Jeux

Firefighting Simulator: Ignite

Simulation | Edité par Astragon | Développé par Weltenbauer

7/10
One : 09 September 2025 Series X/S : 09 September 2025
16.09.2025 à 15h20 par - Rédacteur

Test : Firefighting Simulator: Ignite sur Xbox Series X|S

Come on, baby, light my fire

Trois ans après la sortie de l’épisode fondateur « The Squad » qui avait redéfini avec une certaine réussite le simulateur de pompiers sur consoles, la franchise Firefighting Simulator revient avec « Ignite ». Plus riche, plus beau et toujours largement ouvert à la coopération, Firefighting Simulator: Ignite offre sur Xbox Series X|S une expérience qui ne manque pas d’attrait, en dépit de quelques braises laissées de côté.

Édité par Astragon, dont il rejoint l’immense ludothèque de simulateurs, Firefighting Simulator: Ignite est développé par Weltenbauer. Ce nom vous est forcément familier si vous êtes joueur de jeux de simulation car c’est à ce studio allemand que l’on doit le solide Construction Simulator. De quoi rassurer encore un peu plus avant de prendre les commandes de Firefighting Simulator: Ignite, le précédent épisode (testé dans nos colonnes en 2022) nous ayant déjà offert une expérience tout à fait valable, forte d’une approche à la fois sérieuse et teintée d’action, par ailleurs jouable à quatre en ligne. C’est cette ossature que l’on retrouve cette année dans Firefighting Simulator: Ignite sur Xbox Series X|S et dont on attend donc de voir comment elle a évolué.

Parmi les choses qui ne bougent pas, on peut citer l’absence totale de scénario. Hormis la progression du grade qui suit celle des missions – allant du simple pompier au commandant -, il n’y a rien dans Firefighting Simulator: Ignite qui fasse office de fil conducteur. S’appuyant sur une seule carte découpée en plusieurs districts, le simulateur propose des missions principales, d’autres secondaires et des événements aléatoires. Il faut généralement avoir accompli plusieurs tâches annexes pour débloquer les missions principales, ce qui fait dire que tout cela n’a rien de très… secondaire. Nonobstant le caractère peut-être un peu plus « massif » des missions principales et la possibilité qu’elles offrent parfois de débloquer un nouveau véhicule (il y en a sept en tout), il n’y a que trop peu de différences entre le principal et le secondaire. Le jeu aurait probablement mérité une structure un peu plus cadrée et progressiste ; on a le sentiment ici qu’on a cherché à augmenter artificiellement la durée de vie avec de petites tâches aléatoires.

Firefighting Simulator Ignite 1

Il n’empêche que, manette en main, Firefighting Simulator: Ignite a de sérieux atouts à faire valoir. Il reprend tout ce qui a fait l’intérêt de l’épisode The Squad et l’améliore sur de nombreux points, à commencer par la variété des conditions d’intervention proposées. On se souvient que le précédent jeu péchait par manque de diversité ; Ignite corrige cela en nous invitant à intervenir dans des maisons de toutes tailles, des immeubles résidentiels ou professionnels, des ateliers, des usines, ou encore des parcs et des centres commerciaux. Entre missions principales et secondaires, on a souvent le choix entre une bonne demi-douzaine de missions (la moitié étant donc générée aléatoirement), ce qui permet de varier les lieux. Le plaisir aussi s’en trouve renforcé, car on découvre avec Firefighting Simulator: Ignite un simulator particulièrement agréable à regarder, solidement positionné au-dessus de la plupart des jeux du genre. Le recours à l’Unreal Engine 5 crée la différence. De jour comme de nuit, il offre des environnements soignés, détaillés, « tristement sublimés » – si l’on peut dire ainsi – par l’élément central de tout bon jeu de pompier : le feu.

Les flammes, leur rendu à l’écran, leur imprévisibilité, constituaient déjà le gros point fort de The Squad. Si vous découvrez la franchise aujourd’hui avec Firefighting Simulator: Ignite sur Xbox Series X|S, il y a fort à parier que vous allez être vous aussi impressionné par la beauté ravageuse des incendies. Le jeu gère toujours aussi bien la progression des flammes à l’intérieur des bâtiments et vers l’extérieur, tout en ajoutant cette fois des éléments destructibles. On peut non seulement briser une fenêtre en la visant avec la lance à incendie, mais on doit désormais composer avec un plancher qui se dégrade et le risque de passer à travers en pleine intervention. Attention donc où l’on met les pieds ! D’autant que les interventions ne sont pas tout repos. Il faut bien sûr porter secours aux victimes en priorité et les porter/escorter jusqu’aux soigneurs, tandis qu’une bonne organisation est vitale pour assurer le traitement de l’incendie. Parfois l’eau ne suffit pas et il faut être vigilant quant à la nécessité d’utiliser la mousse sur certains combustibles, tout en assurant la recherche d’une éventuelle cause électrique qui fait redémarrer l’incendie si l’on n’a pas pris soin de couper le disjoncteur. On est également confronté à des risques d’explosion, en raison de la présence de gaz ou bien parce que l’on s’apprête à ouvrir une porte qu’il vaut mieux manipuler avec précaution.

Firefighting Simulator Ignite 3

Il y a donc beaucoup à faire dans Firefighting Simulator: Ignite et parvenir à un résultat positif requiert une certaine organisation. À défaut d’avoir des équipiers fiables en jouant en ligne, on peut s’appuyer sur l’IA. Une roue de sélection d’ordres, plutôt claire et fonctionnelle, permet de définir les priorités ; en marge de cela, il est possible de définir le comportement de l’IA sur « autonome » et profiter ainsi de tâches simples (voire rébarbatives) dont vont s’occuper automatiquement les équipiers. On s’évite ainsi de devoir raccorder systématiquement le camion à la borne à incendies, ou tout simplement de devoir dire à chacun quoi faire : les équipiers s’assurent au moins de participer à l’extinction des flammes par défaut. Ils sont par ailleurs assez efficaces lorsqu’il s’agit de secourir des victimes, ou bien de chercher un disjoncteur ou une conduite de gaz. A l’inverse, il peut leur arriver aussi de s’attarder sur un feu éteint, d’être incapable de briser une porte avec la hache (alors qu’ils viennent de le faire à côté il y a cinq minutes), ou bien de faire des allées et venues sans grand intérêt. En somme, l’IA est globalement efficace pour les tâches basiques, mais il lui manque une véritable capacité d’autonomie pour faire office d’équipier tout à fait fiable.

Il nous fait ainsi prendre la main régulièrement sur tout, afin d’accélérer le processus. On n’évite donc pas un certain nombre d’allers-retours vers le camion pour prendre une hache, une Halligan (pour forcer une porte ou une fenêtre), un extincteur (utile pour les feux de graisse), ou la scie circulaire dans le cas où un découpage de métal s’impose. Firefighting Simulator: Ignite est un jeu qui demande patience, méthode, mais qui sait toutefois se montrer juste avec le joueur. La difficulté est correctement dosée. Si l’on n’évite pas l’écueil de la répétitivité, inhérente au genre, on prend assurément du plaisir à jouer, même si ce n’est que pour une petite tranche récréative. Les commandes sont plutôt bien pensées en dépit d’une certaine raideur du personnage, que l’on peut contrôler à la première ou à la troisième personne et en changer à tout moment. Certes, on bataille un peu avec le contrôle de la grue au départ, particulièrement parce qu’il manque une caméra libre pour tourner autour et mieux jauger les distances, mais on s’y habitue.

Firefighting Simulator: Ignite est un bon simulateur, auquel il manque toutefois un brin de finition. Nous avons expérimenté quelques fois des petits bugs (feu invisible, collisions hasardeuses) et ponctuellement des plantages avec renvoi à l’accueil, ce qui est pénible quand une mission est déjà entamée depuis un bon quart d’heure. Côté bande-son, enfin l’ensemble est correct mais il manque toutefois de tranchant, de corps, notamment pour ce qui est des bruitages du camion, terriblement discrets.

7/10
Firefighting Simulator: Ignite est un bon simulator. Porté par l’Unreal Engine 5, il permet à la franchise de faire un vrai pas en avant visuel, tout en conservant l’approche intéressante qui la caractérise, idéalement à mi-chemin entre simulation carrée et expérience parfois spectaculaire. Le rendu des flammes est sublime, la destruction progressive apporte de l’immersion ; on ressent véritablement l’urgence de la situation. Malgré sa structure répétitive, ses quelques errements technique et son IA qui peut encore progresser (on note toutefois du positif ici), Firefighting Simulator: Ignite sur Xbox Series X|S est un jeu hautement conseillable à tout amateur du genre.

+

  • Graphiquement réussi
  • Formule qui fonctionne très bien
  • Assez varié dans ses environnements
  • Sentiment d’immersion très fort
  • Jouable à 4 en coopération
  • IA en progrès…

-

    • … Mais encore limitée sur certains aspects
    • Répétitif à la longue
    • Quelques bugs et plantages
    • Partie sonore trop discrète