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Fast & Furious: Arcade Edition

Course | Edité par GameMill Entertainment | Développé par Cradle Games

5/10
Series X/S : 24 October 2025
24.10.2025 à 11h12 par - Rédacteur

Test : Fast & Furious: Arcade Edition sur Xbox Series X|S

T’as la gueule plus grande que le moteur

L’Arcade n’est pas morte. Bien qu’abandonnée par nombre des grands constructeurs qui ont façonné son histoire et empli nos mémoires de souvenirs doux (et ô combien couteux), l’Arcade peut compter sur quelques irréductibles dont Raw Thrills pour accueillir encore aujourd’hui de nouvelles productions. Elles font parfois le voyage jusque sur nos consoles, à l’image de Fast & Furious: Arcade Edition, fraichement débarqué sur Xbox Series X. Comme dirait Dom, on n’astique pas un moteur sans soulever le capot, alors voyons ce que ce Fast & Furious cache dans ses entrailles.

Fondé en 2001 par d’anciens de la maison Midway, Raw Thrills fait partie des rares studios qui développent encore des jeux pour les bornes d’Arcade. Leur réalisation la plus notable reste sans conteste Cruis’n Blast en 2017, héritier des célèbres Cruis’n USA/World. Cette « résurrection » de la célèbre franchise, qui a avalé tant de pièces partout dans le monde, a reçu un accueil plutôt favorable de la part des joueurs et a profité de cette bonne dynamique pour arriver aussi sur Switch en 2021. C’est un chemin similaire que suit aujourd’hui Fast & Furious: Arcade Edition, sorti en salles en 2022. Il est désormais disponible sur Xbox Series X|S et diverses autres machines. Un projet confié à Cradle Games et édité par GameMill Entertainment, studio spécialisé dans le portage de jeux AA le plus souvent à destination d’un jeune public (Cobra Kai, GI Joe, Nerf Legends ou encore Nickelodeon Kart Racing sont passés entre leurs mains).

Fast & Furious: Arcade Edition est un vrai jeu taillé pour les bornes. Passées les quelques petites explications textuelles sur la façon de jouer – dans un français parfois douteux – on file tout de suite vers l’essentiel : la course. Jouable seul ou à deux en écran partagé, Fast & Furious: Arcade Edition nous invite le plus simplement du monde à être le plus rapide à boucler chacun des six circuits proposés. Mettons tout de suite les choses au clair concernant l’usage de la licence Fast & Furious : elle se limite ici à l’identité des véhicules jouables et aux lieux dans lesquels se déroulent les courses, à savoir la Colombie, Abou Dabi, les Alpes suisses, Yellowstone, La Havane et Hong Kong. Ne cherchez pas Dom et compagnie, ou quelque référence précise aux films, le nom de Fast & Furious a surtout pour vocation d’illustrer le mélange de course automobile et d’action débridée qui caractérise les récents films de la saga.

Fast & Furious Arcade Edition 2

La partie débute par la sélection d’un bolide parmi huit véhicules que sont la Corvette Z06, la Corvette Grand Sport, la Dodge Charger, la Shelby GT 500, la Shelby GT500 KR, la Ford GT, la Ford Bronco DR et enfin la Jeep Wrangler. Disponibles en plusieurs coloris, elles se différencient légèrement par leur vitesse de pointe, leur motricité et accélération, mais il n’y en a pas vraiment une meilleure que l’autre. Place ensuite à la course, avec une playlist composée de six circuits dans les lieux évoqués précédemment. Tant que l’on n’a pas terminé premier sur toutes les courses, celles-ci repassent en boucle, tout en conservant le statut validé pour celles qui le sont ; une fois l’objectif atteint partout avec un même véhicule, on obtient sa version plus puissante pour rendre les courses encore plus explosives.

S’il y a bien quelque chose que l’on ne peut enlever à Fast & Furious: Arcade Edition, c’est son caractère débridé. Les courses durent quelques minutes durant lesquelles l’écran fourmille de résultats de la destruction causée par notre passage, celui des adversaires, ou bien de l’environnement tout seul. Chaque course est en réalité un gros rush vers un objectif à la sauce Fast & Furious, comme monter dans un avion en bout de piste, foncer dans un réacteur nucléaire ou bien atteindre un coffre-fort quelque part à La Havane. Grosso modo une course se compose d’un premier tour relativement rangé, puis d’un second où la destruction ambiante crée des raccourcis et passages secrets ; la fin du troisième tour s’ouvre sur une brève nouvelle section qui se conclut par un bon gros saut en tremplin sur l’objectif.

Pendant toute la durée de la course il convient d’utiliser intelligemment la nitro, de dénicher des passages alternatifs et d’abuser du drift pour grapiller des petits coups de boost qui, à la fin, font la différence. Car en bon jeu d’arcade tourné avant tout vers le chronomètre, Fast & Furious: Arcade Edition nous place face à des adversaires qui demeurent dangereux jusqu’à la dernière seconde. Qu’importe la qualité de la course que l’on mène, ils ne sont jamais très loin. Il est donc plus important de surveiller le chronomètre que la position des adversaires à l’instant T.

Fast & Furious Arcade Edition 1

Sur le papier on a quelque chose de très arcade, de potentiellement amusant, mais qu’en retient-on une fois la manette posée ? Eh bien malheureusement pas grand-chose. Si Fast & Furious: Arcade Edition est résolument tourné vers l’action explosive, on en retient surtout le résultat terriblement bordélique. À trop en recevoir on finit par ne plus suivre, à ne plus vraiment se sentir maitre à bord. Le grand n’importe quoi qui se déballe devant nos yeux est accentué par les commandes du véhicule qui permettent de cabrer, de faire du deux-roues et des tonneaux, pour gratter à priori un peu de vitesse. L’ennui c’est que l’apport sur les performances n’est pas si évident que cela et que cela ajoute du foutoir au foutoir. Nous et les autres joueurs IA multiplions alors ces cascades qui ne ressemblent à rien, les sauts approximatifs, les dérapages douteux pour faire concevoir ensemble un spectacle navrant. De l’action, oui, mais on l’aime avec un minimum de cadrage. Fast & Furious: Arcade Edition ressemble assez souvent à ces moments d’enfance avec les voitures Majorettes que l’on envoyait bouler depuis l’étage en espérant les voir retomber sur leurs roues en bas des escaliers. Le résultat était rarement satisfaisant.

Une partie importante du problème vient de la réalisation de Fast & Furious: Arcade Edition. Les décors sont certes différenciés, l’ensemble est chaleureux et coloré, chaque circuit a son identité. Mais ce n’est non seulement pas très beau, et pas tout à fait au point non plus. Les collisions sont en roues libres et les petits passages à travers le décor sont légion. De quoi donner encore un peu plus la sensation, si besoin était, que les courses sont un grand n’importe quoi où l’on n’est pas bien sûr de savoir ce que l’on fait. On imagine que cela peut convenir à un public jeune, encore qu’il lui faille tout de même batailler s’il veut remporter les courses. Une fois cela réalisé, il n’y a d’ailleurs que peu d’intérêt à revenir jouer à Fast & Furious: Arcade Edition. À la différence des vieux jeux d’Arcade tels que Daytona USA et consorts qui pouvaient avoir quelque chose d’addictif en dépit de leur contenu limité (c’était aussi une autre époque), Fast & Furious: Arcade Edition a, sous cette forme console du reste, quelque chose qui relève du « one shot ». On colle une pièce ou deux dans le monnayeur, on rigole quelques minutes et basta.

5/10
Fast & Furious: Arcade Edition est sûrement un jeu amusant si l’on a l’occasion de l’essayer pour un bref moment dans une salle d’arcade. Une fois sur notre console, et nonobstant un concept de base intéressant, on est un peu perdu et vite ennuyé. Les courses atteignent un niveau bordélique stratosphérique que la réalisation globalement moyenne n’est pas là pour aider. C’est un jeu qui peut éventuellement amuser de jeunes enfants qui aiment quand ça roule, ça déroule et ça s’écrase. Sorti de cette approche enfantine, il n’y a pas grand-chose qui justifie de s’investir dans Fast & Furious: Arcade Edition.

+

  • Des circuits aux ambiances différenciées
  • Jouable à deux en local
  • Ne manque clairement pas d’action…

-

    • … Mais quel foutoir !
    • Gameplay qui se noie dans son n’importe quoi
    • Techniquement moyen
    • On en fait vite le tour, sans forcément avoir envie d'y revenir

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