Test : Far Cry 6 - Vaas : Folie sur Xbox One
Porqué te Vaas
Vous l’avez certainement remarqué lors de vos errances dans les camps alliés de la campagne de Far Cry 6. On trouve un poste de télévision sur lequel apparaissent les visages de Joseph Seed (Far Cry 5), Pagan Min (quatrième épisode) et l’inévitable Vaas Montenegro de Far Cry 3. C’est à partir de ce point que peut être lancé ce premier DLC pour Far Cry 6, intitulé « Vaas : Folie ». On quitte donc totalement l’archipel caribéen, le héros et la progression qui va avec pour prendre les commandes de Vaas. Si quelques récompenses d’équipement se trouvent au bout du chemin, tout ce que vous vous apprêtez à faire désormais n’a absolument aucune incidence sur le déroulement de la campagne de Far Cry 6. On peut donc très bien vivre sans. Cela étant dit, on vous conseille vivement de lancer ce DLC, surtout si vous êtes comme nous moyennement convaincu par ce que vous propose Far Cry 6. A l’inverse du jeu de base qui se perd parfois dans l’immensité de sa proposition et la vacuité de son propos, Vaas : Folie fonce tout droit là où on ne l’attendait pas, pour le meilleur.
Les joueurs attentifs au personnage de Vaas trouvent ici matière à étendre leur amour pour l’anti-héros avec une histoire aussi simple que bien conduite (merci au passage aux doublages français excellents). Pas de quoi justifier seul la plongée dans l’esprit tordu du pirate bien sûr ; mais bien que l’on puisse être un peu secoué par l’étrange inversion des rôles entre gentil et méchant qui se joue ici, l’ensemble fonctionne bien et donne une couche d’épaisseur supplémentaire à Vaas. Etait-ce nécessaire ? Pas vraiment. Va-t-on s’en plaindre ? Au regard du manque général de charisme qu’inspire 99% du casting de Far Cry 6, il serait malvenu de contester l’effort produit ici. Bref, vous êtes dans la peau de Vaas, lui-même coincé dans sa propre tête, et il convient de mettre la main sur les trois parties d’une lame spéciale pour espérer échapper à la vindicte d’un Jason dépeint ici comme un chien enragé.
Au-delà de ce cadre particulier, nous faisant explorer une petite zone mélangeant les environnements de Far Cry 3 aux errances de l’esprit de Vaas (des requins volent, des bras jaillissent du sol…), Vaas : Folie redéfinit l’expérience Far Cry 6. Vous êtes ici dans un FPS/Roguelite, un jeu où la mort frappe rapidement à votre porte les premiers temps, vous renvoyant inévitablement au point de départ. Armé seulement d’un pistolet et d’une paire de seringues de soin, il convient d’explorer l’ile pour ouvrir des coffres, prendre possession de nouvelles armes et tuer, tuer et tuer encore pour engranger de quoi rendre Vaas toujours plus efficace au combat, et résistant. On gagne des points en éliminant les combattants/zombies, que l’on échange dans la base contre des améliorations définitives pour Vaas ou des bonus qui ne durent que jusqu’à votre prochaine mort. Les débuts sont donc ardus… et on aime ça ! Le combat est au centre de l’expérience, forçant le joueur à prendre des risques, à se faire discret, à millimètre chacune des sorties pour ne pas perdre de précieux points. On redécouvre ici une expérience Far Cry « à l’ancienne » ; dommage, se dit-on, que l’on n’ait pas accès à des pièges façon Far Cry Instinct : Predator. Cela aurait eu toute sa place ici.
Tandis que l’on échange des points contre plus de PV, plus de seringues ou très important, la capacité à conserver une certaine partie de ces points en cas de mort, on se rend plus costaud pour entreprendre les défis imposés pour la récupération d’une nouvelle arme. Nous voilà alors face à des vagues d’ennemis, certes pas plus intelligentes que par le passé, mais résistantes et causant de sérieux dommages. A force de courage et d’abnégation, on obtient de quoi devenir réellement puissant et dès lors capable de faire face aux trois grandes épreuves auxquelles nous soumet l’esprit de Vaas en vue de récupérer les morceaux de la lame. Les ennemis sont nombreux, puissants ; Jason ou Citra font leur apparition et ne sont pas tendres du tout avec ce pauvre Vaas.
Jusqu’à l’affrontement final qui exige une bonne préparation, il se passe deux bonnes heures. Un temps court certes, mais très intense et bien rythmé. Surtout que, on le redit, les débuts sont délicats et l’expérience éprouvante dans son ensemble : sortir du DLC vous contraint à devoir tout refaire comme si vous aviez été tué ! Inutile donc de faire trainer cela en longueur. Si le cœur vous en dit, vous pouvez tenter l’expérience dans des niveaux de difficulté encore plus élevés, tout en conservant les atouts permanents précédemment débloqués. Voilà qui offre de gros moments de tension. A l’inverse, on vous invite à éviter quoi qu’il en coute cette expérience en réglant les options générales en mode « Histoire ». Ce DLC devient alors beaucoup trop facile et laisse filer l’essentiel de son charme.
+
- Expérience à contre-courant du jeu de base
- Le combat au centre du débat
- Gameplay exigeant et très prenant
- Version française de haute qualité
-
- IA toujours à la traine
- On ne peut pas quitter et revenir sans avoir à tout refaire
- Le principe même du die & retry peut rebuter