau. Très basique au début, le gameplay lié à la navigation vous invite à lever le mat, attacher les voiles et les orienter en fonction du vent pour optimiser la voilure. On se croirait presque dans Sea of Thieves. La grosse différence étant que le joueur progresse sur un plan en 2D sans jamais pouvoir en dévier. Cela signifie que la gestion du vent se fait avec un petit drapeau hissé le long du mât, dont la hauteur indique le sens du vent. De même, il faut prendre garde aux éléments du décor qui obligent à rentrer les voiles sous peine de les abimer et venir diminuer la vitesse générale du bateau. D’autres mécaniques s’ajoutent au fil de l’aventure puisque Toe va découvrir de nouvelles pièces de moteur sur sa route, avec l’avantage d’étendre les possibilités offertes par le navire. Nous ne les dévoilerons pas pour ne pas gâcher la surprise.
Ce que l’on peut dire en revanche, c’est qu’il est rapidement nécessaire de trouver des ressources qui vont servir de combustible pour faire avancer le navire en l’absence de vent. Pour cela, un radar indique la position d’éléments importants sous l’eau, ce qui permet au joueur de faire ses recherches sans trop de difficultés. Mais l’atout principal du jeu reste surtout ses énigmes. Dans ce monde fait de rouille et d’eau, de grandes bâtisses vont se dresser sur le chemin de Toe, empêchant le navire de continuer sa course en avant. Ces énigmes sont simples mais généralement très plaisantes à jouer, avec notamment un système de tuyaux capables d’aspirer ou de cracher de l’eau. Tous les éléments importants à la résolution d’une énigme sont marqués d’un cyan éclatant et généralement les zones de recherche sont limitées, ce qui facilite la tâche. Tout est fait pour que ces phases soient réellement perçues comme une courte aparté avant de reprendre la route à bord du bateau.
Car c’est évidemment le coeur du gameplay. Au delà de la gestion de l’avancée du bateau, celui-ci est surtout un prétexte à prendre son temps, découvrir l’étendue des dégâts de ce monde, s’extasier à la rare forme de vie aperçue au loin ou encore à contempler des paysages parfois magnifiques. La direction artistique est impeccable, et la rareté des musiques contraste avec quelques moments d’intensité. On regrette d’ailleurs que ces moments se font trop rares tellement le potentiel pour apporter de vrais moments épiques semblait bien là. Toutefois, l’aventure est belle, et les instants de contemplation presque forcés offrent au joueur une sorte d’odyssée vraiment agréable, le tout durant environ cinq heures de jeu.
+
- Direction artistique très réussie
- Enigmes simples mais efficaces
- Evolution du navire au fil de l'aventure
- Gestion de la navigation intéressante
-
- Manque un peu de moments épiques
- Quelques bugs bloquants