Jeux

FIFA Street 3

Sport | Développé par EA Canada - Vancouver

4/10
360 : 21 February 2008
21.03.2008 à 22h15 par |Source : http://xbox-mag.net

Test : FIFA Street 3 sur Xbox 360

Au placard arbitres, entraineurs, crampons et autres stratégies militaires pour enfiler un but à St-Pierre-sur-Oise avec le Real Madrid. EA Big, après un sympathique NBA Street Homecourt, revient sur consoles avec son autre licence bien juteuse, j’ai nommé Fifa Street. Pour le coup, le studio s’est offert un ravalement de façade complet, le côté réaliste des premiers opus laissant la place à un design cartoon très space. Malheureusement, après inspection, il semble qu’on ait un peu trop poncé sur la pierre lors du nettoyage, sans pour autant construire derrière. Dommage.
Viens faire un tour ici, c’est coloré, c’est jovial

La première chose remarquable lorsque l’on joue à Fifa Street 3, c’est bien entendu le style graphique. EA Big s’est permis de troquer le style réaliste des précédents opus pour un design cartoon, très caricatural, et conférant au jeu un style relativement unique, qui, cependant, divisera les foules, la mode ‘anorexie’ n’étant pas du goût de certains. En tout cas, le studio est allé à fond dans son délire, et il est difficile de ne pas exploser de rire en voyant le sourire de Ronaldinho, encore plus ravageur qu’en réalité. Mais quel serait l’intérêt de voir évoluer ces joueurs pleins de vie dans des décors à la Gears of War ? Aucun, ou presque. EA Big a donc bien entendu implanté différents décors, absolument magnifiques. Les couleurs chaudes et flash imposent leur loi dans des arènes vivantes, originales et variées, qui sont le théâtre des prouesses techniques de nos asperges de joueurs. Fifa Street 3 ‘respire’ donc le football, la vie oserais-je même (soyons fous). Cette ambiance festive est d’autant plus renforcée par la bande son, pas forcément toujours du meilleur goût, mais qui a le mérite d’y coller parfaitement. Les développeurs se sont donc gavés sur le coup, pour le plus grand plaisir de nos yeux, et c’est plein de tonus que l’on ressort d’une partie de Fifa Street 3.

Do Brasil

Car en plus de l’aspect plastique du jeu, toute la culture “street”, cette fois-ci façon technique et balle au pied, est présente. Et c’est avec une aisance déconcertante que l’on enchaîne petits ponts et autres roulettes, voir plus pour les meilleurs joueurs qui ont accès à un modificateur de trick supérieur. Les matchs, désormais à 5 vs 5, se retrouvent également embellis par la nouvelle possibilité de lever son ballon, permettant d’humilier son adversaire et d’enchaîner par une reprise de volée d’une simple pression sur un bouton. Tout n’est cependant pas parfait, et malgré leur beauté, les gestes techniques sont trop peu nombreux et pas forcément assez spectaculaires. Au vu des antécédents d’EA Big, on s’attendait à mieux, et cette première déception est malheureusement annonciatrice d’une succession de désillusions. Le studio canadien s’est orienté vers un gameplay incroyablement accessible. A première vue, cela semble être une bonne chose, et chaque non-initié pourra ainsi prendre son pied très rapidement. Mais là où le bât blesse, c’est qu’il n’y a strictement aucune marge de progression dans le jeu, ou presque. En exagérant à peine, trois matchs suffisent à cerner les quelques subtilités du gameplay, vous rendant prêts à défier les teams all-stars en ne ressentant presque aucune difficulté. J’oserais même dire qu’heureusement, le système de tacle très peu précis et les quelques passages fouillis, principalement lors de confrontation dans les coins, rendent le jeu un peu plus délicat et permettent à l’adversaire de recoller au(x) score(s), souvent fleuves.


Un nouveau système de Gamebreaker : Fifa(f) la Rage ?

Une des marques de fabrique des licences EA Big, c’est la présence d’un Gamebreaker et de sa jauge, que vous remplissez en chaînant les tricks. Une fois cette barre remplie, et par une simple pression sur une gâchette, vous rentrez (normalement) dans une sorte de transe, où vous pouvez enchaîner des tricks encore plus fous, avec encore plus d’aisance, et en humiliant deux fois plus vos adversaires. Série se terminant généralement par un tir(ou un panier selon le jeu) surpuissant, avec mot… euh… but compte triple. Une sorte de “god mod”, pas forcément toujours bien équilibré, mais que l’on prenait du plaisir à débloquer puis activer, et qui pimentait les parties. Pour Fifa Street 3, les concepteurs ont décidé de révolutionner ce système. Ce n’est désormais plus quelque chose d’éphémère durant juste letemps d’un shoot. Cette fois-ci, la barre que vous avez remplie avec plus ou moins de difficulté, se vide petit à petit, et pendant ce temps-là, à vous de construire votre action et de mettre autant de buts que possible. Malheureusement, le sentiment de puissance que l’on ressentait dans les autres jeux du studio est ici aux abonnés absents, puisque les joueurs ne sont pas assurés de réussir leur mouvement, ni de marquer, ni encore moins d’humilier l’adversaire. C’est souvent même ce dernier qui vous rend la monnaie de la pièce, durant le gamebreaker. Un peu rageant.

Disparitions mystérieuses chez EA Big, la rue est désertée

Cette évolution de gameplay à double tranchant n’aurait cependant pas fait tant de bruit si le contenu avait un tant soit peu assuré derrière. Et soyons francs, ce n’est pas le cas. Mais où est passé le mode carrière “Loi de la rue” ? Où est passée la création de joueur ? C’est du tac-au-tac ce que l’on se dit en trifouillant un peu dans les menus du jeu. Ce mode qui faisait le charme des précédents opus s’est mystérieusement volatilisé, laissant place à une série de tournois, composés de matchs à thèmes, qui ne changent quasiment pas de l’un à l’autre. Avec au bout, pour seule récompense, la possibilité de débloquer une équipe de quartier et les succès qui vont avec. Un mode match amical, jouable à quatre, est – encore heureux – présent, mais il ne s’agit même pas du minimum syndical, et la déception est donc bien présente, encore une fois. Le mode Xbox Live se résumera quant à lui à du bête match amical avec quelques options de customisation, rien de bien fantastique là non plus. Chose agréable à noter tout de même, je n’ai pas eu un sentiment de gêne par le lag durant la dizaine de matchs effectués online, malgré quelques légers ralentissements durant les gamebreaker.

Fifa Street, pour sa première apparition sur consoles « next-current-gen », ne transforme pas l’essai. En fait, il ne le marque même pas, se faisant plaquer à trois mètres de la ligne, malgré sa bonne volonté. Trop peu de modes jeux, un gameplay pas assez poussé, et quelques autres petits défauts entachant l’expérience de jeu auront eu raison de l’excellent style graphique, et du fun, trop éphémère. A 70 € le jeu, ça fait très mal, et du coup on se met même à parler rugby.

+

  • Style graphique
  • Ambiance
  • Gameplay accessible...

-

    • ... mais trop limité
    • Trop peu de modes de jeu
    • Le nouveau Gamebreaker